RELIGIONS,
LANGUES ET CULTURES AFRICAINES A L’ERE DU NUMERIQUE : RAPPORTS DE FORCES
ET D’EQUILIBRE
RELIGIONS,
ENSEIGNEMENT ET TIC
FACTEURES D’ACCULTURATION ET
MOYENS DE REMEDIATION : CAS DU CAMEROUN
KAMGANG TENJON ULRICH DANY
BIBLIOGRAPHIE
1- Bastide
R ; le proche et le lointain, Ed.
Cujas 1970
2- Hegel,
la raison dans l’histoire.
Introduction à la philosophie de l’histoire, UGE, 1965
3- Montesquieu,
De l’esprit des lois. tome 1,
nouveaux classiques Larousse, 1748
4- Voltaire,
Traité de métaphysique, 1734
5- Gaston
Paul Effa, Mâ, grasset et fasquelle,
Paris, 1998
6- Guillaume
OyonoMbia, trois prétendants un mari,
CLE, Yaoundé, 2007
7- Karl
Marx, Critique de droit hégélien,
1843
8- Nietzsche,
Par-delà le bien et le mal, Editions
UGE, 1913
9- Marcien
Towa, Essai sur la problématique
philosophique dans l’Afrique actuelle, CLE, Yaoundé, 1971
10- Ebenezer
Njoh Mouelle, De la médiocrité à
l’excellence, Essai sur la signification humaine du développement, CLE,
Yaoundé, 1998
11- Descartes,
Discours de la méthode, Fernand
Nathan, Paris, 1981
12- Mounier
E ; L’éveil de l’Afrique noir, seuil,
Paris, 1948
RELIGIONS,
LANGUES ET CULTURES AFRICAINES A L’ERE DU NUMERIQUE : RAPPORTS DE FORCES
ET D’EQUILIBRE
TEXTE DU RESUME
Une façon de
comprendre ce qui justifie et constitue un prélude à l’acculturation sur le sol
camerounais et africain, consiste à jeter un coup d’œil sur la volonté de
l’occident de devenir puissant. Volonté qui idéologiquement parlant, va
conduire à la classification du nègre dans le rang des sous-hommes barbares et pétulants,
entièrement cimentés dans le naturel pur. Ce qui va conduire logiquement à une extrême
valorisation de la propriété occidentale ; d’où l’ethnocentrisme occidentale.
La résolution du problème de l’incidence de l’acculturation sur la population
camerounaise et sur l’émergence du Cameroun, a exigé une analyse des facteurs
d’acculturation. De là, nous retenons que l’acculturation au Cameroun se laisse
transparaitre en filigrane à travers la religion, la langue en occurrence le
français l’anglais l’espagnol l’allemand le latin et le grecque sans oublier le
chinois et l’italien, à travers également le vêtir où la fripe est la perle
tant convoitée, les mas media et le maquillage. Loin d’être une réalité vécu et
vivante dans la réalité camerounaise, l’acculturation est un fait bien pris en
compte par les penseurs comme Marcien Towa, Gaston Paul Effa, Karl Marx,
Guillaume Oyono Mbia, Njoh Mouelle et Nietzsche. Et à partir de l’échantillon
d’oyack, des élèves de terminale et de la population hasardeuse, nous avons pu
mener l’enquête, administrer et collecter les données. Ce qui nous a
étroitement dirigé au résultat selon lequel l’acculturation influence
négativement non seulement la population camerounaise en occurrence la jeunesse,
mais aussi et surtout l’émergence du Cameroun. Dans l’intention de résoudre et
de pallier à ce frein que représente l’acculturation, nous avons tenu à
préciser que le Cameroun gagnerait à posséder la nature par la connaissance
scientifique qui se trouve dans l’explication des phénomènes de la nature, à être
créateur et innovateur et à être iconoclaste au sens de Towa.
TERMES CLES
Acculturation-Innovation-Développement
Abstract
A way of including/understanding what justifies and
constitutes a prelude to acculturation on the Cameroonian and African ground,
consists in throwing a glance on the will of the occident to become powerful.
Will which ideologically speaking, will lead to the classification of the negro
in the row of the cruel submen and pétulants, entirely cemented in the pure naturalness.
What will lead logically to an extreme valorization of the Western property; from where ethnocentrism
Western. The
resolution of the problem of the incidence of acculturation on the Cameroonian
population and the emergence of Cameroon required an analysis of the factors of
acculturation. From
there, we retain that acculturation in Cameroun show through oneself in
filigree through the religion, the language in occurrence French English
Spanish German Latin and it Greek without forgetting Chinese and Italian,
through also dressing it where the fripe is the so much coveted pearl, the
farmhouses media and the make-up. Far from being a reality lived and alive in Cameroonian
reality, acculturation is a fact taken well into account by the thinkers like
Marcien Towa, Gaston Paul Effa, Karl Marx, Guillaume Oyono Mbia, Njoh Mouelle
and Nietzsche. And
starting from the sample of oyack, of the pupils of final and the hazardous
population, we could carry out the survey, manage and collect the data. What narrowly directed us
to the result according to which acculturation influences negatively not only
the Cameroonian population in occurrence youth, but more especially the
emergence of Cameroun. In
the intention to solve and mitigate this brake which the acculturation
represents, we made a point of specifying that Cameroun would gain to have
nature by the scientific knowledge which is in the explanation of the phenomena
of nature, with being a creator and innovating and with being iconoclast within
the meaning of Towa.
Key
Concepts
Acculturation-Innovation-development
FACTEURES
D’ACCULTURATION ET MOYENS DE REMEDIATION : CAS DU CAMEROUN
INTRODUCTION
1-Prélude
à l’acculturation
1.1 Le désir de
puissance
1.2 L’ethnocentrisme
occidental
2-
Eclairage conceptuel et facteurs d’acculturation
2-1
Sémantique du terme acculturation
2.2-
Facteurs d’acculturation
2.2.1-
Les religions étrangères
2.2.1.1-
La religion Judéo-chrétienne
2.2.1.2-
La religion arabo-musulmane
2.2.2-
Les langues étrangères
2.2.2.1-
Le Français et l’anglais
2.2.2.2- L’Allemand et l’Espagnol
2.2.2.3- Le latin et le grec
2.2.3-
Le vêtir
2.2.3.1-
L’inondation des vêtements friperies au Cameroun
2.2.3.2-
Les grandes marques
2.2.4-
les mas medias
2.2.4.1-
Le divertissement
2.2.4.2-
Chaines d’informations
2.2.5-
Le maquillage
3
Cadre théorique et méthodologie
3-1
Cadre théorique
3-1-1 Coup d’œil synoptique dans Mâ de Gaston Paul Effa
3-1-2 Trois
prétendants un mari de Guillaume OYONO MBIA
3-1-3 Karl Marx, Friedrich Nietzsche et la religion
comme appareil de domination
3-1-4
L’avis de TOWA dans Essai
3-1-5
Le point de vue de Njoh Mouelle
3-2
Méthodologie
3-2-1 Population et échantillonnage
3-2-2- Outils d’enquête, administration et collecte
des données.
4
Présentation des résultats
4-1
En terme économique
4-2 En terme démographique
4-3
En terme linguistique
4-4
En terme Traditionnel
4-5
En termes de mœurs
5
Mesure de remédiation
5-1 L’Emergence par la connaissance scientifique
5-2
La logique de la création et de l’innovation chez NJOH Mouelle.
5-3
M. TOWA et l’iconoclasme révolutionnaire
5-4 La prise de conscience des enjeux du
développement : corollaire de la mise à l’écart de toute forme
d’acculturation et valorisation des cultures nationales
Discussion
et conclusion
Annexe
Bibliographie
INTRODUCTION
Un constat s’impose au regard du rapport culturel que le continent
africain entretient avec d’autres continents. Celui-ci semble être le terrain
de propagande et de vantardise des cultures étrangères ; au point où la
culture africaine semble avoir perdu les repères face au vacarme culturel que
l’Afrique connait sur son sol. C’est ce constat qui éveille en nous une
interrogation ; celle de savoir : comment s’y prendre face à l’aliénation
culturelle continue et grandissante que connait le continent africain ? Ce
questionnement majeur opte pour une position basique de notre propos et
constitue un alibi fondamental à la rédaction de cet article qui, en dernière
analyse laisse à découvert la volonté qu’il y a pour nous africain de
rééquilibrer les rapports culturels avec d’autres continents. Ceci, afin de
réduire le mieux que possible l’acculturation.
Confronté à une
situation quasiment ethnocidaire, l’Afrique, après s’être colonisée, a vu de
manière considérable ses cultures se faire modifier et s’effacer peu à peu. Une
telle situation a fini par complaire les africains qui ne parlent même plus
voir même pas couramment leurs langues maternelles, n’ont d’yeux que pour l’occident. C’est compte tenu de cela que
dans l’éveil de l’Afrique noire
Emmanuel Mounier s’indigne contre les noirs qui selon lui voilent leur honte
d’être noirs. Voilà pourquoi il affirme « La plupart des noirs ont honte
d’être noire, une honte secrète qu’ils ne font pas la leur, mais qui hante
jusqu’à leur fierté ». Si pour Mounier ce processus d’acculturation est
une honte pour les noirs, pour certains Etats africains à l’instar du Cameroun
s’est en revenge un facteur d’enrichissement culturel qu’il faut promouvoir. Loin
d’être une honte, la culture des autres est un héritage qu’il faut assumer et
développer au coté de la notre ; gage d’enrichissement culturel. Raison
pour laquelle la religion est enseignée dans les écoles et collèges de
confession, les langues étrangères en plus du français et de l’anglais sont
enseignées dans les lycées et collèges privés et publiques. Une façon
d’entériner cet enrichissement, le recueil des textes de la reforme de 93 au
Cameroun en son article 23 alinéa 2 chapitre I du titre II de la loi N° 005 du
16 Avril 2001 portant orientation de l’enseignement supérieur affirme :
les institutions de l’enseignement supérieur comprennent : les
établissements privés d’enseignement supérieur, laïcs ou confessionnels.
L’article 6 alinéa 2 de cette même loi fait bien de préciser que l’enseignement
supérieur œuvre à la promotion du bilinguisme, des cultures et des langues
nationales. Le problème qui découle au regard de ces deux positions
antithétiques est celui de l’incidence de l’acculturation non seulement sur la
population Camerounaise en particulier sa jeunesse, mais aussi et surtout sur
le processus d’émergence du Cameroun. Dans le but de clarifier cette
préoccupation nous allons à partir d’une méthode quantitative et qualitative d’examen
de données, des observations ciblées, d’analyse documentaire et des photos,
montrer à quel point le Cameroun et sa
population en particulier la Jeunesse vivent sous le poids de l’acculturation
et proposer des mesures de remédiation leurs permettant de déconcentrer ce
subtil fléau qui en apparence semble ne pas être.
1-Prélude
à l’acculturation
Un ensemble de mobiles, faits et gestes annonce la présence concrète et
effective de plusieurs facteurs d’acculturation sur le sol africain en général
et Camerounais en particulier. Le désir de puissance et l’ethnocentrisme occidental
ou eurocentrisme s’inscrivent dans cette logique.
1.1- Le désir de
puissance
L’avènement des progrès scientifiques et techniques a renforcé et donné
un coup de pousse au caractère mégalomane de l’homme. Dans l’intention
d’imposer leur hégémonie dans les quatre coins du monde et d’y faire flotter
leurs drapeaux, le monde occidental va entreprendre des initiatives en vue de
rechercher de nouveaux marchés pour résoudre le problème de la surproduction,
rechercher les matières premières, le prestige d’avoir une colonie… Ce désir de
devenir puissant va donner lieu à l’impérialisme occidental et son cortège de
vocable. Il se fera avec empressement au point où l’on pourra entendre Léopold
2 roi des Belges affirmer que :
« il ne faut pas perdre le temps sous peine de voire les meilleurs
positions rares déjà occupées par les nations plus entreprenantes que la
notre. » Ce contact forcé des nations occidentales avec les peuples
africains sera d’une conséquence culturelle indescriptible. Ainsi, par
l’entremise de la colonisation, le monde occidental manifeste déjà sa volonté
de recherche de la puissance et devient à cet égard un bourreau culturel pour
le monde africain. Vu que détenteur des moyens d’affirmation de la puissance et
de contrainte à l’obéissance comme les armes à feu. L’envie de puissance avait
en amont le dessein de la fameuse mission civilisatrice qui elle-même était
soutenue pas un bagage idéologique important et bien serré. Parce qu’il fallait
justifier l’impérialisme occidental, trouver des arguments sérieux et solides
au fameux commerce des esclaves, démontrer l’importance de la mission à
vocation civilisatrice, des positions eurocentristes vont naitre. Positions qui pour l’essentiel excluent le
nègre de l’histoire, font de lui un sous-homme et un barbare. Ce qui donne lieu
à l’ethnocentrisme occidental.
1.2- L’ethnocentrisme
occidental
L’ethnocentrisme occidental traduit cette volonté de caricaturer
péjorativement le noir en particulier le noir d’Afrique et par conséquent,
débouche sur une extrême valorisation de la propriété occidentale. Dans le vocable propriété occidentale nous s’y
rangeons la culture occidentale de manière générale. En dénigrant le nègre, l’eurocentriste
plante le décor à la possibilité d’un transfert de culture. Du transfert de la culture
occidentale sur le sol africain et Camerounais. Si on considère comme voltaire
dans Traité de métaphysique que « Les
blancs sont supérieurs à ces nègres, comme les nègres le sont aux singes et
comme les singes le sont aux huitres », comme Hegel dans la raison dans l’histoire que
« l’Afrique est un monde ahistorique non développé, entièrement prisonnié
de l’esprit naturel » et que « l’esclavage à fait naitre plus
d’humanité parmi les nègres », comme Montesquieu dans l’esprit des lois que « on ne peut se mettre dans l’idée que
Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps
tout noir », on est bien astreins partant de ces considérations de croire
que se sont des positions fermées, radicales et indubitables susceptibles de
légitimer cette volonté d’aller donner au nègre une histoire, une culture.
Etant entendu que l’ethnocentriste ne considère sa culture que comme l’unique
et la meilleure, il est donc tout à fait normal et logique pour lui qu’elle
soit le model culturel par excellence qu’il faut promouvoir chez d’autres
peuples. L’Afrique étant une terre vierge s’est avérée être le lieu propice de
cette promotion. Ses cultures à elle, si rien n’est fait dans un tel contexte
disparaitront au profit des cultures occidentales. C’est dans de telles
circonstances que reposent les prémisses
de l’acculturation en Afrique et au Cameroun.
De ce qui précède, il ressort que l’acculturation en Afrique se fait
annoncer par la volonté occidentale de devenir puissant. Volonté qui s’accompagne
des attitudes eurocentristes, marginalisant ainsi les peuples non européens en
occurrence l’Afrique de l’histoire du monde. Cependant, comment comprendre le
déroulement du processus d’acculturation en terre Camerounaise ? Cette
interrogation donne le feu vert à la possibilité d’une clarification
conceptuelle et à l’examen des facteurs d’acculturation.
2-
Eclairage conceptuel et facteurs d’acculturation
Loin d’insister sur les différentes variables dues à son rapport avec un
champ lexical important, nous présenterons le degré d’accentuation de l’acculturation au Cameroun ; ceci au
travers d’un nombre de facteur.
2.1-
Sémantique du terme acculturation
Le terme acculturation se définit en fonction du domaine d’étude où l’on
se trouve. Si nous sommes en Anthropologie culturelle, elle désigne les
phénomènes et processus de contact et d’interpénétration entre deux ou
plusieurs groupes culturels. Si nous sommes en philosophie, elle désigne le
processus d’aliénation par lequel un individu, groupe d’individu ou pays se
trouve étranger à lui-même. Si nous sommes en psychologie sociale,
l’acculturation désigne le processus d’apprentissage par lequel l’enfant acquiert la culture de la famille, du groupe,
du milieu ou de l’ethnie.
Bref, l’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un
contact continu et direct entre les groupes d’individus de culture différente
et qui par ricochet entraine des modifications dans les modèles culturels
initiaux de l’un ou des deux groupes. Il y a lieu de préciser ici que
l’acculturation diffère de l’assimilation qui est plus proche de l’ethnocide.
Dans l’assimilation, la culture de l’un des groupes ou pays impliqué dans la
rencontre s’estompe totalement au profit du groupe ou pays dominant qui
s’impose le plus. Si dans l’assimilation il y a usage de la puissance physique
(force) au point où l’un des pays se fait imposer la culture de l’autre non pas
parce qu’il n’a pas pu résister au choc culturel, mais davantage parce que il
n’a pas résisté aux armes comme s’était le cas avec la colonisation, alors on
parle d’ethnocide. Le concept d’acculturation implique un rapport à trois
dimension : soit multilatérale, soit bilatérale, soit autarcique. Lorsque
le rapport est autarcique, on parle de contre acculturation. C'est-à-dire le
rejet ou refus de toute forme de culture nouvelle et étrangère ; donc, le
retour à la culture d’origine. Ce rapport suppose un enferment, un repli sur
soi sans ouverture avec les autres. Lorsque le rapport est bilatéral, on parle
de syncrétisation. C'est-à-dire la combinaison entre la culture d’origine et la
nouvelle. Une sorte de métissage culturel. Lorsque le rapport est multilatéral,
on parle de multiculturalisme. C'est-à-dire cohabitation de plusieurs cultures
sans qu’on assiste à une combinaison ou à une assimilation. Une pareille
analyse sémantique faite, il est à présent question pour nous de présenter
comment se matérialise les facteurs
d’acculturation au Cameroun.
2.2-
Facteurs d’acculturation
L’essentiel du
contenu de ce registre sera étayé sous l’aspect religieux, linguistique,
vestimentaire, des mas media et des mœurs notamment le maquillage. Dans les
lignes qui suivent, il est question de rendre compte de la réalité de ces
facteurs en tant que facteurs d’acculturation.
2.2.1-
Les religions étrangères
Le Cameroun connait deux grands mouvements religieux étrangers ; la
religion arabo-musulmane et la religion Judéo-chrétienne. Le reste ne relève
que de la dissidence et ne pourra qu’être rangé dans l’une des deux catégories
citées.
2.2.1.1-
La religion Judéo-chrétienne
Un peu plus propagandiste, la religion Judéo-chrétienne et l’ensemble de
ses succédanées parmi lesquels nous rangeons protestantisme, Témoin de Jowevah,
églises de réveil…, sont bien présentes
au Cameroun. Toutes ces confessions qui ont le christ pour base sont bien
visibles et palpables sur le sol Camerounais et constituent pour cela un
facteur d’acculturation. Ce, dans la mesure où elles sont d’origine étrangère,
précisément comme ce sous titre l’indique, d’origine juive et occidentale
compte tenu de la récupération, de l’embellissement et de l’institutionnalisation
faite par l’occident. Si l’on admet que l’institutionnalisation de la religion,
son façonnement en rite exécuté de manière répétitive et monotone a pour fondement
la tradition et la culture avec l’appui des croyances culturelles, si nous nous
accordons que cette ritualisation n’est que l’incarnation d’une culture et
d’une tradition, alors il est tout à fait clair que la religion
Judéo-chrétienne n’est que la matérialisation concrète embellie de la culture
et de la tradition juive et occidentale. Le déploiement de cette religion dans
le monde manifeste cette volonté d’étendre la culture occidentale et juive dans
le monde. Compte tenu des enjeux financiers qui s’y cache, des petites
religions vont naitre et nous les avons rangées dans l’ordre de la dissidence.
En Afrique et au Cameroun, cette religion va s’étendre dans plusieurs domaines
d’activité : les écoles, les collèges, les universités et les hôpitaux en
occurrence. On comprend très bien que le
crédo catholique se fait enseigner à bon nombre de jeunes Camerounais, se
faisant ainsi acculturé davantage. Ce processus de propagande de la culture
Juive et occidentale est ci précis, organisé
et hiérarchisé qu’une religion africaine institutionnalisée aura du mal
à naitre. Les dissidents de cette religion renforcent davantage le processus d’acculturation,
au regard des enjeux monétaires voilés. L’évangélisation, la messe de lundi à
lundi, les CEV, (communauté ecclésiastique vivante), doctrine …, sont les
appareils de propagande de la culture et de la tradition Juive et occidentale
en terre Camerounaise. Il n’est plus question pour les possesseurs de cette religion
ou pour leurs dissidents de venir eux même faire cette propagande mais
d’utiliser les Camerounais pour le faire à l’égard des Camerounais. La tâche
devient donc très aisée et facile. C’est dans cette logique que l’image 1
présente la mise en place de cette machine propagandiste, ainsi que l’image 2
dans les années 1950. L’image 3 confirme à grand renfort dans nos maisons la
présence des idoles de cette religion. A travers l’ouvrage de l’abbé Pierre L.
BETENE avec la collaboration de Jean Paul Messina, ouvrage intitulé l’enseignement catholique au Cameroun 1890
1990, on a pu se saisir du bilan des écoles et collèges de confession
catholique. Nous présenterons sous fond de synthèse l’évolution de ces écoles
depuis la période allemande et aussi le nombre d’école des diocèses existant
dans l’intervalle de ces deux années. Les tableaux ci-dessous nous en donnent
les contenus. Ce qui pour nous constitue des mesures publicitaires de la religion
Judéo-chrétienne, entrave la naissance d’une religion africaine concurrente.
Nous n’avons aucunement l’intention de négliger l’importance de ces écoles dans
la formation des Camerounais, mais l’enseignement de la religion dans ces écoles
est un problème pour l’émergence culturelle du Cameroun. Car à travers la
religion on vante une culture, on vante la philosophie et les mœurs d’un
peuple, on la rend concurrente à l’échelle
nationale et internationale. En plus de la religion Judéo-chrétienne et ses consœurs,
nous avons au Cameroun la religion arabo-musulmane qui elle aussi est un
facteur d’aliénation.
Image 1
Image 2
Image 3
Tableau 1
Evolution de l’école catholique
Allemand de 1870-1913
|
Fondation Année Ecoles Moniteurs indigènes Elèves
G F
|
|
|
|||||
|
Mariemberg
|
1890
|
20
|
21
|
741 -48
|
|||
|
Kribi
Edéa
Engelberg
Douala
Batanga
Yaoundé
Ikassa
Einsiedeln
Victoria
Ngovayang
Dschang
Ossing
Minlaba
Deido
|
1891
1891
1894
1898
1900
1901
1906
1907
1908
1909
1910
1912
1912
1913
|
12
32
05
24
07
34
12
05
-
15
17
8
13
1
|
12
34
05
30
09
41
12
03
-
16
17
08
12
03
|
780- 60
3508- 117
235 -68
1907-301
405-37
5439-260
543-31
375- 15
-
1306-15
1124-180
430- 00
1365- 26
260- 00
|
|||
|
TOTAL
|
|
204
|
|
223
|
19576
|
||
Tableau
2
|
Diocèses
|
|
Nombre
d’école
|
|
Yagoua et Maroua
|
|
30 plus 6 qui attendent leurs
autorisations
|
|
Obala
|
|
59
|
|
Douala
|
|
106
|
|
NGaoundéré
|
|
26
|
|
Yaoundé
|
|
67
|
|
Kumbo
|
|
60
|
|
Bamenda
|
|
106
|
Depuis la création du collège, on
enregistre dans cet intervalle de temps deux collèges ; saint jean bosco
et Sacré-Cœur.
2.2.1.2-
La religion arabo-musulmane
Peu
propagandiste, la religion arabo musulmane est aussi présente au Cameroun et
obéit à la même logique que celle dite Judéo-chrétienne à savoir étendre sa
culture dans le monde. Elle est très restreinte et donne l’impression de n’appartenir
qu’aux arabes. Comme ci au Cameroun le processus d’islamisation n’était pas une
réalité alors qu’il en est une très évidente. A travers les mosquées qu’on observe
dans le pays, on constate qu’il y a bien une volonté de la part des musulmans
d’étendre leur religion non seulement au Cameroun mais aussi dans le monde.
L’acculturation de la part de cette religion est encore beaucoup plus accentuée
mais non populiste comme chez les autres. Accentuée dans la mesure où elle
éteint radicalement la culture du sujet islamisé au détriment de la nouvelle. L’islamisé
adopte de nouvelles habitudes islamiques. La façon de se vêtir change, la
manière d’être également. Cette confession religieuse a pour base le prophète
Mohammed et est la deuxième religion à s’être imposé au Cameroun ; ce
précisément en raison de l’ouverture de sa partie nord avec les peuples arabes
qui sont majoritairement adepte. Tout comme la religion Judéo –chrétienne,
celle dite arabo-musulmane se veut être pérennisée dans l’espace et dans le
temps. Ce, à travers les écoles coraniques où est enseignée la vie du prophète
Mohammed. Il y a chez l’un comme chez l’autre la volonté d’étendre et de pérenniser
quelque chose. Qu’il soit du Judéo-christianisme ou de l’arabo-musulman,
l’Afrique et le Cameroun se trouvent être le terrain de combat culturel pour la
sensibilisation et l’adhésion à ces deux mouvements religieux. Ce processus
d’acculturation islamique matérialise sa présence au Cameroun non seulement en
offrant la passibilité aux Camerounais d’adhérer, mais aussi à travers la construction
des mosquées et des écoles coraniques,
et comme religion et Dieu sont sociologiquement liés, des prières quotidiennes
sans oublier la grande du vendredi. L’image 4 illustre l’exemple d’une école
coranique. Comme nous l’avons souligné en amont, la confession arabo-musulmane
est très réfractaire à la propagande, à l’usage des idoles comme dans le
christianisme. Donc, reconnaitre un adepte ne revient surtout pas à chercher
une quelconque idole ou image, mais davantage à regarder précisément leur tenu
de prière du vendredi. Ahmadou nous a fait honneur en nous laissant prendre une
photo de lui en tenu de prière comme nous pouvons le voir à l’image 5. Se
limiter à l’aspect religieux pour démontrer les facteurs d’acculturation au
Cameroun serait mené une réflexion partiale et parcellaire.
Au côté des deux religions dominantes d’Afrique et du Cameroun comme
facteurs d’aliénation, nous avons aussi l’aspect
linguistique que le chapitre suivent se propose de nous livrer le contenu.
Image 4
Image 5
2.2.2-
Les langues étrangères
Les langues étrangères ont une prépondérance dans leur usage sur les
langues nationales c’est pourquoi elles
constituent un facteur d’acculturation et sont classées pour l’essentiel comme
suit : Français Anglais, Allemand Espagnol, Latin Grecque.
2.2.2.1- :
Le Français et L’Anglais
Si nous parlons nos langues maternelles, c’est strictement dans des
circonstances marginales et restreintes. Soit nous sommes entre nous membre
d’une même ethnie, soit nous sommes en face de quelqu’un qui fait un effort de
comprendre et de parler une autre langue que la sienne. Nous sommes donc
acculturés en ce sens que l’outil fondamental de compréhension réciproque, de
communication verbale ou non verbale et d’extériorisation de notre pensée est
foncièrement étranger. Cet outil, c’est la langue qui, en sol Camerounais sont
deux sous un angle national : le Français et l’Anglais. Ces deux langues
sont d’origine occidentale et constituent un facteur d’acculturation. Ce parce
qu’elles ne sont pas deux langues nationales, mais deux langues nationalisées.
Jusqu’à preuve de contraire, il n’y a aucune langue Camerounaise qu’on appelle
le Français ou l’Anglais. D’ailleurs, Français rime avec France et Anglais avec
Angleterre jamais avec Cameroun. L’acculturation est d’autant plus grave que
lorsqu’on regarde nos programmes d’enseignement l’envie de couler les larmes se
présente. En plus du fait que les autres disciplines soient transmises par
l’entremise de ses deux langues, on assiste encore à une étude approfondie
(grammaire orthographe), une extension des dites langues, au point où l’enseignement
secondaire accorde pour le français coefficient 4, et l’anglais coefficient 3. Comme
pour souligner l’importance à eux accordée. L’enseignement supérieur y a
consacré tout un département pour chacune des deux langues. Ce qui implique et
marque leur ancrage dans les milieux universitaires au Cameroun. L’enseignement
de base quant-à lui, compte tenu de ce qu’il est au stade d’initiation, y a réservé
l’essentiel du temps à l’apprentissage de ces langues. Précisément en raison
des leçons de lecture, vocabulaire, orthographe, grammaire, production
d’écrits, conjugaison, expression orale, Reading, speaking, writing, grammar
vocabular. Un coup d’œil sur l’emploi du temps harmonisé par niveau de l’école
sainte Nazaria d’oyack confirmera à coup sur ces conclusions. L’image 6
présente la répartition des volumes horaires et coefficients des classes de 6ème
et 5ème. Et il est très évident comme il est possible de le
constater, que le coefficient accordé à ces deux langues étrangères laisse dévoiler
l’importance qui leur a été accordé. Que dire à cet égard de l’Allemand et de
l’Espagnol ?
Image 6
2.2.2.2- L’Allemand et l’Espagnol
L’appellation de ces deux langues dit strictement leurs origines. En
disant ″Espagnol″ on y voit immédiatement l’Espagne et ″Allemand″, l’Allemagne. Au Cameroun, ces
langues sont moins employées par rapport aux deux premières en raison de leur
caractère strictement et purement académique et restreint avec une prise en
compte des centres de formation. Bien qu’elles ne soient pas beaucoup utilisées,
elles constituent quand même un facteur d’acculturation. Par conséquent, freine
la naissance d’une langue véritablement Camerounaise ou l’affirmation accentuée
les langues nationales au premier sens. En faisant la promotion de ces langues
par des mesures didactiques on ne fait que davantage se faire acculturer, la
preuve en est que beaucoup de nos élèves ont pour « pays de rêve »
une nation occidentale où l’on parle soit le français, soit l’anglais, soit
l’allemand et soit l’espagnol. Ces deux
dernières sont enseignées à partir du secondaire et surtout au niveau de la
classe de 4ème et occupent un volume horaire par semaine de 36h pour
l’Allemand et 44h pour l’Espagnol à raison de quatre heures par semaine
concernant un lycée ou un collège de 9 salles d’allemand (trois salles de 4ème,
trois de 3ème, une de 2nde, une de 1ère et une
de Tle ) et de 11 salles d’espagnol (trois salles de 4ème,
quatre de 3ème, une de 2nde, deux de 1ère et
une de Tle ). L’enseignement supérieur y a consacré également tout
un département pour chacune de ces deux langues dans nos universités y compris
les ENS. On voit bien qu’à ce niveau l’acculturation est encore plus amplifiée
étant entendu que nos apprenants sont amplement informés des méandres
linguistiques, morphosyntaxiques et historico-sociales des cultures germaniques
et hispaniques. Chacune de ces langues compte pour un coefficient de deux. Le
comble étant qu’ils ne maitrisent pas même de manière approximative leurs
cultures. Pour se rendre compte du degré d’occupation et de surcharge du cerveau de nos enfants avec
les cultures étrangères, posons de manière simplifiée un regard sur la table de
matière des ouvrages au programme. Compte tenu de toute cette analyse, on ne
peut que parvenir à la conclusion selon laquelle l’allemand et l’espagnol sont
au Cameroun deux facteurs d’acculturation. Si l’allemand et l’espagnol sont des
facteurs d’acculturation, le latin et le grec n’en sont pour autant pas des
restes.
2.2.2.3- Le Latin et le Grecque
Tout comme le chinois et l’italien qui sont des facteurs d’acculturation
enseignés dans les centres de formation linguistique, le latin et le grec
jusqu’avant 2014 occupaient le même rang. Avec 2014, ils sont désormais
enseignés à nos apprenants de 6ème et de 5ème ou From 1
et From 2 à titre d’essai. De ce fait, constituent des facteurs poussés
d’acculturation et l’acculturation linguistique atteint son paroxysme et frise
le seuil de l’ethnocide linguistique au Cameroun. Ils sont enseignés dans le
sous cycle d’observation 6ème et 5ème et couvrent un
volume horaire de 50 heures annuellement, dans les ENS du Cameroun dans le
cadre de la formation des élèves professeurs et dans les universités. L’image 7
démontre le caractère officiel de l’enseignement de ces deux langues. Nous
n’avons pas volontairement voulu insister sur l’italien et le chinois qui concourent à la mise en Bière des langues
Nationales Camerounaises.
De ce qui précède, nous notons que les langues étrangères sont des
facteurs d’acculturation en raison de leur promotion, leurs nombres et le
contenu de leurs enseignements. Toutefois, comment justifier le goût qu’ont les
africains à s’approprier le style vestimentaire des étrangers ?
2.2.3-
Le vêtir
Le contact avec le colon et par ricochet
avec l’univers occidental nous a ouvert depuis l’impérialisme
traditionnel jusqu’à la modernité mondaine les portes du style vestimentaire
occidental. C’est ainsi qu’on pourra observer sur l’africain et le Camerounais
des vestes (costar, smoking), des dines, des compensées pour les filles, des
strings, des dos nus…
2.2.3.1- :
L’inondation des vêtements friperies au Cameroun
On appelle friperie l’ensemble des vieux habits qui habituellement font
l’objet des ventes d’occasion. La Fripe est donc un vêtement d’occasion.
L’envie très élevée des Camerounais pour ce style de vêtement est un alibi à la
quintessence du niveau d’acculturation subis. Bien que le vêtement soit déjà
usé, cela n’est pas un frein au prix qu’il faut lui accorder. Tout ce passe
comme ci ces vêtements en provenance de l’occident étaient forcement de qualité
au point où leur état délabré n’empêche pas le bon déroulement de leurs activités.
Dans pratiquement tous les marchés du Cameroun, on y trouve un secteur réservé
à la fripe, et à en croire M. Pierre Douanier en service au port autonome de
Douala, sur 1OO conteneurs 20 sont les marchandises de fripe. L’image 8 présente le secteur de vente de la fripe au
marché Dakar dans Douala 3ème. L’image 9, un exemple d’étalage de la
fripe. Loin de se limiter à cette envie de porter les vêtements déjà portés,
les Camerounais ont frôlés le seuil de la bêtise lorsque sous un soleil
accablant de février on les observe porter une veste trois pièces accompagnée
d’une écharpe blanche au cou comme le petit européen à -15 degré en hiver. Dans le vêtir africain et
Camerounais de manière ordinaire et quotidienne, rien ne rappel une sorte de
particularité ; tout porte à être orienté et à renvoyer à l’occident ou
l’orient. La fripe est un facteur d’acculturation réservée à la basse classe
celle qui ne possède pas assez de gain. Les grandes marques sont un facteur d’acculturation
pour les possesseurs des moyens financiers.
2.2.3.2-
Les grandes marques
On a coutume d’entendre le Camerounais bourgeois dire « je
m’habille italien », « je m’habille Français », « je
m’habille Américain » …jamais « je m’habille Camerounais ». Tout
se passe comme ci le styliste camerounais n’avait jamais existé. Cette envie
pour les grandes marques étrangères est encore une forme d’acculturation. Nier
la possibilité de leurs qualités serait ne pas être humble, mais ignorer cette
même possibilité en marque camerounaise serait être volontairement myope. Ces
grandes marques sont dans des grands magasins et supermarchés de nos grandes
villes et constituent un facteur d’acculturation pour la simple raison qu’ils
ont phagocyté les marques nationales et aussi pour l’admiration faites par des
camerounais à leur égard. Et par voie de conséquence, influence sur le style
d’habillement. C’est dans ce sens qu’on observe certains de nos dirigeants
portés des costars sous la pluie et le soleil et tous les jours de l’année. Nos
enfants n’en sont pas épargnés en portant des jupes au dessus du genou et au
milieu de la cuisse, des tricots au dos dehors, des « DVD : Dos
Ventre Dehors », des « VCD : Ventre Cuisse Dehors » comme ils
aiment bien à le dire, des pantalons et chaussures trop serrés et qui empêchent
le sang de bien circuler. L’image 10 nous illustre davantage sur ce dernier cas
de figure.
Toutes ces représentations ont à la base l’importance des médias
occidentaux avec l’appui des TIC qui servent de référence pour nos enfants et
constituent aussi un facteur d’acculturation et de promotion de la culture
occidentale.
Image 10
2.2.4-
les mass medias
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication et
les mas medias servent d’instrument de promotion de la culture occidentale et d’aliénation des
cultures des autres peuples. Ces derniers n’ont d’yeux que pour ces medias du
point de vue du divertissement et des informations.
2.2.4.1-
Le divertissement
Les chaines de divertissement sont un vecteur d’acculturation parce
qu’elles suscitent de la convoitise chez nos enfants qui ont tendance à vouloir
devenir Hannah Montanah de Disney Channel plutôt que cyara de NollyWood. Par
leur capacité à réaliser un univers riche en esthétique et en humour, les
chaines de divertissement étrangères attirent les regards chez les Camerounais
grand et petit. Elles miroitent un monde qui donne l’envie d’y aller vivre,
modifient à travers leurs personnages le comportement des jeunes Camerounais ;
au point où dans leurs habitudes ils présentent les mêmes comportements que les
personnages observés, parlent comme l’occidental, utilisent les mêmes gestes et
manières de salutation que lui. Il y a
bel et bien acculturation par la transmission de ces chaines, car si une
jeune Camerounaise porte un habit au dos nu, c’est non pas parce qu’elle est
créatrice de mode, mais parce qu’elle a vu porter. Parmi ces chaines, nous
avons Disney Channel précisément avec la série
violeta où toutes les jeunes filles du Cameroun portent la casquette de
violeta, Manga où Ken le survivant est l’exemple exemplaire, Boomerang où Daffy
Dock est un autre exemple dans la bêtise et la têtutesse…Tous ces personnages
affectent en bien ou en mal le comportement de nos jeunes au quotidien et cela
constitue une forte preuve d’acculturation de leur part. Les chaines
d’informations jouent le même rôle, mais touche particulièrement les plus
grands.
2.2.4.2-
Chaines d’informations
Les chaines d’informations étrangères constituent un facteur
d’aliénation parce qu’elles biaisent l’attention des Camerounais qui perdent de
vue les sérieux problèmes internes du pays pour se préoccuper des problèmes
externes. En plus de brandir l’image d’un occident toujours propre dans tous
les coins et les recoins des pays, elles sont dotées d’un bagage idéologique
qui ne se dévoile que dans le contenu de
leurs informations. En supposant que leurs dessein est d’être le centre du
monde, ces chaines ont tendance à vouloir ramener le monde à eux. La preuve en
est qu’après avoir signé un contrat avec un club russe, le célèbre Footballeur
Camerounais Samuel Eto’o avait complètement disparu des cameras, pour ne
réapparaitre que lorsqu’il a signé avec un club Anglais. Ces chaines vantent
l’image de l’occident et attire tous les regards ; il y a bien
acculturation de leur part dans la mesure où les chaines nationales sont
considérées comme sans valeur, ou tout au moins distractive. CRTV, Canal 2,
LTM, Equinoxe ... sont zappés au profit de France 24, TF1, BBC, RFI CNN ...
L’acculturation bas son plein lorsque dans les programmes de ces chaines dites
nationales on y présente encore des séries qui brandissent la réalité
occidentale ou orientale ou encore asiatique. Les NTIC sont une forme
synthétique qui réunissent divertissement et information et ouvre la
possibilité d’un apprentissage à distance. Ces chaines en elles mêmes ne sont
que des appareils à la forme inoffensive ; mais le contenu de ce qu’elles
dévoilent et l’attirance que nous avons à leur égard est un danger pour ce que
nous avons à être.
L’influence des mas medias suscite l’aspiration à s’occidentaliser, à
effacer son être pour devenir
radicalement l’autre. C’est tous le sens du maquillage chez les
Camerounais, ce qui est également un facteur d’acculturation.
2.2.5-
Le maquillage
L’action de se maquiller chez la femme et surtout la jeune fille
Camerounaise dépasse largement le cadre d’une simple recherche de la beauté. En
se maquillant au point de teinter la totalité de l’épiderme de la tête au pied,
la femme Camerounaise a l’intention d’entrer dans la peau de celle d’Europe. Par le teint, la femme Camerounaise
et quelque rare homme sont européen ; ils cessent d’être eux mêmes pour
être européen. C’est un facteur d’acculturation qui renforce les arguments
ethnocentristes et renie ce qui fait l’identité culturelle africaine. Si l’on
admet que c’est par notre identité que nous affirmons notre culture et il
advient que cette identité soit falsifiée, comment allons nous affirmer notre
culture ? Se serait- ce véritablement la notre ? En reniant sa race
d’origine, le Camerounais ne fait que se faire acculturer davantage. L’occident
à cet égard peut se féliciter de ses résultats, compte tenu de l’avancée
considérable vers l’occidentalisation du monde. La race s’est ce qu’il y a de
plus chère à un peuple. La modifiée, la teintée même de manière infime serait renier
tout le peuple et par conséquent sa culture.
Le chapitre précédent a vocation de dévoiler les facteurs d’acculturation
au Cameroun. Il ressort que l’acculturation est bien une réalité au Cameroun
sur le plan religieux, linguistique, vestimentaire,
des mas medias et à travers les maquillages. Cependant, comment les penseurs ont
pu se saisir de la question ? Et quelle est la méthodologie employée en vue
d’élaborer notre enquête ?
3
Cadre théorique et méthodologie
Un
tel titre laisse transparaitre son contenu. Il est bien question dans un
premier temps de dégager une approche livresque au sujet de l’acculturation et
dans un deuxième temps de démontrer méthodologiquement la technique d’analyse
et d’enquête sur la question.
3-1
Cadre théorique
En vue de
questionner les penseurs au sujet de l’acculturation, nous avons pu feuilleter Essai de TOWA, De la médiocrité à l’excellence de NJOH Mouelle, Mâ de Gaston Paul Effa, Trois prétendants un mari de Guillaume
OYONO MBIA, critique du droit politique
hégélien de Marx et Par-delà le bien
et le mal de Nietzsche.
3-1-1 Coup d’œil synoptique dans Mâ de Gaston Paul Effa
L’ouvrage en lui-même n’a aucunement l’intention de dresser une
méditation sur le concept d’acculturation, mais quelques images dévoilent la
présence des marques et traces de l’acculturation. Plus précisément de
l’aliénation religieuse avec un accent strict sur son fondement. Le fondement
de l’acculturation du point de vue religieux tel que présenté par Gaston Paul
Effa renvoie en terme épistémologique à une sorte d’assimilation subtile sous
couvert d’une tradition montée de toute pièce qui n’aurait pu jamais exister en
Afrique et qui en amont a eu le quitus
du père et en aval le désaccord de la mère. C’est en ce sens que le titre du
premier chapitre "Rapt" trouve toute sa profondeur et constitue un
prélude au 24ème chapitre "lettre à Douo" qui vient en apothéose.
Il est question d’une mère appelé Sabeth et son premier fils nommé Douo dans la
ville au "Sept collines". Au nom de la tradition, chaque premier fils
devrait être enlevé auprès de ses parents pour grandir au sein d’une communauté
religieuse de l’autre côté de la méditerranée. Sabeth, du haut de ses vingt
ans, voyait la tradition lui enlevée son premier et unique enfant qu’elle
possédait. Comme instrument d’avant garde, le ronflement de la 2CV des sœurs du
Saint-Esprit fait éruption dans la cour
de la mère de Douo. Et de manière intuitive, malgré toute la naïveté de la
jeune mère, la rupture affective du lien ombilical a tendance à se préciser.
C’est la raison pour laquelle « l’étonnement et la crainte chassent la quiétude
du jour finissant »[1]. Sa
naïveté a fini par éclore et elle a
compris de manière tardive « que le vin de palm partagé hier avec les religieuses blanches
avait scellé le don de »[2] Douo
son premier enfant. On voit bien à travers cette image le déploiement de
l’aliénation du point de vue religieux. Ce qui manifeste la volonté qu’il y a
d’étendre sa culture même si cela arracherait le cœur de Mâ. De manière
quotidienne, Sabeth ne saurait s’empêchée de se figurer ce déplacement de sœur
Marie-France qui entraine Douo dans la voiture. Pour des raisons
d’évangélisation culturelle, les sœurs laissent derrière elles tristesse et désolation
dans les familles. Et
« Jamais plus affirme Paul
Effa par le biais de Sabeth je n’entendrai mon fils m’appeler Mâ, dans cet
excès de tendresse auquel je sentais que son amour le portait »[3]
Sans aucun programme sociétal pour
l’enfant, sans aucune perspective d’avenir pour l’Afrique on inculque des
valeurs occidentales à Douo ; en Revenge, il cessera d’être Camerounais et
Africain et pérennisera la culture occidentale par son comportement et sa
manière d’être qui seront dorénavant à l’image et à la ressemblance de
l’occident. L’Afrique et le Cameroun aura perdu. Cette acculturation atteint
son âge d’or lorsqu’au chapitre 24 intitulé "lettre à Douo", Gaston
Paul Effa par la voix du personnage Sabeth mère de Douo reçoit une lettre de
son fils. En douleur, comme dans une seconde réminiscence, Sabeth parle « je
m’apeure de nouveau je m’insurge contre cette complaisance affolée qu’il me
semble lire entre les lignes, lorsque la sœur supérieure affirme que Douo s’est
adapté à la vie européenne »[4]
Coup réussit. Promotion culturelle
et occidentalisation de l’Afrique et du Cameroun en évolution. Guillaume OYONO va
certes brandir la particularité du style expressif de l’Africain dans trois prétendants un mari, mais à
travers Tchetgen le fripier et MBIA le fonctionnaire, les marques de
l’acculturation pourront être descellées
3-1-2 Trois
prétendants un mari de Guillaume OYONO MBIA
Pièce de théâtre du Camerounais Guillaume OYONO MBIA, trois
prétendants un mari met en évidence les circonstances et les temps forts d’une
cérémonie de dote qui va tourner au moulin. Juliette, puisqu’il s’agit d’elle,
est une jeune collégienne intelligente de Mvoutessi non loin de Zoételé dans la
partie sud du Cameroun qui sera proposée à trois prétendants au statut
différent. La scène se déroule dans un fleuve d’image et matérialise le système
de dote tel que perçu au Cameroun. Bien que l’environnement scénique soit
chargé de grandes doses de spécificités africaines et Camerounaises, il n’en
demeure pas moins vrai que certains personnages dans leurs attitudes font
preuve d’aliénation et cessent de surcroît d’être pleinement Camerounais dans
le comportement pour éveiller l’européen
qui sommeille en eux. Si ce n’est par l’entremise des attitudes et
comportements, se serait par des expressions langagières qui rappellent et
suscitent le degré de convoitise pour l’occidental ; avec pour fond le
désir de le ressembler, de faire comme lui et de devenir strictement et
rigoureusement comme lui. C’est en ce sens qu’il faut comprendre Mbarga chef
traditionnel de Mvoutessi qui, après être favorable pour le mariage entre Mbia
le fonctionnaire et Juliette la collégienne affirme « qui va nous faire
manger et boire comme des blancs dans les grands restaurants de Sangmélima ? »[5] Bien
évidemment le fonctionnaire. Vantant sa
petite fille devant le dernier prétendant Tchetgen, Abessolo ne va pas hésiter
de souligner cette convoitise pour l’européenne. Il parle : « bref,
Juliette sait faire tout ce qu’une femme blanche peut faire ! »[6] Là ;
il y a appropriation et intégration du model occidental dans nos mœurs ;
ce qui exprime de l’acculturation par le
biais du langage. Au sujet des attitudes, on observe de l’aliénation
dans le comportement de Tchetgen le dernier prétendant. Déjà, en tant que
fripier, Guillaume OYONO démontre comment nous avons fait corps avec les
produits occidentaux au point d’utiliser le déjà utiliser. Voilà pourquoi il
opte pour un vocabulaire pessimiste. Lorsque le fripier arrive au village pour
vendre,
« il répand sa marchandise un
peu partout sur le sol, camelote aussi hétéroclite que pittoresque, vieux
complets européens, robes bigarrées d’une longueur et d’un tour de taille
épouvantable, manteaux surannés, serviettes de toilette, boites de conserves,
lampes-tempêtes... »[7].
En étalant sa marchandise, Mezôé
griot et garçon de course du chef Mbarga avait déjà porté un pantalon pour
femme ; au fripier de s’exclamer eu égard à cela « Humm !...
Formidable ! ... Comme à paris ! ... Comme à paris ! »[8] Cette
exclamation de Tchetgen matérialise à quel point nous africain n’avons d’yeux
que pour l’occident. Le colon après être parti, a laissé derrière lui les
pourfendeurs et les promoteurs du comportement occidental et du dédain pour la
tradition. C’est toute la configuration de MBIA deuxième prétendant et grand
fonctionnaire de la république qui méprise la tradition en venant doté sa femme
sans aucun membre de sa famille. Il ne fait aucun doute qu’Oyono présente en
filigrane dans son œuvre les traces de l’acculturation. Dans une perspective
critique, Karl Marx et Nietzsche s’insurgent contre la religion, qui pour eux
est un instrument d’acculturation, d’aliénation et de domination.
3-1-3 Karl Marx, Friedrich Nietzsche et la religion
comme appareil de domination
Parce qu’elle a vocation à aliéner, endormir et éloigner le peuple des
problèmes réels et concrets, la religion
dans la perspective marxiste est un danger, un mal radical qu’il faut
combattre radicalement. Etant entendu qu’elle est un facteur d’acculturation de
la classe ouvrière qui doit trouver les voies et moyens pour sortir du
prolétariat, elle doit être éliminée. Elle constitue un obstacle au processus
révolutionnaire qui doit prendre fin avec la suppression de l’Etat et l’instauration d’une société sans classe.
A travers les béatitudes qui miroitent un monde abstrait, illusoire et
fallacieux, la religion apaise l’esprit révolutionnaire, embrigade et
assujettit l’individu. C’est un tel qualificatif qui pousse Marx à penser qu’en
plus d’être le cœur dans un monde sans cœur qui opprime l’ouvrier, la religion
et ses pratiquants reflètent une condition vitale qu’ils ne pratiquent pas et
excluent a posteriori les principes religieux. Ce dans le but d’aliéner et
d’endormir le peuple. Voilà ce qui a fait dire à Marx que :
« La religion est le soupir
de la créature opprimée, la chaleur d’un monde sans cœur, comme elle est
l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du
peuple »[9]
Nietzsche s’inscrit dans la même perspective que Marx et va même être
plus radical que ce dernier. Il estime que la religion dans sa pratique a un
caractère dualiste et de ce dualisme, les parties en présence sont soit
avantagées soit désavantagées. Le bienfait ou le méfait est logiquement lié au
statut, à la position qu’on occupe. Dans un tel contexte, il est tout à fait
clair que la religion avantage le dominant et opprime le vulgaire, le non
dominant. Elle est donc un instrument d’acculturation, d’aliénation et de
domination en raison de ce que dans la perspective Nitriènne soit de manière
naïve et simple elle endort, fait
rêvassé les plus faibles le vulgaire, soit elle fait l’objet de manipulation de
la part des plus forts et dominants en vue de mieux exploiter les plus faibles
et non dominants. D’une part, lorsque la religion est la marionnette des plus
forts et dans la majeur partie du politique, elle sert de mesure idoine pour
convaincre et taire les résistances, de mesure parfaite pour éviter toute
atrocité et de contournement de la morale pour verser dans un amoralisme voilé
par un milieu de "Sainteté". Pour nous en convaincre de cette
manipulation religieuse à dessein dominatrice, il n’est que de lire Nietzsche
dans Par delà le bien et le mal qui
pensait que :
« Pour les forts, les
indépendants, pour ceux qui sont préparés et prédestinés à commander, ceux chez
qui s’incarne la raison et l’art d’une classe dominante, la religion est un
moyen de plus de vaincre les résistances et d’arriver à dominer ; c’est un
lien qui unit maitres et sujets, elle révèle et livre aux premiers les
consciences des autres, tout ce qu’ils ont de plus cacher et de plus intime, et
s’il y’a des hommes de complexion aristocratique qui inclinent par leur haute
spiritualité à mener une vie plus retirée et plus contemplative se réservant
seulement de la forme subtile de la domination, sur des disciples élus ou des frères
de leur ordre, la religion elle-même peut leur servir à se préserver du vacarme
et des tracas qu’entraine une domination plus grossière, à se garder purs de la
souillure inhérente à toute action politique.»[10]
D’autre part, lorsqu’elle asservit elle-même
les plus faibles qui se sont naïvement mis à son service, elle leurs offre un
monde de bonheur, de quiétude, maquille la réalité et leurs plonge dans un
univers sublime. Voilà ce qui pousse Nietzsche à penser que :
« quant aux hommes vulgaires, enfin, au
plus grand nombre, qui ne sont là que pour servir et se rendre utile et n’ont
pas d’autre raison d’être, la religion leur procure l’inestimable bienfait de
les rendre contents de leur sort et de leur nature ; elle leur procure en
mille occasion la paix du cœur, ennoblit leur obéissance, leur donne un peu
plus de bonheur et un peu plus de douleur à vivre avec leur semblable et arrive
à transfigurer et à embellir, à justifier en quelque mesure tout le réel
quotidien, toute la bassesse et la misère quasi animale de leur âme »[11]
Marcien Towa est du même avis ; mais cet aspect sera ignoré au
détriment de celui qui examine le rapport et la confrontation avec l’occident.
C’est cette confrontation qui met à nu la présence d’une possible forme
d’acculturation dans Essai ;
même si cela n’a jamais été l’intension de Towa (faire la promotion de
l’acculturation.)
3-1-4
L’avis de TOWA dans Essai
La pensée de TOWA nous sera d’une utilité capitale pour les moyens de
remédiassion ; mais avant, voyons en terme historique et critique comment
l’acculturation se présente dans Essai.
En terme historique, la confrontation Afrique-occident qui s’est soldée par la
victoire de l’occident sur nous, a suscité en nous fascination et convoitise.
Ce qui, sans aucun doute ne laisse la place qu’à cette envie faible, naïve et
non planifiée de se rendre en occident pour davantage contempler sa victoire
étincelante, participer à la pérennisation et à la durabilité de cette victoire
et renoncer radicalement à un devenir meilleur africain. Marcien TOWA écrit :
« La première expérience du nègre
colonisé après l’effondrement de son univers, fut l’éblouissement par le monde occidental
aperçu dans un éclat aveuglant de sa victoire. Fasciner, il n’eut plus bientôt
qu’une aspiration : s’échapper de son monde vaincu et dévalué, et se jeter
les yeux fermés dans le nouvel univers ; celui-ci lui apparaissait, dans
une totale indifférenciation, comme une nébuleuse sans formes, mais
étincelante »[12]
Loin d’aller se faire massivement
acculturer en occident, il y en a qui étant déjà partie, se permettent de
proposer l’acceptation de la culture française comme socle de notre développement.
L.S. Senghor est de ceux là avec sa conception de la négritude, et Marcien TOWA
ne lui fera pas de cadeau. C’est ce qui donne lieu à la critique Towaienne. En
terme critique, selon Towa, la négritude Senghorienne commet le malheur de
faire la promotion du domaine du français. Nous demandant ainsi de se faire
acculturer davantage alors qu’en termes d’enseignement, les langues
occidentales ont déjà de l’ascendance sur les langues nationales. C’est tout le
sens de la critique de Towa à l’endroit de la négritude Senghorienne qui
propose la francophonie qui, malheureusement, fonctionne à merveille. La
longueur de son propos peut certes s’avérer être gênante, mais sa profondeur critique
oblige.
« En
ce concerne les peuples africains, un coup d’œil sur les horaires
d’enseignement suffit à faire voir que la proportion élevée de nos maigres
ressources consacré à l’éducation sert essentiellement à l’extension des
langues européennes. Dans les anciennes colonies françaises notamment, nous en sommes
au point où de nombreux enfants de la bourgeoisie ignorent tout de la culture
africaine, ne connaissent pas un traitre mot d’aucune langue africaine, ne
comprennent et ne parlent que le français. Et dans le même temps, L. S. Senghor
au nom de la négritude, nous propose la francophonie, c’est à dire
l’affermissement et le développement du domaine du français comme idéal et
fondement de notre politique et de notre culture. La négritude Senghorienne
manifeste ainsi au grand jour sa vraie nature : c’est l’idéologie
quasiment officielle du néocolonialisme, le ciment de la prison où le
néocolonialisme entend nous enfermer, et que nous avons donc à briser »[13]
Ebenezer Njoh Mouelle fustige
également les comportements qui font preuve d’aliénation et matérialisent le
caractère dépersonnalisé de l’homme d’Afrique.
3-1-5
Le point de vue de Njoh Mouelle
A la suite de Marcien Towa, Ebenezer Njoh Mouelle va insister sur le
caractère de l’homme d’Afrique sous-développé qui est en panne de repère
culturel, dépersonnalisé et inauthentique. En vue de débarrasser l’homme
d’Afrique sous-développé de tous les facteurs pouvant le permettre de ne pas sortir
victorieux dans la bataille pour le développement, pouvant l’empêcher d’atteindre
l’authenticité véritable de son être ; Njoh Mouelle tout en stigmatisant,
va mettre en évident l’aliénation
culturelle dont sont victime les africains. Il le fera sous plusieurs aspects
loisir, vestimentaire, identitaire... et nous avons pour la rigueur de notre
démarche voulu insister sur l’aspect alimentaire et religieux. L’acculturation
est d’autant plus rigide en l’homme africain que l’on observe dans son
comportement un manque d’innovation et d’originalité. Ceux qui sont allés en
occident sont encore plus étrangers à eux même et sont victimes d’une crise
identitaire, d’une perte des repères culturels et d’une médiocrité on ne peut
plus avancée. Par voie de conséquence, le processus d’occidentalisation se
poursuit dès leur retour au pays natal. Ceux qui n’y sont jamais allés se font
occidentaliser par l’entremise de ceux qui y sont allés et l’acculturation
prend de l’ampleur. Ebenezer Njoh Mouelle s’indigne contre toute forme d’aliénation,
l’image ci-contre montre à quel point cette indignation est élevée
« Les goûts de l’occident ne
sont pas seulement acquis par ceux qui sont allés en occident ;
l’occidentalisation de ceux qui n’ont jamais pris l’avion ni le bateau, de ceux
qui ne sont jamais sortis de leur terroir, s’est effectuée et s’effectue encore
sur place par l’intermédiaire justement des élites fanfaronnes. Si à Yaoundé ou
à Douala le commerçant se sent obligé, pour vendre ses œufs camerounais ou ses
poulets camerounais, d’y coller des étiquettes indiquant : « œufs de
France », « poulets de Normandie », c’est précisément parce que
son compatriote de son retour de France lui a inoculé la honte voir même le dégoût
de ce qui est local au profit des « merveilles » d’Europe. Un tel, de
retour d’un séjour de trois mois à Paris dédaigne son manioc, ses ignames
coutumiers. A sa table désormais, il fait venir artichauts, choucroutes, ou
endives. Il se croit devenu un tout autre être. Son voyage en France doit
l’avoir transformé, estime t-il »[14]
Une façon de montrer à quel niveau la
crise des mentalités se situe, comment l’africain est déboussolé, farfelu et
grégaire dans son comportement. En plus de l’aspect alimentaire, le religieux
et son caractère monotone et répétitif nous aliène et nous éloigne des sérieux
problèmes. Si l’africain veut être authentique, s’il veut sortir victorieux de
la bataille pour le développement, il doit cesser d’être monotone. La religion
présente cette faiblesse de nous plonger dans la monotonie permanente et
continue. Au quotidien, on assiste aux mêmes gestes et aux mêmes récits ;
attitudes réfractaires à toute authenticité à tout développement et qui nous
plongent dans l’aliénation, la superstition et l’irrationalité. C’est en ce sens
que Njoh Mouelle s’interroge :
« A quoi sert-il de danser
Dieu, de chanter, louer, célébrer Dieu comportements considérés comme hautement
spirituels, si cela ne doit aboutir qu’à nous pousser dans l’abandon de nous
même à l’irrationalité au moment précis où il faut résoudre les problèmes de la
vie quotidienne ? »[15]
L’analyse livresque montre à suffisance combien l’acculturation est bien une réalité prise en compte par les
penseurs. Elle n’est pas que pratiquée de manière mécanique au Cameroun et en
Afrique, mais aussi théorisée à travers bon nombre d’écrivains. Le volet
méthodologie étayera de manière quantitative et à grand renfort la réalité de
ce fléau. Par une enquête sur une population cible et une analyse
échantillonnale, nous montrerons à coup sûr que les Camerounais font face au
quotidien au phénomène d’acculturation.
3-2
Méthodologie
Ce chapitre sera épluché d’abord en termes de population et
d’échantillon, ensuite et enfin en termes d’outil d’enquête, d’administration et
de collecte des données.
3-2-1 Population et échantillon
Tout comme Socrate s’est rendu au près des artisans, des poètes et des
hommes politiques pour se rassures de la véracité des propos de l’oracle de
Delphes qui avait annoncé qu’il est le plus sage de la cité d’Athènes, nous
nous sommes approchés des populations du quartier oyack à Douala (oyack 1,2,3,4,5,6
et 7), des élèves de la classe de Tle A (Esp et All) et Tle
C du lycée d’oyack et d’une population contactée au hasard en vue de se saisir
de l’effectivité et du niveau d’impact de l’acculturation. La sélection de la
population du quartier oyack répondait à une logique dualiste. Soit ils étaient
des jeunes âgés entre 15 et 35 ans, soit adulte 35 ans et plus ; idem pour
la population hasardeuse. Les élèves de terminale entraient tous dans la
section des jeunes. L’échantillon par secteur était de 50 personnes soit 25
jeunes et 25 adultes qui ont voulu se soumettre à notre interrogation. Cela
suppose que, compte tenu de la subdivisions du quartier en 7 zones, on obtient
donc le tableau ci-contre.
|
Zone
|
Oyack1
|
Oyack2
|
Oyack3
|
Oyack4
|
Oyack5
|
6
|
7
|
|
||
|
Effectifs
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
Total :350
|
||
L’échantillon que représentaient
les élèves de Tle avait pour dessein de dresser une lecture actuelle
des rapports de nos jeunes avec le monde
occidental sous forme de débat qui n’était en réalité qu’une interview discrète
et des fiches de questions qu’ils devaient répondre. Compte tenu de la
petitesse des salles qui ne pouvaient contenir en même temps les trois classes de
terminale sur les cinq que compte le lycée d’oyack, nous avons jugé bon de
mener les discussions en trois temps. D’abord avec la Tle Esp,
ensuite la Tle All et enfin la Tle C ; ce qui nous a
coûté 6 h de cours à raison de 2h de débat, d’administration et de collecte des
questions par classe. Au regard des effectifs pléthoriques, le débat était
difficile à coordonner ; mais l’objectif a pu être atteint. Les élèves de
la Tle All étaient 50, ceux de la Tle Esp 107 et ceux de
la C 99. Tout le monde n’a pas certes donné son point de vue sur les questions
posées, mais, nous nous sommes rassurés tout de même que la majorité le fasse
et de manière équilibré dans le strict respect des genres. Le tableau ci-contre
présente en substance la nature des
participants en présence au débat.
|
Salle
|
Tle ESP
|
Tle ALL
|
Tle C
|
|
|
|
Effectifs
|
1O7
|
50
|
99
|
Total : 256
|
|
Dans l’optique d’étendre la
population échantillonnale, nous avons contacté de manière hasardeuse des
personnes en vue de recueillir leur point de vue sur la question. Nous avons
exactement contacté 175 personnes et 150 ont bien voulu se soumettre au
questionnaire. Parmi ces derniers, 10 ont présenté des réticences face à
certaines questions et nous nous retrouvons avec 140 personnes dûment
interrogés. Le fruit du hasard comme tel était le but, nous a donné un léger
équilibre entre les jeunes et les adultes que nous ne voulons pas appeler
vieux ; plus précisément 75 jeunes et 65 adultes ou « vieux » Le
critère d’insistance étant celui non pas du genre, mais celui de l’appartenance
au rang des jeunes ou à celui des adultes. Toutefois, pour cette tranche de la
population, ce critère n’était pas aussi rigoureux que ça compte tenu de
l’impossibilité pour nous connaitre au préalable la tranche d’âge de la
personne contactée. Tout de même, nous avons tenu à s’en informer ; mais
en dernière position. Ceci pour éviter de personnaliser l’enquête et bannir
tout possible doute. En vue d’étendre et d’impliquer tous ces échantillons à
l’étendu de la population Camerounaise, nous ne pouvons procéder que par déduction
logique ; ce qui laisse une ouverture à l’analyse des outils d’enquête et
à la manière dont les données ont été collecté et administré à cette population
dite échantillonnale.
3-2-2
Outils d’enquête, d’administration et de collecte des données.
Le premier outil mis à notre disposition
est celui des observations photographiées. Nous n’avons pas que observé les
Camerounais dans leur comportement acculturé, nous avons aussi avec leur
permission pris des photos. Au marché, à l’école, dans les conversations
quotidiennes, à l’église et dans la manière d’être et de faire, on observe chez
le Camerounais la présence évidente des
facteurs d’acculturation. Comme les observations ne rendent pas scientifique un
travail et ne prouve rien de concret, il a fallu photographier certains des
éléments observés en guise de preuve. En plus des observations photographiées,
deux établissements ont bien accepté mettre à notre disposition des ressources
documentaires d’archives que nous avons scannées pour le grand plaisir des
lecteurs. Ces deux établissements sont : l’école catholique sainte Nazaria
et le Lycée d’oyack. Loin de se limiter aux ressources d’archive de ce lycée,
la collaboration du proviseur et de certains censeurs nous a permis de garnir
encore plus notre travail d’informations factuelles. Le troisième outil est
celui des fiches de question dont le nombre de question variait en fonction de
la population échantillonnale. Pour l’interview avec les élèves de terminale,
quatre questions ont permis de diriger le débat. Pour la population échantillonnale
du quartier oyack, les adolescents et les adultes ont eu droit aux mêmes
questions dont la teneur se trouve en annexe. La population contactée hasardeusement
a eu droit aux mêmes questions que celles du quartier oyack ainsi que les
élèves de terminale qui, pendant les débats répondaient simultanément aux
questions. Le dernier outil est celui là justement qui nous a permis
d’administrer le questionnaire à la population hasardeuse : le téléphone par
le biais du réseau de communication. Nous avons eu gracieusement la chance
d’être soutenu par un service agrée du réseau de communication MTN qui a mis à
notre disposition une importante facilitation dans l’obtention d’un bonus
exceptionnel de crédit de communication s’élevant à une valeur de 80 000F
pour un montant de 15 000F.
L’administration était consécutive à la collecte des données. Dans les discussions
avec les élèves de terminale, compte tenu du caractère houleux des débats, nous
avons trouvé difficile la collecte des points
de vue à l’aide d’un stylo à bille, raison pour laquelle nous l’avons fais avec
notre téléphone qui a servi d’enregistreur ; les fiches de questions aussi
étaient restituées avec l’évolution du débat et dans l’intervalle de temps
réservé. Après que nous avons posé une question et donné ses grandes
orientations, la mémorisation du téléphone s’est chargée de recueillir les
informations, les points de vue. Il était ainsi pour toutes les trois terminales
et la principale difficulté résidait dans la coordination des prises de
parole ; au regard des contradictions naissante. Sur chaque point de vue
l’apprenant était invité à lever le doigt, s’il est accepté, il se lève et
donne son point de vue. Chose qui leur a paru difficile mais pas impossible car
ils avaient pour la plupart toujours tendance à maugréer sous les bancs sans
lever le petit doigt. L’administration de la fiche de question à l’endroit de
la population d’oyack c’est faite à travers le porte à porte. Les jeunes remplissaient
eux mêmes leur fiche et nous avons aidé les plus âges à le faire. Ils n’avaient
qu’à répondre oralement aux questions posées. Cela nous a pris environ trois
semaines en raison de la facilité que nous avons eu en rencontrant des maisons où
on pouvait trouver jeunes et adultes simultanément, en raison aussi de ce que
c’est un quartier qui nous a vu grandir. Après remplissage complet, les fiches
nous étaient restituées et la majorité des répondants n’a eu au maximum quatre
minutes pour le faire ; exception faite avec les élèves de terminale. A la
population hasardeuse, étaient administrées les mêmes questions qu’à la
population d’oyack et aux apprenants ; exception faite sur l’outil qui
était le téléphone. Par conséquent, il a fallu une explication préalable de
l’objectif de l’enquête avant l’administration ; ce qui n’a pas suscité l’adhésion
de tous. En vue de faciliter la conversation avec les personnes contactées et
utiliser au mieux le montant à nous disposé par le service agréé, les réponses
de chaque répondant étaient notées sur une fiche, les numéros contactés étaient
soit MTN, soit Orange dont le coût était un peu plus élevé par rapport au
précédent. Les données contenues dans les documents d’archive ont été recueillies
par l’entremise de la photocopie. Une des difficultés à ce stade est la
photocopie de l’arrêté donnant naissance à l’enseignement du Latin en classe de
6ème et 5ème et qui n’avait pas de numéro. Pour nous
résumer, nous avons condensé dans le tableau synthétique ci-dessous des outils
d’enquête utilisés à l’égard de la population cible. Ce qui ne signifie pas que
nous avons négligé les documents d’archive et les observations participantes et
photographiées.
|
Population
|
Oyack
|
Élèves de Tle
|
Population
hasardeuse
|
|
|
outils
|
questionnaire
|
Questionnaire et téléphone
|
Questionnaire
et téléphone
|
|
|
Effectifs
|
350
|
256
|
140
|
T : 746
|
Le chapitre ci-dessus dévoile de manière échantillonnale la population
cible, les outils d’enquête utilisés et la manière avec laquelle les données
ont été administrées et collectées. Les données, après être dépouillées,
examinées et analysées ne peuvent conduire qu’au résultat ci après.
4
Présentation des résultats
Le résultat auquel aboutit notre enquête est non seulement celui de
l’impact négatif de l’acculturation sur la population Camerounaise en
occurrence la jeunesse, mais aussi et surtout sur le processus d’émergence du
Cameroun. Ce principal résultat en
dernière analyse, se dit et se dévoile en terme économique, démographique,
linguistique et traditionnelle.
4-1
En termes économiques
L’essentiel de ce résultat tout comme les autres sera donné de manière synthétique
dans un tableau récapitulatif et représentatif de la population cible. Sous un
angle économique, nous avons l’intention d’insister sur le degré de
consommation des produits examinés comme
facteur d’acculturation. Produits rangés dans le vocable des programmes de
télé, des vêtements et des produits de maquillage qui affectent le teint. D’abord
en ce qui concerne les programmes de télé, la population interrogée avait le
droit de mentionner la chaine de préférence, les jeunes à ce niveau ont refusé
de céder la place aux chaines nationales. En suite, au sujet du vêtir, le prix
est accordé aux grands marques étrangères pour les adultes et à la fripe pour
les jeunes. Il en est de même quelque soit le cadre dans lequel on se trouve,
soit celui des vêtements et sous vêtements, soit celui des chaussures. Le petit
savetier qui donne le meilleur de lui dans la fabrication de ses chaussures est
négligé au profit des chaussures qui viennent de paris, Rome ou Londres. En
fin, concernant les produits de maquillage, l’attention est accordée au lait,
savon et lotions qui ont vocation à transformer le teint le plus rapidement que
possible. Le primat à ce niveau est aussi accordé aux marques extérieures et
occidentales compte tenu de la connaissance du contexte de fabrication des
produits. Les enjeux publicitaires et financiers voudraient que certains
produits locaux qui transforment le teint noir en jaune aient de l’ascendance
sur ceux qui ne font que noircir le teint noir. Tout compte fait, l’importance
est accordée au produit qui transforme le teint. Le tableau ci-contre présente
en pourcentage le niveau d’influence de ces facteurs sur les deux tranches de
la population cible qui est de trois ordres.
|
|
Les élèves de Tle
|
Population d’oyack
|
Population hasardeuse
|
|||
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
|
|
Programmes de télé
|
80 %
|
RAS
|
30 %
|
25 %
|
33 %
|
15 %
|
|
Vêtements
|
75 %
|
RAS
|
20 %
|
10 %
|
23 %
|
15 %
|
|
Produits de maquillage
|
40 %
|
RAS
|
15 %
|
5 %
|
9%
|
00 %
|
Analyse et
interprétation des résultats
En limitant les produits de
consommation à ces trois formes produits, nous avons l’intention d’insister sur
les éléments qui affectent non seulement la personnalité et l’identité du
camerounais, mais aussi et surtout l’émergence du Cameroun avec la ferme et
dure précision sur les chaines et programmes de télé qui suscitent convoitise
et envie de partir. D’abord, 80% des apprenants ont orienté leur choix vers des
programmes comme sept à huit de TFI, 75% pour les vêtements fripes du genre
matelot, « DVD (dos ventre dehors) », « VCD (ventre cuisse
dehors) » et 40% affirme utiliser un savon ou un lait gommant même si
certains sont déçus par leur inefficacité à changer leur teint. Ils ont cité
entre autre white express, carotis… l’effectif obtenu pour le premier est de
204 apprenants sur 256, pour le second est de 192 sur 256 et le troisième est
de 102 sur 256. La marge de réticence pour les trois éléments est de 52 personnes
pour le premier, 64 pour le second et 154 pour le dernier. En suite, la
population d’oyack cumule pour le compte de la jeunesse 30, 20 et 15% respectivement
pour les trois formes de produit. Et les adultes, 25, 10 et 5%. Ce qui pour les jeunes donne un effectif de
105 personnes sur 350, 70 sur 350 et 52 personnes sur 350 ; et pour les
adultes 87 personnes sur 350, 35 sur 350 et 17 sur 350. Tout le monde à ce
niveau semble avoir au moins une attirance pour ce qui est des formes de
produit citées. Non sans dire qu’ils méprisent les chaines et programmes
nationaux, mais ils ne les préfèrent pas. La dernière population présente un
résultat de 33%, 29% et 9% pour les jeunes ; soit 46 personnes, 40 et 12
sur 140 personnes chronologiquement pour les programmes et chaines de télé, les
vêtements et les laits, lotions et savons. Les adultes pour ce même registre,
enregistrent 15% uniquement pour le premier et 15 autres pour le second. Ce qui
donne un chiffre de 21 personnes sur 140 pour les programmes et chaines de télé
externes et 21 autres pour les vêtements de préférence occidental. Il ne reste
plus que 5% soit 7 personnes sur 140 favorable et accros aux chaines et
programmes nationaux et africains comme Afrique médias. Il va s’en dire que si
nous convoitons la réussite de l’occident au point de se renier, c’est
précisément parce que nos enfants et nous avons choisi leurs programmes et
chaines de télé pour en faire une préférence ; ce qui par ricochet laisse
insidieusement et naïvement penser que tout ce que l’autre fait est bien. Voilà
pourquoi il faut aller même jusqu’à porter le sous vêtement qu’il a déjà porté.
De ce fait, comment dire l’influence néfaste de l’acculturation sur la
population camerounaise notamment la jeunesse et sur l’émergence du Cameroun en
terme démographique ?
4-2 En terme démographique
Notre principal résultat qui se décline à partir de cet aspect manifeste
et matérialise la volonté de la part de nos jeunes d’immigrer vers l’occident.
Les adultes sont un peu plus réticents compte tenu de l’âge et des enfants qu’ils
possèdent. Toutefois, ils possèdent tout de même un pays de rêve. Ce résultat
montre bien comment il y-a urgence chez nos jeunes qui veulent partir et ils
n’ont pas hésité dans les débats à brandir leurs stratégies de départ ;
soit par voiture de pays en pays jusqu’au Maroc, soit par vol à travers les
multiples programmes d’immigration qui s’offrent à eux. La fascination pour
l’occident qui à travers leur programme de télé miroite un univers éclatant où
il fait beau vivre et attire davantage nos jeunes qui s’en vont activement promouvoir
encore plus leur développement. Les programmes d’immigration n’en sont pas des
restes et constituent pour cela l’une des stratégies la plus accessible et la
plus fiable ; surtout pour ceux qui ne possèdent pas assez de moyen pour
se présenter personnellement devant une ambassade. Il est donc très évident eu
égard à cela d’entendre élève Mewabo de la Tle A4 Allemand affirmer
avec fierté qu’après son bac elle jouera à la loterie américaine pour aller
nager dans les plages de Californie. Le tableau ci contre présente les
stratégies d’immigration compte tenu des
deux tranches de la population.
|
|
Les élèves de Tle
|
Population d’oyack
|
Population hasardeuse
|
|||
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
|
|
Green Card
|
30%
|
RAS
|
37%
|
5%
|
32%
|
9%
|
|
Cominada
|
25%
|
RAS
|
20%
|
4%
|
18%
|
4%
|
|
Véhicule
|
27%
|
RAS
|
25%
|
00%
|
15%
|
02%
|
|
Demande personnelle
|
5%
|
RAS
|
2%
|
7%
|
5%
|
15%
|
Analyse et
interprétation des résultats
Dans l’optique de peser le degré de convoitise pour l’occident et de
voir à quel point le départ urge, nous avons bien voulu laisser le choix à
notre population cible de brandir leur moyen de départ le plus proche. C’est tout le sens et la teneur de ce tableau
où il apparait à première vue que la green card, concernant l’échantillon des
apprenants, se trouve hisser au sommet des stratégies de départ les plus
accessibles avec 30%, 25% pour le programme canadien, 27% pour le voyage de
véhicule en véhicule et 5% pour une démarche normale de demande de visa. Concrètement
parlant, les apprenants de terminale présentent un taux de 87%, soit 222 à
avoir l’intention de partir sur 256. Seulement 34 à qui cela ne signifie
rien et qui refusent de céder à la convoitise suscité par l’occident. Les
jeunes de la population d’oyack, compte tenu de leur promptitude et de leur
enthousiasme pour ce qu’ils voient sur les écrans présentent un taux de 84% et
les adultes de 16%. Personne à cet effet ne présente de réticence ; ils
sont pour les jeunes 294 personnes et les adultes 56 à vouloir se lancer un
jour dans la course pour le visa vers l’occident. Les jeunes de la population
hasardeuse sont également en tête avec 70%, soit un effectif de 98 personnes
sur 140. Les adultes optent pour un taux de 30%, l’effectif correspondant étant
de 42 personnes. On comprend clairement que si le mode de déplacement de
véhicule en véhicule et de pays en pays est très sollicité chez les jeunes, c’est
en raison de leur non possession des moyens susceptible d’assumer un voyage
direct. Autant se déplacer d’un pays à un autre jusqu’à destination tout en cherchant
de quoi survivre dans les pays intermédiaires. On constate bien que la jeunesse
faiblit une fois de plus ; on pourrait bien s’interroger sur les causes
internes liées à un tel affaiblissement. Avant d’y penser, examinons en terme
linguistique notre principal résultat.
4-3
En terme linguistique
Le résultat de cet aspect est très
concluant et son pessimisme à l’égard de la recherche d’une particularité
linguistique ou valorisation des langues nationales au Cameroun n’est plus à
démontrer. Des deux tranches de notre population cible, les adultes sont ceux
là qui maitrisent avec cohérence et précision les langues nationales au côté
des langues nationalisés et les jeunes dans la grande majorité n’en connaissent
même pas un mot en langue nationale (la leur) ; très peu sont ceux qui
balbutient. Tous comprennent ou parlent au moins couramment l’une des deux
langues nationalisées. Le tableau ci-dessous donne avec précision les
conclusions de ce résultat.
|
|
Les élèves de Tle
|
Population d’oyack
|
Population hasardeuse
|
|||
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
|
|
Français
|
100%
|
RAS
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
|
Anglais
|
70%
|
RAS
|
35%
|
40%
|
45%
|
50%
|
|
Langue maternelle
|
20%
|
RAS
|
13%
|
87%
|
20%
|
80%
|
|
Autres langues
|
19%
|
RAS
|
17%
|
00%
|
15%
|
00%
|
Analyse et
interprétation des résultats
En vue de voir les proportions d’usage des langues qui existent au
Cameroun, nous avons laissé à notre population le légitime droit d’en juger.
Les attentes de ce résultat reposaient fondamentalement sur le niveau
d’expression de chaque langue par chaque personne interrogée. La langue
maternelle mettait un accent grave sur la langue de chaque individu. Le but ici
étant de voir et de mesurer les proportions d’usage par rapport aux autres
langues notamment le français et l’anglais. La ligne des autres langues met en
évidence les langues comme le chinois, l’italien, l’espagnol, l’allemand, le
latin et le grec. Le tableau ci-dessus qui fait objet d’analyse et
d’interprétation dévoile en substance et de manière cruciale l’idée que le
français, au regard de la zone à dominance francophone reste la langue la plus
exprimée. Qu’il soit des jeunes ou des adultes de l’échantillon d’oyack, des
élèves de terminale ou de la population hasardeuse, le français à pignon sur
rue. Compte tenu de leur naturelle exclusion par les bornes des âges
recommandés, la tranche des adultes n’existe pas pour ce qui est de
l’échantillon des apprenants. Donc, on note un total de 746 personnes sur 746
qui parlent et entendent français. La deuxième langue à savoir l’anglais
connait une baisse de 30% par rapport à la première pour le cas des élèves
; soit 70% des apprenants assurent parler et comprendre. Ceci, pour un effectif
de 179 élèves sur 256. Ce qui suppose qu’il y-a 30% qui reconnaissent n’être
pas à même de parler et de comprendre cette langue. Ces 30% représentent 77
élèves sur 256. La population d’oyack enregistre un total de 75% à raison de
35% pour les jeunes et 40 pour les adultes. On comprend dès lors que 262
personnes parlent et comprennent l’anglais et 88 avouent ne rien savoir. La
population hasardeuse obtient 95%, 45% pour les jeunes et 50% pour les adultes.
L’effectif obtenu est de 332 personnes sur 350. Pour cette ligne, la jeunesse
discute la place avec les adultes ; ce à cause de la scolarisation des
premiers et de l’affrontement direct avec le colon pour les deuxièmes et les
conséquences s’enregistrent sur la langue inhérente ; les jeunes en
sortent perdant comme le démontre la ligne de la langue maternelle où on note
seulement 20% des élèves qui parlent et comprennent leur langue. Ce qui veut
dire qu’ils ne sont que 51 apprenants sur 256 à maitriser leur langue. Les 205
autres ont complètement perdu les repères linguistiques d’origine. Sur la
population d’oyack, les adultes incarnent encore ce conservatisme linguistique
avec un taux de 87%, soit 304 personnes sur 350. Les jeunes restent à la traîne
avec 13% ; soit 46 personnes sur 350. Idem pour la population hasardeuse
où les adultes enregistrent un taux de 80% et les jeunes 20%. Ceci, pour un
effectif de 280 personnes sur 350 pour les adultes et 70 personnes pour les
jeunes. Les autres langues n’ont pratiquement pas d’influence sur les
adultes ; en ceci qu’elles sont rigidement académiques. Les jeunes en sont
plus influencés pour la simple raison qu’elles sont apprises dans les salles de
classes surtout pour ce qui est de l’allemand et de l’espagnol qui ne sont pas
pour autant parlés comme le démontre les 19% que leur accordent les apprenants.
Soit 48 apprenants sur 256. Il en est de même pour la population d’oyack et
celle dite hasardeuse qui se partagent respectivement 17 et 15%. Soit 59
personnes sur 350 et 21 personnes sur 140. Il ne fait aucun doute à bien des
égards que les langues nationales sont en voie de disparition au profit des
langues nationalisées, précisément avec l’appui de l’éducation qui fait leurs
promotions. Dès lors, comment comprendre notre résultat en terme
traditionnel ?
4-4
En terme Traditionnel
Ce que nous attendons des personnes interrogées dans ce résultat, c’est
non pas l’assurance de la maitrise du caractère folklorique de la tradition
Camerounaise, mais davantage le degré d’adhésion et d’influence des traditions
étrangères par l’entremise de la religion. Il s’avère au sortie des échanges
que la religion Judéo-chrétienne et celle dite arabo-musulmane gagnent
davantage du terrain. Non sans nier son importance pour l’éducation, la
religion est un moyen d’expression de la culture et de la tradition d’un
peuple. L’Afrique et le Cameroun qui
n’en ont pas une religion mécaniquement institutionnalisée ne fait que subir la
phagocytose des deux plus dominantes. C’est en ce sens que sur l’aspect
traditionnel, l’acculturation religieuse est d’une incidence négative sur l’émergence
du Cameroun. Sur ce terrain, de la population cible, personne n’est épargné.
Mais l’accent est toutefois mis sur les adultes qui sont plus religieux que les
jeunes plus accros à la mondanité. Lorsque nous parlons de plus religieux, nous
entendons dire plus engagé dans les rites religieux, ce qui n’épargne par les
jeunes. Le tableau ci-contre donne en pourcentage le degré d’adhésion à trois groupes
religieux présents en Afrique. Nous verrons en dernière analyse que la religion
africaine est totalement méconnue à cause de son caractère non mécaniquement
institutionnalisé et hiérarchisé comme c’est le cas chez les autres.
|
|
Les élèves de Tle
|
Population d’oyack
|
Population hasardeuse
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|||
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jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
jeunes
|
Adultes
|
|
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Religion judéo-chrétienne
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80%
|
RAS
|
40%
|
30%
|
25%
|
28%
|
|
Arabo-musulmane
|
20%
|
RAS
|
10%
|
07%
|
17%
|
25%
|
|
Religion africaine
|
00%
|
RAS
|
00%
|
08%
|
00%
|
05%
|
Analyse et
interprétation des résultats
La première faille à ce niveau aura été d’avoir choisi pour population
cible une zone à forte influence catholique. Les résultats ne sont pas à ce
titre biaisés compte tenu de l’étendu de la population. Du tableau synthétique
ci-dessus, il ressort dans un premier temps qu’au sujet de la population des
apprenants, la tranche des adultes est naturellement exclue vu que la limite
d’âge de cette tranche ne concerne personne. Il reste tout de même que pour
cette population, la religion judéo-chrétienne occupe le premier rang avec 80%
d’adhérent soit 204 élèves sur 256. La religion arabo-musulmane occupe le
second rang avec 20% d’adhérent soit 52 élèves sur 256. L’existence d’une
possible religion africaine est complètement ignorée par cette tranche de la
population. Le quartier oyack se trouve certes dans une zone où figure plus
d’églises que de mosquées, environ trois mosquées pour huit églises. Les
jeunes, dans la limite de l’âge exigé sont à 40% et les adultes à 30%, ce qui
donne 70% d’adhérent de cette population à la religion judéo-chrétienne ;
soit 245 personnes sur 350. 10% et 07% respectivement pour le compte des jeunes
et des adultes de la religion arabo-musulmane ; pour un total de 17% et un
ratio de 59 adhérents sur 350.
Concernant la religion africaine, les jeunes d’oyack également n’en savent rien
et les adultes quant à eux occupent 08%, soit 28 adultes sur 350 bien qu’ils
soient nombreux à la pratiquer sans la
connaitre. Tout calcul fait, il reste exactement 5% d’adhérents n’appartenant à
aucune de ces confessions. Ces 5% ont la valeur de 17 personnes sur les 350
interrogées. La population hasardeuse répond elle aussi favorablement pour la
religion judéo-chrétienne avec un pourcentage de 25% pour les jeunes et 28%
pour les adultes ; soit un total de 53% pour un ratio de 74 adhérents sur
140. La religion arabo-musulmane suit avec un léger déséquilibre non moins
négligeable. Les jeunes sont à 17% et les adultes à 25% ; soit une
addition de 42% et un effectif de 58 membres sur 140 interrogés. La religion
africaine n’enregistre que 5% en faveur des adultes ; ce qui donne un
faible résultat de 07 membres sur 140. Tout compte fait, les chiffres parlent
d’eux-mêmes ; on enregistre avec honte l’ignorance, la méconnaissance et
la négligence d’une religion africaine naissante, institutionnalisée et
idéologiquement concurrente. Si un tel résultat se présente avec une allure
pessimiste, comment se saisir des conséquences en terme de mœurs ?
4-5
En termes de mœurs
Compte tenu de ce que nous sommes dans une analyse quali-quantitative
d’examen de données et que les mœurs relèvent de l’ordre du comportement, de la
manière d’être et de se tenir et donc de la qualité de l’être, nous avons
l’intention ici d’exprimer à partir de cet aspect du principal résultat le
niveau d’appropriation des mœurs occidentales. La jeunesse une fois de plus
reste en tête du résultat. Il est certes vrai que l’africain a une
particularité aigu dans son style expressif et dans sa manière d’être et de se
donner au monde ; le Camerounais étant un africain, ne peut que se sentir
concerner. Ce résultat vise à étaler le niveau d’appropriation de la manière d’être
occidentale sur notre population, ce qui est une forme d’acculturation au sens physique
et psychologique du terme et influence la personnalité africaine qui aura
tendance à disparaitre si rien n’est fait. Les jeunes sont une fois de plus les
victimes de premier rang et les adultes précisément ceux qui n’ont jamais
traversé la méditerranée en sont quasiment épargnés au regard de leurs reculs avec le monde mondaine. Ce qui
ne les empêche pas de copier chez les plus jeunes. Ce résultat a été grandement
visible dans les débats avec les élèves de terminale où la grande majorité
avait un accent tiré dans l’expression. Le style du genre à vouloir toujours
accompagner chaque mot d’un « beuh » chez les garçons et à rendre
aigu chaque mot pour les filles. Les élèves comme Feumba, Kuaté et Dimba tous
garçons affirment respectivement être à l’aise lorsqu’ils portent les boucles à
oreilles, le pantalon sous la fesse et se tressent les cheveux. De telles
attitudes n’ont rien de strictement africain et ne sont que le résultat de
l’influence des medias occidentaux. On
comprend dès lors qu’avec l’acculturation il n-y-a plus seulement modification
de la culture d’un peuple, mais aussi des mœurs propres à ce peuple.
Au regard de ce qui précède, force est de constater que le résultat le
plus évident et le plus indubitable est celui du caractère néfaste de
l’acculturation ; en raison de son influence négative sur la jeunesse
particulièrement et sur l’émergence du Cameroun. Cependant, comment faire face
à cette situation qui tant à nous exclure de nous même, à nous rendre étranger
à nous même ? Quelles sont les mesures efficaces pouvant nous permettre de
remédier à l’acculturation notamment ses facteurs ?
5
Mesures de remédiation
Du prélude à l’acculturation passant par les facteurs et l’analyse
méthodologique pour aboutir aux résultats, une chose reste évidente, claire et
certaine ; c’est que l’acculturation est un obstacle à l’émergence du
Cameroun. C’est la raison pour laquelle à l’aide des penseurs comme Descartes,
Towa et Njoh Mouelle le chapitre suivant a vocation de remédier à ce frein que
représente l’acculturation.
5-1 L’Emergence par la connaissance scientifique
Une façon de dribler et de barrer la voie au caractère grandissant de
l’acculturation, consiste à aller chercher ce que la nature nous offre de plus
beau et de plus chère. A partir des causes de l’explication des phénomènes, il
est possible de parvenir à la construction d’une épistémologie capable de
soutenir tout programme de développement. C’est en ce sens que la connaissance
scientifique peut être le socle de l’émergence ; car si on connait les
causes qui ont précédé à la naissance d’une chose, il est possible de
reproduire la chose à des exemples infinis. Etant entendu que c’est la nature
qui nous donne l’explication cohérente des phénomènes, étant entendu qu’elle
n’est pas la propriété d’un peuple d’un territoire ou d’un continent, alors,
nous autres africains, au lieu de contempler la nature béatement et naïvement
et faire corps avec ce que les autres
apportent, nous gagnerons, nous avons le devoir de se lancer aussi dans
la recherche des causes de l’explication des phénomènes ; gage de la
formulation solide de la connaissance scientifique. Donc, tacler
l’acculturation revient à faire corps avec la connaissance scientifique qui nous
ouvre les portes du bien être et de l’amélioration quantitative et qualitative
de l’existence humaine en générale et africaine en particulier. On pourra avec
raison nous rétorquer que la connaissance scientifique ne viendra pas empêcher
à la femme noire d’Afrique de transformer son teint. Ce qui est totalement
vrai, raison pour laquelle nous pensons que la connaissance scientifique résout
en partie le problème de l’acculturation ; notamment l’aspect convoitise
qui donne l’envie à nos jeunes de partir par tous les moyens. Lorsque nous
parlons de connaissance scientifique, nous faisons précisément allusion aux
disciplines qui ont un versant technique comme la physique par exemple. C’est
dans cette mouvance que Descartes ayant
acquis les notions générales au sujet de la physique affirme qu’elles sont
nécessaires pour l’humanité. Aussi affirme t-il :
« Car elles m’ont fait voire qu’il
est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et
qu’au lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles, on
en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions
du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps
qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers
de nos artisans, nous les pourrions en même façon les employer aux usages
auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maitre et possesseur de
la nature. Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité
d’artifices qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la
terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi
pour la conservation de la santé. »[16]
On comprend très clairement par
cette affirmation que la connaissance de la physique seulement peut nous
épargner et mettre à notre disposition bons nombres de choses convoitées chez
les occidentaux. Ce qui comme précédemment souligné ne résout pas totalement le
problème ; car la connaissance scientifique ne nous donne pas une
particularité singulière qu’on ne s’aurait retrouvé chez l’autre, mais grâce à
elle on peut se façonner une particularité en l’associant avec nos cultures. Et
comme le développement est une question de touche particulière qu’il faut
brandir aux yeux de l’humanité, alors nous gagnerons à être créateurs et
innovateur.
5-2
La logique de la création et de l’innovation chez NJOH Mouelle.
En guise de complément, la logique de la création et de l’innovation
vient en renfort à la connaissance scientifique en vue de marquer la nécessité
qu’il y-a pour le Cameroun s’il veut sortir de l’aliénation culturelle d’être
original et créateur. Cela suppose qu’il faille au préalable se débarrasser des
éléments qui nous clouent et nous attachent dans l’irrationnel, la soumission et la monotonie. Parmi ces
éléments, l’auteur de Jalon I insiste
avec acuité sur la religion qui est très loin de favoriser l’épanouissement
maximal et la libération effective de l’homme compte tenu de ce qu’elle nous
endort dans l’irrationalité, la répétition et l’idéalisme. Par voie de
conséquence, nous empêche d’être créateur et innovateur. Donc, par la
connaissance scientifique, nous avons le devoir non seulement de créer, mais
aussi et surtout d’innover. C’est de cette manière que nous allons nous
débarrasser à petit feu des facteurs d’acculturation notamment de la religion
et des effets liés à la convoitise en générale. Dans ces effets, nous rangeons
les mas medias, le style vestimentaire. Si nous gardons toujours présent à
l’esprit l’urgence qu’il y-a à être créateur et innovateur, nous n’hésiterons
pas à mettre sur pied des très jolis et descends vêtements en quantité
industrielle comme celui présenté à l’image 11. Etre créateur et innovateur
exige un moyen de consolidation de la conscience nationale ; l’apprentissage
et la valorisation voir meme la survalorisation de nos langues nationales s’impose
à tous comme moyen de consolidation de la conscience nationale ; l’apprentissage
de nos langues nationales s’impose à tous comme mesure d’urgence. Si nous
tenons vraiment à l’émergence, il faut bien quelque chose qui incarne notre
distinction par rapport à l’autre ; nos langues nationales valorisées
peuvent néanmoins jouer ce rôle. On pourra naïvement nous poser la question de
savoir comment parvenir au regard de la diversité linguistique ? A nous de
répondre par la force des institutions
étatiques. Il sera question de penser une organisation formelle structurelle
d’apprentissage de ces langues, du moins les plus dominantes. Et pour donner plus
de tonus et de crédit à ces langues l’Etat pourrait commencer déjà par traduire
la constitution, son apprentissage doit s’imposer dans tous les établissements
et à tous les niveaux en fonction de la répartition et de l’organisation et
surtout à un coefficient très élevé pour susciter l’adhésion des apprenants. Cela
implique logiquement qu’on devrait non pas se débarrasser de la francophonie et
du Commonwealth, mais davantage leur apprendre par assimilation à nos langues
pour plus d’emprunt ; car plus une langue à des emprunts, plus elle tend à
disparaitre. Ainsi, le français et l’anglais ne seront non plus seulement des facteurs
d’acculturation, mais aussi des modèles de renforcement, d’inspiration et de
structuration grammaticale syntaxique et morphosyntaxique et nos langues ;
des facteurs d’enrichissement linguistique et culturel au regard des multiples
emprunts à effectuer en vue de nourrir nos langues nationales. En déployant une
telle stratégie dans sa matérialisation, on est innovateur. Njoh Mouelle est du
même avis lorsqu’il voit en la religion
une forteresse pour l’initiative créatrice et innovatrice qui nous permet
de se lancer avec optimisme dans la batail pour le développement. Il
écrit :
« Nous nous bornerons à
souligner le fait suivant qui est le plus important pour notre propos : ce
n’est pas avec la religion, strictement parlant, que nous pouvons espérer
limiter les effets aliénateurs de la modernisation, car l’esprit de religion
étouffe en l’homme les meilleures dispositions à la créativité à cause
justement de la soumission qui le caractérise. (…) Or il faut à l’homme un
peu plus d’initiative créatrice pour pouvoir envisager avec optimisme de faire
échec aux divers formes d’aliénations que lui présente en perspective la société
devant sortir de la bataille du développement.»[17]
En vue du mieux être et du
développement effectif du Cameroun synonyme de la mise à l’écart
de toutes formes d’acculturation, nous gagnerons à être iconoclastes comme le
pense Towa.
Image 11
5-3
M. TOWA et l’iconoclasme révolutionnaire
Marcien TOWA reste dans la lignée de la recherche de l’innovation et de
l’authenticité au regard du caractère programme de sa perspective
développementale. Tout part de la volonté d’être nous même, de manifester et de
présenter notre être distinctif dans le monde. Ce qui suppose a priori que nous
ne sommes pas nous même, que nous ne sommes que ce que la colonisation a voulu
faire de nous ; des êtres de fond en comble acculturés. Pour rendre
effectif cette volonté d’être nous même, d’affirmer notre humanité et notre
particularité dans le monde, Marcien TOWA pense qu’il faille d’abord se
débarrasser de tout ce qui pourrait se présenter comme un obstacle. Au regard
de son caractère dogmatique et non critique, l’ethnophilosophie apparait donc
comme ce dont il faut se débarrasser. L’implication directe de l’implantation
de notre être intime dans le monde coïncide avec la stricte exigence de se
nier, de transformer notre être en profondeur pour devenir l’autre, pour
s’européaniser. « L’option est donc sans équivoque : se nier, mettre
en question l’être même de soi, et s’européaniser fondamentalement »[18] Ceci,
avec pour but principal d’acquérir, de "voler" son secret, secret de
sa force, de sa puissance et de sa domination sur nous. Le mouvement de la
négritude c’est présenté comme une mesure salvatrice pour le continent noir, mais en vain précisément parce
que :
« L’erreur de cette première
démarche ne résidait pas dans la volonté de s’emparer du secret de l’occident,
mais dans la croyance fort répandue que ce secret consiste en quelque sorte en
une recette communicable par initiation »[19]
Une fois ce secret mis à notre
disposition, il revient à présent de retourner dans le passé avec le dessein de
le secouer et de rejeter tout ce qui pourrait être un frein à la maitrise de ce
secret à savoir la science et la technique. La stigmatisation de notre passé
est fondamentale dans la mesure où elle nous permet de nous défaire de ce qui
dans notre histoire, dans nos cultures, dans nos traditions a causé notre
défaite et fait notre faiblesse. Nous aurons donc à faire avec ce qui dans
notre passé nous semble bon, l’associer avec la technoscience et obtenir
quelque chose de précis et de particulier. C’est tout le sens de l’iconoclasme
révolutionnaire qui pour Towa :
« Constitue la voie unique
conduisant à la fois à l’émergence d’une humanité africaine rajeunie et robuste
et à l’authenticité ; c’est la destruction des idoles traditionnelles qui
seule permettra d’accueillir et d’assimiler l’esprit de l’Europe, secret de sa
puissance et de sa victoire sur nous. Et c’est seulement en édifiant une
puissance comparable aux plus grandes puissances de notre temps, et donc
capable de résister à leurs agressions éventuelles et à leur impérialisme que
nous aurons le pouvoir et les moyens de nous affirmer comme monde autocentré
politiquement, économiquement et spirituellement. »[20]
L’essentiel de la position de Towa
se résume en l’établissement d’un programme de développement pour l’Afrique.
Programme qui exige la mise en évidence d’une spécificité à brandir qui sans
doute selon l’auteur se trouve dans
notre passé. Comme notre passé est fait de blanc et de noir, rejeter le noir et
présenter le blanc serait largement insuffisant pour faire face à la puissance
occidentale déjà dominante. C’est la raison pour laquelle, ce qui urge c’est la
maitrise et l’assimilation préalable du secret de cette puissance. Ce secret
pourra être joins aux bonnes valeurs de notre passé et nous permettre
d’affronter véritablement l’occident. La chine illustre avec clarté cette
stratégie et constitue pour cela un exemple exemplaire. En vue de sortir
victorieuse dans la confrontation avec d’autre culture et d’autre peuple, la
chine a conservé ce qu’elle avait de plus chère dans sa culture, son passé pour
s’approprier de ce qui a fait la force de l’occident et enfin joindre cette force
avec cette culture. Ce qui donne sa particularité qu’on observe et apprécie
aujourd’hui. Particularité qui se dévoile dans la langue, le vêtir, les mœurs
en occurrence la consommation avec le bois. La preuve de l’appropriation de ce
qui a fait la force de l’occident est la mise en relief dans le cinéma chinois de
l’usage des armes à feu, qui dans l’esprit du cinéma est fait pour détruire et
anéantir l’usage du Kung Fu toujours victorieux au finish. Que dire à fortiori
de sa possession du nucléaire qui garantie sa sécurité ? Qui garantie la
sécurité de son économie et de la mise évidence de sa politique. On comprend
dès lors qu’avec l’acculturation nous n’avons aucune particularité. Nous
embrassons tous et ne possédons rien de strict. Raison pour laquelle il faut en
découdre avec ses facteurs et pour ce fait, il faut être conscient des enjeux
du développement.
5-4 La prise de conscience des enjeux du
développement : corollaire de la mise à l’écart de toute forme
d’acculturation et valorisation des cultures nationales
Il est impérieux si on tient à émerger véritablement de dissoudre
l’acculturation notamment ses facteurs. Compte tenu des enjeux du développement,
de la course effrénée vers le mieux être que possible, il est urgent pour le
Cameroun de valoriser ses cultures non seulement théoriquement dans les
programmes scolaires, mais aussi techniquement dans la pratique. Etre conscient
des enjeux du développement suppose une dépense énergétique nationale pour le
bien être national. Ce qui implique logiquement que chacun fasse bien le
travail qu’il est appelé à faire tout en restant à sa place. Si nous avons
conscience qu’il nous faut aussi être émergent nous devons travailler pour
cette émergence. Cela demande un peu plus d’exubérance dans le nationalisme.
Cette prise de conscience est déjà un premier moment dans la mise à l’écart
progressive des facteurs d’acculturation. Car, rien qu’à se faire l’idée de
voire sa particularité faire le tour du monde, on ressent la volonté de ne plus
faire comme l’autre, de rejeter ce que l’autre nous a imposé avec force et de
ne conserver que ce qui sied avec notre vision du monde, avec le sens que nous
volons donner au monde. La fierté d’un peuple c’est le voyage de sa culture dans
le monde et par conséquent l’élimination des éléments étouffants et encombrant
des autres cultures. Il faut donc, pour une émergence concrète du Cameroun, cesser de penser que le
métissage naïf et borgne des cultures est source de développement. Peut être
d’enrichissement culturel, mais pas de développement, au regard de l’exigence
de la particularité et de la singularité qu’il sollicite. Avec le métissage
culturel honteux et triste que connait le Cameroun, son émergence envisagée
pour 2035 est à redouter compte tenu du caractère disperser et désordonner des
pouvoirs publiques dans l’organisation
structurelle et formelle des langues et cultures nationales. Laissons place à
la conclusion et à la discutions d’étayer
davantage ce prélude.
Discussion
et conclusion
Notre analyse discussive repose
essentiellement sur le contenu antinomique des décisions gouvernementales au
sujet de la volonté de ceux-ci à faire éclore une véritable conscience
nationale et un véritable développement. Le constat qui s’impose est celui de
la dispersion et du désordre des pouvoirs publiques au côté du quel on pourrait
ajouter incohérence et illogique dans la quête du but ultime à savoir
l’émergence. Nous nous sommes accordés à dire que l’acculturation est un danger
pour la culture nationale qui se doit d’être le symbole représentatif de notre
particularité, mais s’arranger à tous faire pour ne pas être cohérent dans nos
décisions serait plus qu’un danger. Le conflit entre le ministre de la culture
et le premier ministre illustre fort bien cette incohérence. Comme précédemment
établit, la connaissance scientifique n’est pas l’apanage d’un peuple en tant
qu’elle se trouve dans la percée du mystère de la nature où l’on retrouve l’explication
des causes des phénomènes. Si tant est vrai que la science est universelle,
alors il y-a de quoi ne rien attendre de la fameuse promesse du transfert de
technologie. Le signal est donc donné
pour se lancer à la recherche des multiples secrets que descelle la
nature ; ceci afin de ne plus être
des consommateurs par essence pour parler comme Njoh Mouelle comme c’est
le cas d’une vie complètement engloutie par l’acculturation. Donc, les discours
attentistes au sujet du transfert des technologies ne devraient plus exister et
le financement des recherches devrait être accentué. Il est impossible pour un
peuple de vous transférer facilement ce qu’il a passé des années à murir et qui va vous
permettre d’être efficacement compétitif. En plus de l’idée que la connaissance
scientifique universelle nous écarte des promesses chimériques, nous avons également
dans ce registre de la discussion l’idée que l’acculturation ne concerne plus
seulement les modifications des modèles culturels du peuple acculturé, mais l’inculcation
idéologique des formes de penser à ce peuple. Dans inculcation idéologique des
formes de penser nous mettons tous ce qui du point de vue idéologique ne nous
appartient pas en propre. Il est absurde de s’approprier des formes de penser
d’un peuple sans avoir au préalable les mécanismes d’intégration de cette forme
de penser à notre réalité ; les réalités étant différentes de part en
part. La preuve en est qu’il neige en occident et il ne neige pas en Afrique.
Un coup d’œil dans les programmes scolaires au Cameroun nous rappelle dans les
¾ la réalité occidentale, orientale ou asiatique. C’est à quelle fin
d’enseigner à nos enfants de la classe de 3ème le Japon de l’ère
meiji quand ils n’ont jamais entendu parler du Maki ? Le système éducatif
adopté, répond-il véritablement aux préoccupations de la réalité
Camerounaise ? Il en va de même pour le système Judiciaire qui lui aussi
est occidental. Là encore, le contraste francophone-anglophone se
présente ; car les systèmes diffèrent de part en part en fonction de la
zone. On se croirait dans deux pays alors que ce n’est pas le cas. Nombreux
sont les anglophones qui ne s’en sortent presque pas en zone francophone. Nous
ne voulons pas ici exposer le témoignage de maitre x avocat à Buea qui a eu du
mal à se reconnaitre dans le fonctionnement du parquet de Ndokoti. C’est là le
sens de la dispersion et de l’incohérence dans les décisions gouvernementales.
En plus du visage de l’acculturation dans l’inculcation idéologique des formes
de penser, il y-a aussi une sorte d’imposition des mœurs à tenir ;
notamment dans le cadre de la pratique sexuelle gauche à tel enseigne que la
maison blanche astreigne nos Etats d’une possibilité d’endettement contre la
validation d’une telle pratique. Le Zimbabwe en sait davantage. L’incohérence
dans les décisions des pouvoirs publiques s’annonce encore dans la légalisation
et l’autorisation par l’Etat du Cameroun aux écoles confessionnelles d’enseigner
leur religion. Ce qui tue le caractère laïc de l’école. A supposer qu’un
musulman adviennent à se retrouver dans une zone où il n’y-a que les écoles de confession
catholique. Que fera t-il ? Trahira t-il Mohammed au profit de Jésus ou
alors il est forcé de changer de zone ou d’arrêter avec les études ? Le
problème n’est non pas sur l’école, mais davantage sur la doctrine enseignée
qu’il sera contrains d’apprendre comme matière ; mais qu’il n’acceptera
pas comme vérité. Enfin, la plus grandes incohérence et qui nuit à une
véritable valorisation de langues
nationales, est la décision selon laquelle de manière régionale et même locale,
les langues sont enseignées aux apprenants. Cela suppose que les apprenants de
Douala se font enseigner le Douala ceux de Yaoundé le béti... Cette initiative
est non seulement d’un désordre incommensurable, mais aussi d’une formalité de
haut rang. Désordre parce qu’elle ne vise rien et ne mène nul part. Formalité
parce qu’elle répond naïvement aux interrogations sur l’apprentissage de la
langue nationale et de surcroit se présente comme une réponse hâtive aux
multiples langues étrangères présentes au Cameroun. Il serait préférable de les
enseigner (certaines d’entre elles) sans les régionaliser ou les localiser. Nous
avons déjà, dans les chapitres précédents, proposé une issue permettant de
sortir de cette impasse. Si nous avons tenu à revenir dessus dans la
discussion, c’est dans l’intention de montrer à quel point il y-a incohérence
dans les décisions administratives. Car être émergent c’est valorisé ses
langues de manière méthodique de tel enseigne que tout le monde s’y retrouve en
faisant un effort croissant d’hisser l’une d’entre elle au sommet ; car on
ne se comprendra jamais dans l’ensemble avec la méthode de régionalisation.
Tout se passe comme ci l’on voulait mettre en communication le coq et l’âne, le chien et la
chèvre. Nos apprenants de Yaoundé qui étudient de béti et ceux de Douala qui
étudient le Douala ne peuvent rien se dire ; strictement rien. Ils
n’appartiennent au même paradigme, les schèmes conceptuels ne sont pas
identique or pour se comprendre on doit parler le même langage si non on
bavarde. C’est à quelle fin cette régionalisation ou localisation ?
En définitive, en vue de l’examen de la
préoccupation de l’impact de l’acculturation sur la population Camerounaise
notamment la jeunesse et sur le processus d’émergence du Cameroun, nous avons
pris l’initiative de montrer les signes annonciateurs de l’acculturation en
terre africaine et Camerounaise. Ce qui nous a permis de comprendre
effectivement que la colonisation et l’ensemble de ses succédanés posent les
jalons liés aux facteurs d’acculturation. Parmi ces facteurs nous pouvons citer
les religions étrangères, les langues étrangères, le vêtir, les mas médias et
le maquillage. L’analyse de ces facteurs s’est encore plus appesantie avec
l’aide des penseurs comme Gaston Paul Effa, Towa, Njoh Mouelle et Guillaume
Oyono Mbia ; sans oublier Karl Marx et Nietzsche. D’où l’importance à nous
accorder au deux catégories de la population à savoir les jeunes et les adultes
et l’important dispositif déployé en vue de mener l’enquête, d’administrer et
de collecter les données. Le résultat escompté eu égard à cela n’était pas
surprenant ; l’acculturation influence négativement la population
Camerounaise et freine l’émergence du pays en raison de son caractère
aliénateur ; voilà pourquoi nous pensons que pour ralentir son évolution
et la peindre d’une croix rouge, nous gagnerons à non seulement maitriser la
nature par la connaissance scientifique, mais aussi et surtout à être créateur
et innovateur dans la recherche de notre particularité ; gage de notre
émergence.
ANNEXE
1- Recueil
de textes de l’enseignement supérieur au Cameroun, Novembre, 1993
2- L’enseignement
Catholique au Cameroun 1890-1990, publication du centenaire
3- Tableau
de répartition des volumes horaires et coefficients du sous cycle d’observation
6eme et 5eme
4- Arrêté
ministériel portant définition des programmes de latin des classes de 6eme
et 5eme
5- Emploi
de temps harmonisé des classes du premier et du second cycle du lycée d’oyack
et des classes de Sil, CP, CE1 et CE2, CM1et CM2
6- Fiche
du questionnaire :
-
Pseudo :………………… - Tranche d’âge : de 15 à 35 ans ….. de
35 à plus …….
-
Avez-vous conscience de
ce que nous sommes sous le poids des cultures étrangères ? Oui ….
Non….. si oui, comment vivez-vous
cela ? …………………..
-
Votre chaine ou
programme de télé de préférence :……………………………
-
Model vestimentaire de
préférence : Boutique :…….. Fripe :………..
-
Utilisez-vous un ou des
produit(s) de maquillage ? Oui……. Non…… Si oui, le ou les quel(s) ?
…….............. ou RAS………..
-
Aller en occident
est-ce un rêve pour vous ?
Oui….. Non…… Si Oui, par quel
moyen …………
-
Quel niveau d’expression et de compréhension
avez-vous pour chacune de ces langues :
v Français :
zéro….. Moyen …… Elevé ……
v Anglais :
zéro…… Moyen …… Elevé………
v Langue
maternelle (la votre plus précisément) : zéro….. Moyen….. Elevé……
v Autres
langues (espagnole, allemand, chinois, italien…) zéro…. Moyen…… Elevé…….
-
A quelle confession
religieuse appartenez-vous : Judéo-chrétienne……. Arabo-musulmane…….. Aucune………
7- Questions
directrices des débats dans les classes de Terminale :
-
Que représentent l’Afrique
et l’occident pour vous ?
-
Comment saisissez-vous
le rapport que le Cameroun et l’Afrique entretien avec l’occident ?
-
Comment entrevoir le
développement de l’Afrique et du Cameroun au regard de la présence des
multiples des autres peuples sur son sol ?
-
Est-il possible de
faire véritablement émerger le Cameroun et l’Afrique compte tenu des flux
migratoires qu’ils connaissent ?
BIBLIOGRAPHIE
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9- Marcien
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10- Ebenezer
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12- Mounier
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[2] Ibid. p. 11
[3] Ibid. P.11
[12] Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique
dans l’Afrique actuelle, CLE, Yaoundé, 1971, P.23-24
[14] Ebenezer Njoh Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Essai
sur la signification humaine du développement, CLE, Yaoundé, 1998, PP.43-44
[19] Op.cit. P. 39
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