mercredi 22 juin 2016



RELIGIONS, LANGUES ET CULTURES AFRICAINES A L’ERE DU NUMERIQUE : RAPPORTS DE FORCES ET D’EQUILIBRE

RELIGIONS, ENSEIGNEMENT ET TIC

                 FACTEURES D’ACCULTURATION ET MOYENS DE REMEDIATION : CAS DU CAMEROUN

KAMGANG TENJON ULRICH DANY
                                                            Kamgangu@gmail.com  

BIBLIOGRAPHIE
1-         Bastide R ; le proche et le lointain, Ed. Cujas 1970
2-         Hegel, la raison dans l’histoire. Introduction à la philosophie de l’histoire, UGE, 1965
3-         Montesquieu, De l’esprit des lois. tome 1, nouveaux classiques Larousse, 1748
4-         Voltaire, Traité de métaphysique, 1734
5-         Gaston Paul Effa, , grasset et fasquelle, Paris, 1998
6-         Guillaume OyonoMbia, trois prétendants un mari, CLE, Yaoundé, 2007
7-         Karl Marx, Critique de droit hégélien, 1843
8-         Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, Editions UGE, 1913
9-         Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, CLE, Yaoundé, 1971
10-       Ebenezer Njoh Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Essai sur la signification humaine du développement, CLE, Yaoundé, 1998
11-       Descartes, Discours de la méthode, Fernand Nathan, Paris, 1981
12-       Mounier E ; L’éveil de l’Afrique noir, seuil, Paris, 1948





RELIGIONS, LANGUES ET CULTURES AFRICAINES A L’ERE DU NUMERIQUE : RAPPORTS DE FORCES ET D’EQUILIBRE


TEXTE DU RESUME
Une façon de comprendre ce qui justifie et constitue un prélude à l’acculturation sur le sol camerounais et africain, consiste à jeter un coup d’œil sur la volonté de l’occident de devenir puissant. Volonté qui idéologiquement parlant, va conduire à la classification du nègre dans le rang des sous-hommes barbares et pétulants, entièrement cimentés dans le naturel pur. Ce qui va conduire logiquement à une extrême valorisation de la propriété occidentale ; d’où l’ethnocentrisme occidentale. La résolution du problème de l’incidence de l’acculturation sur la population camerounaise et sur l’émergence du Cameroun, a exigé une analyse des facteurs d’acculturation. De là, nous retenons que l’acculturation au Cameroun se laisse transparaitre en filigrane à travers la religion, la langue en occurrence le français l’anglais l’espagnol l’allemand le latin et le grecque sans oublier le chinois et l’italien, à travers également le vêtir où la fripe est la perle tant convoitée, les mas media et le maquillage. Loin d’être une réalité vécu et vivante dans la réalité camerounaise, l’acculturation est un fait bien pris en compte par les penseurs comme Marcien Towa, Gaston Paul Effa, Karl Marx, Guillaume Oyono Mbia, Njoh Mouelle et Nietzsche. Et à partir de l’échantillon d’oyack, des élèves de terminale et de la population hasardeuse, nous avons pu mener l’enquête, administrer et collecter les données. Ce qui nous a étroitement dirigé au résultat selon lequel l’acculturation influence négativement non seulement la population camerounaise en occurrence la jeunesse, mais aussi et surtout l’émergence du Cameroun. Dans l’intention de résoudre et de pallier à ce frein que représente l’acculturation, nous avons tenu à préciser que le Cameroun gagnerait à posséder la nature par la connaissance scientifique qui se trouve dans l’explication des phénomènes de la nature, à être créateur et innovateur et à être iconoclaste au sens de Towa.      
TERMES CLES
Acculturation-Innovation-Développement

Abstract
A way of including/understanding what justifies and constitutes a prelude to acculturation on the Cameroonian and African ground, consists in throwing a glance on the will of the occident to become powerful. Will which ideologically speaking, will lead to the classification of the negro in the row of the cruel submen and pétulants, entirely cemented in the pure naturalness. What will lead logically to an extreme valorization of the Western property; from where ethnocentrism Western. The resolution of the problem of the incidence of acculturation on the Cameroonian population and the emergence of Cameroon required an analysis of the factors of acculturation. From there, we retain that acculturation in Cameroun show through oneself in filigree through the religion, the language in occurrence French English Spanish German Latin and it Greek without forgetting Chinese and Italian, through also dressing it where the fripe is the so much coveted pearl, the farmhouses media and the make-up. Far from being a reality lived and alive in Cameroonian reality, acculturation is a fact taken well into account by the thinkers like Marcien Towa, Gaston Paul Effa, Karl Marx, Guillaume Oyono Mbia, Njoh Mouelle and Nietzsche. And starting from the sample of oyack, of the pupils of final and the hazardous population, we could carry out the survey, manage and collect the data. What narrowly directed us to the result according to which acculturation influences negatively not only the Cameroonian population in occurrence youth, but more especially the emergence of Cameroun. In the intention to solve and mitigate this brake which the acculturation represents, we made a point of specifying that Cameroun would gain to have nature by the scientific knowledge which is in the explanation of the phenomena of nature, with being a creator and innovating and with being iconoclast within the meaning of Towa.
Key Concepts
Acculturation-Innovation-development













FACTEURES D’ACCULTURATION ET MOYENS DE REMEDIATION : CAS DU CAMEROUN



INTRODUCTION

1-Prélude à l’acculturation
1.1 Le désir de puissance
1.2 L’ethnocentrisme occidental
2- Eclairage conceptuel et facteurs d’acculturation
2-1 Sémantique du terme acculturation
2.2- Facteurs d’acculturation
2.2.1- Les religions étrangères
2.2.1.1- La religion Judéo-chrétienne
2.2.1.2- La religion arabo-musulmane
2.2.2- Les langues étrangères
2.2.2.1-  Le Français et l’anglais
2.2.2.2-  L’Allemand et l’Espagnol
2.2.2.3-   Le latin et le grec
2.2.3- Le vêtir
2.2.3.1-  L’inondation des vêtements friperies au Cameroun
2.2.3.2- Les grandes marques
2.2.4- les mas medias
2.2.4.1- Le divertissement
2.2.4.2- Chaines d’informations
2.2.5- Le maquillage
3 Cadre théorique et méthodologie
3-1 Cadre théorique
3-1-1  Coup d’œil synoptique dans de Gaston Paul Effa
3-1-2   Trois prétendants un mari de Guillaume OYONO MBIA
3-1-3  Karl Marx, Friedrich Nietzsche et la religion comme appareil de domination
3-1-4 L’avis de TOWA dans Essai
3-1-5 Le point de vue de Njoh Mouelle
3-2 Méthodologie
3-2-1  Population et échantillonnage
3-2-2-  Outils d’enquête, administration et collecte des données.
4 Présentation des résultats
4-1 En terme économique
4-2  En terme démographique
4-3 En terme linguistique
4-4 En terme Traditionnel
4-5 En termes de mœurs
5 Mesure de remédiation
5-1  L’Emergence par la connaissance scientifique
5-2 La logique de la création et de l’innovation chez NJOH Mouelle.
5-3 M. TOWA et l’iconoclasme révolutionnaire
5-4  La prise de conscience des enjeux du développement : corollaire de la mise à l’écart de toute forme d’acculturation et valorisation des cultures nationales

Discussion et conclusion
Annexe
Bibliographie


INTRODUCTION
     Un constat s’impose au regard du rapport culturel que le continent africain entretient avec d’autres continents. Celui-ci semble être le terrain de propagande et de vantardise des cultures étrangères ; au point où la culture africaine semble avoir perdu les repères face au vacarme culturel que l’Afrique connait sur son sol. C’est ce constat qui éveille en nous une interrogation ; celle de savoir : comment s’y prendre face à l’aliénation culturelle continue et grandissante que connait le continent africain ? Ce questionnement majeur opte pour une position basique de notre propos et constitue un alibi fondamental à la rédaction de cet article qui, en dernière analyse laisse à découvert la volonté qu’il y a pour nous africain de rééquilibrer les rapports culturels avec d’autres continents. Ceci, afin de réduire le mieux que possible l’acculturation.
Confronté à une situation quasiment ethnocidaire, l’Afrique, après s’être colonisée, a vu de manière considérable ses cultures se faire modifier et s’effacer peu à peu. Une telle situation a fini par complaire les africains qui ne parlent même plus voir même pas couramment leurs langues maternelles, n’ont d’yeux que pour  l’occident. C’est compte tenu de cela que dans l’éveil de l’Afrique noire Emmanuel Mounier s’indigne contre les noirs qui selon lui voilent leur honte d’être noirs. Voilà pourquoi il affirme «  La plupart des noirs ont honte d’être noire, une honte secrète qu’ils ne font pas la leur, mais qui hante jusqu’à leur fierté ». Si pour Mounier ce processus d’acculturation est une honte pour les noirs, pour certains Etats africains à l’instar du Cameroun s’est en revenge un facteur d’enrichissement culturel qu’il faut promouvoir. Loin d’être une honte, la culture des autres est un héritage qu’il faut assumer et développer au coté de la notre ; gage d’enrichissement culturel. Raison pour laquelle la religion est enseignée dans les écoles et collèges de confession, les langues étrangères en plus du français et de l’anglais sont enseignées dans les lycées et collèges privés et publiques. Une façon d’entériner cet enrichissement, le recueil des textes de la reforme de 93 au Cameroun en son article 23 alinéa 2 chapitre I du titre II de la loi N° 005 du 16 Avril 2001 portant orientation de l’enseignement supérieur affirme : les institutions de l’enseignement supérieur comprennent : les établissements privés d’enseignement supérieur, laïcs ou confessionnels. L’article 6 alinéa 2 de cette même loi fait bien de préciser que l’enseignement supérieur œuvre à la promotion du bilinguisme, des cultures et des langues nationales. Le problème qui découle au regard de ces deux positions antithétiques est celui de l’incidence de l’acculturation non seulement sur la population Camerounaise en particulier sa jeunesse, mais aussi et surtout sur le processus d’émergence du Cameroun. Dans le but de clarifier cette préoccupation nous allons à partir d’une méthode quantitative et qualitative d’examen de données, des observations ciblées, d’analyse documentaire et des photos, montrer à  quel point le Cameroun et sa population en particulier la Jeunesse vivent sous le poids de l’acculturation et proposer des mesures de remédiation leurs permettant de déconcentrer ce subtil fléau qui en apparence semble ne pas être.
1-Prélude à l’acculturation
     Un ensemble de mobiles, faits et gestes annonce la présence concrète et effective de plusieurs facteurs d’acculturation sur le sol africain en général et Camerounais en particulier. Le désir de puissance et l’ethnocentrisme occidental ou eurocentrisme s’inscrivent dans cette logique.
1.1- Le désir de puissance
     L’avènement des progrès scientifiques et techniques a renforcé et donné un coup de pousse au caractère mégalomane de l’homme. Dans l’intention d’imposer leur hégémonie dans les quatre coins du monde et d’y faire flotter leurs drapeaux, le monde occidental va entreprendre des initiatives en vue de rechercher de nouveaux marchés pour résoudre le problème de la surproduction, rechercher les matières premières, le prestige d’avoir une colonie… Ce désir de devenir puissant va donner lieu à l’impérialisme occidental et son cortège de vocable. Il se fera avec empressement au point où l’on pourra entendre Léopold 2 roi des Belges affirmer  que : « il ne faut pas perdre le temps sous peine de voire les meilleurs positions rares déjà occupées par les nations plus entreprenantes que la notre. » Ce contact forcé des nations occidentales avec les peuples africains sera d’une conséquence culturelle indescriptible. Ainsi, par l’entremise de la colonisation, le monde occidental manifeste déjà sa volonté de recherche de la puissance et devient à cet égard un bourreau culturel pour le monde africain. Vu que détenteur des moyens d’affirmation de la puissance et de contrainte à l’obéissance comme les armes à feu. L’envie de puissance avait en amont le dessein de la fameuse mission civilisatrice qui elle-même était soutenue pas un bagage idéologique important et bien serré. Parce qu’il fallait justifier l’impérialisme occidental, trouver des arguments sérieux et solides au fameux commerce des esclaves, démontrer l’importance de la mission à vocation civilisatrice, des positions eurocentristes vont naitre.  Positions qui pour l’essentiel excluent le nègre de l’histoire, font de lui un sous-homme et un barbare. Ce qui donne lieu à l’ethnocentrisme occidental.
1.2- L’ethnocentrisme occidental
     L’ethnocentrisme occidental traduit cette volonté de caricaturer péjorativement le noir en particulier le noir d’Afrique et par conséquent, débouche sur une extrême valorisation de la propriété occidentale. Dans  le vocable propriété occidentale nous s’y rangeons la culture occidentale de manière générale. En dénigrant le nègre, l’eurocentriste plante le décor à la possibilité d’un transfert de culture. Du transfert de la culture occidentale sur le sol africain et Camerounais. Si on considère comme voltaire dans Traité de métaphysique  que « Les blancs sont supérieurs à ces nègres, comme les nègres le sont aux singes et comme les singes le sont aux huitres », comme Hegel dans la raison dans l’histoire que « l’Afrique est un monde ahistorique non développé, entièrement prisonnié de l’esprit naturel » et que « l’esclavage à fait naitre plus d’humanité parmi les nègres », comme Montesquieu dans l’esprit des lois que « on ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir », on est bien astreins partant de ces considérations de croire que se sont des positions fermées, radicales et indubitables susceptibles de légitimer cette volonté d’aller donner au nègre une histoire, une culture. Etant entendu que l’ethnocentriste ne considère sa culture que comme l’unique et la meilleure, il est donc tout à fait normal et logique pour lui qu’elle soit le model culturel par excellence qu’il faut promouvoir chez d’autres peuples. L’Afrique étant une terre vierge s’est avérée être le lieu propice de cette promotion. Ses cultures à elle, si rien n’est fait dans un tel contexte disparaitront au profit des cultures occidentales. C’est dans de telles circonstances  que reposent les prémisses de l’acculturation en Afrique et au Cameroun.
     De ce qui précède, il ressort que l’acculturation en Afrique se fait annoncer par la volonté occidentale de devenir puissant. Volonté qui s’accompagne des attitudes eurocentristes, marginalisant ainsi les peuples non européens en occurrence l’Afrique de l’histoire du monde. Cependant, comment comprendre le déroulement du processus d’acculturation en terre Camerounaise ? Cette interrogation donne le feu vert à la possibilité d’une clarification conceptuelle et à l’examen des facteurs d’acculturation.  
2- Eclairage conceptuel et facteurs d’acculturation
     Loin d’insister sur les différentes variables dues à son rapport avec un champ lexical important, nous présenterons le degré d’accentuation  de l’acculturation au Cameroun ; ceci au travers d’un nombre de facteur.
2.1- Sémantique du terme acculturation
     Le terme acculturation se définit en fonction du domaine d’étude où l’on se trouve. Si nous sommes en Anthropologie culturelle, elle désigne les phénomènes et processus de contact et d’interpénétration entre deux ou plusieurs groupes culturels. Si nous sommes en philosophie, elle désigne le processus d’aliénation par lequel un individu, groupe d’individu ou pays se trouve étranger à lui-même. Si nous sommes en psychologie sociale, l’acculturation désigne le processus d’apprentissage par lequel l’enfant  acquiert la culture de la famille, du groupe, du milieu ou de l’ethnie.
     Bref, l’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre les groupes d’individus de culture différente et qui par ricochet entraine des modifications dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes. Il y a lieu de préciser ici que l’acculturation diffère de l’assimilation qui est plus proche de l’ethnocide. Dans l’assimilation, la culture de l’un des groupes ou pays impliqué dans la rencontre s’estompe totalement au profit du groupe ou pays dominant qui s’impose le plus. Si dans l’assimilation il y a usage de la puissance physique (force) au point où l’un des pays se fait imposer la culture de l’autre non pas parce qu’il n’a pas pu résister au choc culturel, mais davantage parce que il n’a pas résisté aux armes comme s’était le cas avec la colonisation, alors on parle d’ethnocide. Le concept d’acculturation implique un rapport à trois dimension : soit multilatérale, soit bilatérale, soit autarcique. Lorsque le rapport est autarcique, on parle de contre acculturation. C'est-à-dire le rejet ou refus de toute forme de culture nouvelle et étrangère ; donc, le retour à la culture d’origine. Ce rapport suppose un enferment, un repli sur soi sans ouverture avec les autres. Lorsque le rapport est bilatéral, on parle de syncrétisation. C'est-à-dire la combinaison entre la culture d’origine et la nouvelle. Une sorte de métissage culturel. Lorsque le rapport est multilatéral, on parle de multiculturalisme. C'est-à-dire cohabitation de plusieurs cultures sans qu’on assiste à une combinaison ou à une assimilation. Une pareille analyse sémantique faite, il est à présent question pour nous de présenter comment se  matérialise les facteurs d’acculturation au Cameroun.
2.2- Facteurs d’acculturation
     L’essentiel du contenu de ce registre sera étayé sous l’aspect religieux, linguistique, vestimentaire, des mas media et des mœurs notamment le maquillage. Dans les lignes qui suivent, il est question de rendre compte de la réalité de ces facteurs en tant que facteurs d’acculturation.
2.2.1- Les religions étrangères
     Le Cameroun connait deux grands mouvements religieux étrangers ; la religion arabo-musulmane et la religion Judéo-chrétienne. Le reste ne relève que de la dissidence et ne pourra qu’être rangé dans l’une des deux catégories citées.    
2.2.1.1- La religion Judéo-chrétienne
     Un peu plus propagandiste, la religion Judéo-chrétienne et l’ensemble de ses succédanées parmi lesquels nous rangeons protestantisme, Témoin de Jowevah, églises de réveil…, sont  bien présentes au Cameroun. Toutes ces confessions qui ont le christ pour base sont bien visibles et palpables sur le sol Camerounais et constituent pour cela un facteur d’acculturation. Ce, dans la mesure où elles sont d’origine étrangère, précisément comme ce sous titre l’indique, d’origine juive et occidentale compte tenu de la récupération, de l’embellissement et de l’institutionnalisation faite par l’occident. Si l’on admet que l’institutionnalisation de la religion, son façonnement en rite exécuté de manière répétitive et monotone a pour fondement la tradition et la culture avec l’appui des croyances culturelles, si nous nous accordons que cette ritualisation n’est que l’incarnation d’une culture et d’une tradition, alors il est tout à fait clair que la religion Judéo-chrétienne n’est que la matérialisation concrète embellie de la culture et de la tradition juive et occidentale. Le déploiement de cette religion dans le monde manifeste cette volonté d’étendre la culture occidentale et juive dans le monde. Compte tenu des enjeux financiers qui s’y cache, des petites religions vont naitre et nous les avons rangées dans l’ordre de la dissidence. En Afrique et au Cameroun, cette religion va s’étendre dans plusieurs domaines d’activité : les écoles, les collèges, les universités et les hôpitaux en occurrence.  On comprend très bien que le crédo catholique se fait enseigner à bon nombre de jeunes Camerounais, se faisant ainsi acculturé davantage. Ce processus de propagande de la culture Juive et occidentale est ci précis, organisé  et hiérarchisé qu’une religion africaine institutionnalisée aura du mal à naitre. Les dissidents de cette religion renforcent davantage le processus d’acculturation, au regard des enjeux monétaires voilés. L’évangélisation, la messe de lundi à lundi, les CEV, (communauté ecclésiastique vivante), doctrine …, sont les appareils de propagande de la culture et de la tradition Juive et occidentale en terre Camerounaise. Il n’est plus question pour les possesseurs de cette religion ou pour leurs dissidents de venir eux même faire cette propagande mais d’utiliser les Camerounais pour le faire à l’égard des Camerounais. La tâche devient donc très aisée et facile. C’est dans cette logique que l’image 1 présente la mise en place de cette machine propagandiste, ainsi que l’image 2 dans les années 1950. L’image 3 confirme à grand renfort dans nos maisons la présence des idoles de cette religion. A travers l’ouvrage de l’abbé Pierre L. BETENE avec la collaboration de Jean Paul Messina, ouvrage intitulé l’enseignement catholique au Cameroun 1890 1990, on a pu se saisir du bilan des écoles et collèges de confession catholique. Nous présenterons sous fond de synthèse l’évolution de ces écoles depuis la période allemande et aussi le nombre d’école des diocèses existant dans l’intervalle de ces deux années. Les tableaux ci-dessous nous en donnent les contenus. Ce qui pour nous constitue des mesures publicitaires de la religion Judéo-chrétienne, entrave la naissance d’une religion africaine concurrente. Nous n’avons aucunement l’intention de négliger l’importance de ces écoles dans la formation des Camerounais, mais l’enseignement de la religion dans ces écoles est un problème pour l’émergence culturelle du Cameroun. Car à travers la religion on vante une culture, on vante la philosophie et les mœurs d’un peuple, on la rend concurrente à  l’échelle nationale et internationale. En plus de la religion Judéo-chrétienne et ses consœurs, nous avons au Cameroun la religion arabo-musulmane qui elle aussi est un facteur d’aliénation.
Image 1
Image 2
Image 3
                                Tableau 1
Evolution de l’école catholique Allemand de 1870-1913
  Fondation  Année Ecoles Moniteurs indigènes  Elèves  G F   


Mariemberg
1890
20
21
741 -48
Kribi
Edéa
Engelberg
Douala
Batanga
Yaoundé
Ikassa
Einsiedeln
Victoria
Ngovayang
Dschang
Ossing
Minlaba
Deido 
1891
1891
1894
1898
1900
1901
1906
1907
1908
1909
1910
1912
1912
1913
12
32
05
24
07
34
12
05
-
15
17
8
13
1
12
34
05
30
09
41
12
03
-
16
17
08
12
03
780- 60
3508- 117
235 -68
1907-301
405-37
5439-260
543-31
375- 15
-
1306-15
1124-180
430- 00
1365- 26
260- 00
TOTAL

204

223
19576

                                                         Tableau 2
Diocèses

Nombre d’école
Yagoua et Maroua

30 plus 6 qui attendent leurs autorisations
Obala

59
Douala

106
NGaoundéré 

26
Yaoundé

67
Kumbo

60
Bamenda

106

Depuis la création du collège, on enregistre dans cet intervalle de temps deux collèges ; saint jean bosco et Sacré-Cœur.
2.2.1.2- La religion arabo-musulmane
      Peu propagandiste, la religion arabo musulmane est aussi présente au Cameroun et obéit à la même logique que celle dite Judéo-chrétienne à savoir étendre sa culture dans le monde. Elle est très restreinte et donne l’impression de n’appartenir qu’aux arabes. Comme ci au Cameroun le processus d’islamisation n’était pas une réalité alors qu’il en est une très évidente. A travers les mosquées qu’on observe dans le pays, on constate qu’il y a bien une volonté de la part des musulmans d’étendre leur religion non seulement au Cameroun mais aussi dans le monde. L’acculturation de la part de cette religion est encore beaucoup plus accentuée mais non populiste comme chez les autres. Accentuée dans la mesure où elle éteint radicalement la culture du sujet islamisé au détriment de la nouvelle. L’islamisé adopte de nouvelles habitudes islamiques. La façon de se vêtir change, la manière d’être également. Cette confession religieuse a pour base le prophète Mohammed et est la deuxième religion à s’être imposé au Cameroun ; ce précisément en raison de l’ouverture de sa partie nord avec les peuples arabes qui sont majoritairement adepte. Tout comme la religion Judéo –chrétienne, celle dite arabo-musulmane se veut être pérennisée dans l’espace et dans le temps. Ce, à travers les écoles coraniques où est enseignée la vie du prophète Mohammed. Il y a chez l’un comme chez l’autre la volonté d’étendre et de pérenniser quelque chose. Qu’il soit du Judéo-christianisme ou de l’arabo-musulman, l’Afrique et le Cameroun se trouvent être le terrain de combat culturel pour la sensibilisation et l’adhésion à ces deux mouvements religieux. Ce processus d’acculturation islamique matérialise sa présence au Cameroun non seulement en offrant la passibilité aux Camerounais d’adhérer, mais aussi à travers la construction des mosquées et des écoles  coraniques, et comme religion et Dieu sont sociologiquement liés, des prières quotidiennes sans oublier la grande du vendredi. L’image 4 illustre l’exemple d’une école coranique. Comme nous l’avons souligné en amont, la confession arabo-musulmane est très réfractaire à la propagande, à l’usage des idoles comme dans le christianisme. Donc, reconnaitre un adepte ne revient surtout pas à chercher une quelconque idole ou image, mais davantage à regarder précisément leur tenu de prière du vendredi. Ahmadou nous a fait honneur en nous laissant prendre une photo de lui en tenu de prière comme nous pouvons le voir à l’image 5. Se limiter à l’aspect religieux pour démontrer les facteurs d’acculturation au Cameroun serait mené une réflexion partiale et parcellaire.
     Au côté des deux religions dominantes d’Afrique et du Cameroun comme facteurs d’aliénation,  nous avons aussi l’aspect linguistique que le chapitre suivent se propose de nous livrer le contenu.
Image 4
Image 5
2.2.2- Les langues étrangères
     Les langues étrangères ont une prépondérance dans leur usage sur les langues nationales  c’est pourquoi elles constituent un facteur d’acculturation et sont classées pour l’essentiel comme suit : Français Anglais, Allemand Espagnol, Latin Grecque.
2.2.2.1- : Le Français et L’Anglais
     Si nous parlons nos langues maternelles, c’est strictement dans des circonstances marginales et restreintes. Soit nous sommes entre nous membre d’une même ethnie, soit nous sommes en face de quelqu’un qui fait un effort de comprendre et de parler une autre langue que la sienne. Nous sommes donc acculturés en ce sens que l’outil fondamental de compréhension réciproque, de communication verbale ou non verbale et d’extériorisation de notre pensée est foncièrement étranger. Cet outil, c’est la langue qui, en sol Camerounais sont deux sous un angle national : le Français et l’Anglais. Ces deux langues sont d’origine occidentale et constituent un facteur d’acculturation. Ce parce qu’elles ne sont pas deux langues nationales, mais deux langues nationalisées. Jusqu’à preuve de contraire, il n’y a aucune langue Camerounaise qu’on appelle le Français ou l’Anglais. D’ailleurs, Français rime avec France et Anglais avec Angleterre jamais avec Cameroun. L’acculturation est d’autant plus grave que lorsqu’on regarde nos programmes d’enseignement l’envie de couler les larmes se présente. En plus du fait que les autres disciplines soient transmises par l’entremise de ses deux langues, on assiste encore à une étude approfondie (grammaire orthographe), une extension des dites langues, au point où l’enseignement secondaire accorde pour le français coefficient 4, et l’anglais coefficient 3. Comme pour souligner l’importance à eux accordée. L’enseignement supérieur y a consacré tout un département pour chacune des deux langues. Ce qui implique et marque leur ancrage dans les milieux universitaires au Cameroun. L’enseignement de base quant-à lui, compte tenu de ce qu’il est au stade d’initiation, y a réservé l’essentiel du temps à l’apprentissage de ces langues. Précisément en raison des leçons de lecture, vocabulaire, orthographe, grammaire, production d’écrits, conjugaison, expression orale, Reading, speaking, writing, grammar vocabular. Un coup d’œil sur l’emploi du temps harmonisé par niveau de l’école sainte Nazaria d’oyack confirmera à coup sur ces conclusions. L’image 6 présente la répartition des volumes horaires et coefficients des classes de 6ème et 5ème. Et il est très évident comme il est possible de le constater, que le coefficient accordé à ces deux langues étrangères laisse dévoiler l’importance qui leur a été accordé. Que dire à cet égard de l’Allemand et de l’Espagnol ?
Image 6
2.2.2.2-  L’Allemand et l’Espagnol
     L’appellation de ces deux langues dit strictement leurs origines. En disant ″Espagnol″ on y voit immédiatement l’Espagne et  ″Allemand″, l’Allemagne. Au Cameroun, ces langues sont moins employées par rapport aux deux premières en raison de leur caractère strictement et purement académique et restreint avec une prise en compte des centres de formation. Bien qu’elles ne soient pas beaucoup utilisées, elles constituent quand même un facteur d’acculturation. Par conséquent, freine la naissance d’une langue véritablement Camerounaise ou l’affirmation accentuée les langues nationales au premier sens. En faisant la promotion de ces langues par des mesures didactiques on ne fait que davantage se faire acculturer, la preuve en est que beaucoup de nos élèves ont pour « pays de rêve » une nation occidentale où l’on parle soit le français, soit l’anglais, soit l’allemand et soit l’espagnol.  Ces deux dernières sont enseignées à partir du secondaire et surtout au niveau de la classe de 4ème et occupent un volume horaire par semaine de 36h pour l’Allemand et 44h pour l’Espagnol à raison de quatre heures par semaine concernant un lycée ou un collège de 9 salles d’allemand (trois salles de 4ème, trois de 3ème, une de 2nde, une de 1ère et une de Tle ) et de 11 salles d’espagnol (trois salles de 4ème, quatre de 3ème, une de 2nde, deux de 1ère et une de Tle ). L’enseignement supérieur y a consacré également tout un département pour chacune de ces deux langues dans nos universités y compris les ENS. On voit bien qu’à ce niveau l’acculturation est encore plus amplifiée étant entendu que nos apprenants sont amplement informés des méandres linguistiques, morphosyntaxiques et historico-sociales des cultures germaniques et hispaniques. Chacune de ces langues compte pour un coefficient de deux. Le comble étant qu’ils ne maitrisent pas même de manière approximative leurs cultures. Pour se rendre compte du degré d’occupation et  de surcharge du cerveau de nos enfants avec les cultures étrangères, posons de manière simplifiée un regard sur la table de matière des ouvrages au programme. Compte tenu de toute cette analyse, on ne peut que parvenir à la conclusion selon laquelle l’allemand et l’espagnol sont au Cameroun deux facteurs d’acculturation. Si l’allemand et l’espagnol sont des facteurs d’acculturation, le latin et le grec n’en sont pour autant pas des restes.
2.2.2.3-   Le Latin et le Grecque
     Tout comme le chinois et l’italien qui sont des facteurs d’acculturation enseignés dans les centres de formation linguistique, le latin et le grec jusqu’avant 2014 occupaient le même rang. Avec 2014, ils sont désormais enseignés à nos apprenants de 6ème et de 5ème ou From 1 et From 2 à titre d’essai. De ce fait, constituent des facteurs poussés d’acculturation et l’acculturation linguistique atteint son paroxysme et frise le seuil de l’ethnocide linguistique au Cameroun. Ils sont enseignés dans le sous cycle d’observation 6ème et 5ème et couvrent un volume horaire de 50 heures annuellement, dans les ENS du Cameroun dans le cadre de la formation des élèves professeurs et dans les universités. L’image 7 démontre le caractère officiel de l’enseignement de ces deux langues. Nous n’avons pas volontairement voulu insister sur l’italien et le chinois  qui concourent à la mise en Bière des langues Nationales Camerounaises.
Image 7   
     De ce qui précède, nous notons que les langues étrangères sont des facteurs d’acculturation en raison de leur promotion, leurs nombres et le contenu de leurs enseignements. Toutefois, comment justifier le goût qu’ont les africains à s’approprier le style vestimentaire des étrangers ?
2.2.3- Le vêtir
     Le contact avec le colon et par ricochet  avec l’univers occidental nous a ouvert depuis l’impérialisme traditionnel jusqu’à la modernité mondaine les portes du style vestimentaire occidental. C’est ainsi qu’on pourra observer sur l’africain et le Camerounais des vestes (costar, smoking), des dines, des compensées pour les filles, des strings, des dos nus…
2.2.3.1- : L’inondation des vêtements friperies au Cameroun
     On appelle friperie l’ensemble des vieux habits qui habituellement font l’objet des ventes d’occasion. La Fripe est donc un vêtement d’occasion. L’envie très élevée des Camerounais pour ce style de vêtement est un alibi à la quintessence du niveau d’acculturation subis. Bien que le vêtement soit déjà usé, cela n’est pas un frein au prix qu’il faut lui accorder. Tout ce passe comme ci ces vêtements en provenance de l’occident étaient forcement de qualité au point où leur état délabré n’empêche pas le bon déroulement de leurs activités. Dans pratiquement tous les marchés du Cameroun, on y trouve un secteur réservé à la fripe, et à en croire M. Pierre Douanier en service au port autonome de Douala, sur 1OO conteneurs 20 sont les marchandises de fripe. L’image 8  présente le secteur de vente de la fripe au marché Dakar dans Douala 3ème. L’image 9, un exemple d’étalage de la fripe. Loin de se limiter à cette envie de porter les vêtements déjà portés, les Camerounais ont frôlés le seuil de la bêtise lorsque sous un soleil accablant de février on les observe porter une veste trois pièces accompagnée d’une écharpe blanche au cou comme le petit européen à  -15 degré en hiver. Dans le vêtir africain et Camerounais de manière ordinaire et quotidienne, rien ne rappel une sorte de particularité ; tout porte à être orienté et à renvoyer à l’occident ou l’orient. La fripe est un facteur d’acculturation réservée à la basse classe celle qui ne possède pas assez de gain. Les grandes marques sont un facteur d’acculturation pour les possesseurs des moyens financiers.
Image 8                                                                                         Image 9
2.2.3.2- Les grandes marques
     On a coutume d’entendre le Camerounais bourgeois dire « je m’habille italien », « je m’habille Français », « je m’habille Américain » …jamais « je m’habille Camerounais ». Tout se passe comme ci le styliste camerounais n’avait jamais existé. Cette envie pour les grandes marques étrangères est encore une forme d’acculturation. Nier la possibilité de leurs qualités serait ne pas être humble, mais ignorer cette même possibilité en marque camerounaise serait être volontairement myope. Ces grandes marques sont dans des grands magasins et supermarchés de nos grandes villes et constituent un facteur d’acculturation pour la simple raison qu’ils ont phagocyté les marques nationales et aussi pour l’admiration faites par des camerounais à leur égard. Et par voie de conséquence, influence sur le style d’habillement. C’est dans ce sens qu’on observe certains de nos dirigeants portés des costars sous la pluie et le soleil et tous les jours de l’année. Nos enfants n’en sont pas épargnés en portant des jupes au dessus du genou et au milieu de la cuisse, des tricots au dos dehors, des « DVD : Dos Ventre Dehors », des « VCD : Ventre Cuisse Dehors » comme ils aiment bien à le dire, des pantalons et chaussures trop serrés et qui empêchent le sang de bien circuler. L’image 10 nous illustre davantage sur ce dernier cas de figure.
     Toutes ces représentations ont à la base l’importance des médias occidentaux avec l’appui des TIC qui servent de référence pour nos enfants et constituent aussi un facteur d’acculturation et de promotion de la culture occidentale.
Image 10  
2.2.4- les mass medias
     Les nouvelles technologies de l’information et de la communication et les mas medias servent d’instrument de promotion de  la culture occidentale et d’aliénation des cultures des autres peuples. Ces derniers n’ont d’yeux que pour ces medias du point de vue du divertissement et des informations.
2.2.4.1- Le divertissement
     Les chaines de divertissement sont un vecteur d’acculturation parce qu’elles suscitent de la convoitise chez nos enfants qui ont tendance à vouloir devenir Hannah Montanah de Disney Channel plutôt que cyara de NollyWood. Par leur capacité à réaliser un univers riche en esthétique et en humour, les chaines de divertissement étrangères attirent les regards chez les Camerounais grand et petit. Elles miroitent un monde qui donne l’envie d’y aller vivre, modifient à travers leurs personnages le comportement des jeunes Camerounais ; au point où dans leurs habitudes ils présentent les mêmes comportements que les personnages observés, parlent comme l’occidental, utilisent les mêmes gestes et manières de salutation que lui. Il y a  bel et bien acculturation par la transmission de ces chaines, car si une jeune Camerounaise porte un habit au dos nu, c’est non pas parce qu’elle est créatrice de mode, mais parce qu’elle a vu porter. Parmi ces chaines, nous avons Disney Channel précisément avec la série  violeta où toutes les jeunes filles du Cameroun portent la casquette de violeta, Manga où Ken le survivant est l’exemple exemplaire, Boomerang où Daffy Dock est un autre exemple dans la bêtise et la têtutesse…Tous ces personnages affectent en bien ou en mal le comportement de nos jeunes au quotidien et cela constitue une forte preuve d’acculturation de leur part. Les chaines d’informations jouent le même rôle, mais touche particulièrement les plus grands.
2.2.4.2- Chaines d’informations
     Les chaines d’informations étrangères constituent un facteur d’aliénation parce qu’elles biaisent l’attention des Camerounais qui perdent de vue les sérieux problèmes internes du pays pour se préoccuper des problèmes externes. En plus de brandir l’image d’un occident toujours propre dans tous les coins et les recoins des pays, elles sont dotées d’un bagage idéologique qui ne se dévoile que dans le contenu  de leurs informations. En supposant que leurs dessein est d’être le centre du monde, ces chaines ont tendance à vouloir ramener le monde à eux. La preuve en est qu’après avoir signé un contrat avec un club russe, le célèbre Footballeur Camerounais Samuel Eto’o avait complètement disparu des cameras, pour ne réapparaitre que lorsqu’il a signé avec un club Anglais. Ces chaines vantent l’image de l’occident et attire tous les regards ; il y a bien acculturation de leur part dans la mesure où les chaines nationales sont considérées comme sans valeur, ou tout au moins distractive. CRTV, Canal 2, LTM, Equinoxe ... sont zappés au profit de France 24, TF1, BBC, RFI CNN ... L’acculturation bas son plein lorsque dans les programmes de ces chaines dites nationales on y présente encore des séries qui brandissent la réalité occidentale ou orientale ou encore asiatique. Les NTIC sont une forme synthétique qui réunissent divertissement et information et ouvre la possibilité d’un apprentissage à distance. Ces chaines en elles mêmes ne sont que des appareils à la forme inoffensive ; mais le contenu de ce qu’elles dévoilent et l’attirance que nous avons à leur égard est un danger pour ce que nous avons à être.
     L’influence des mas medias suscite l’aspiration à s’occidentaliser, à effacer son être pour devenir  radicalement l’autre. C’est tous le sens du maquillage chez les Camerounais, ce qui est également un facteur d’acculturation.
2.2.5- Le maquillage
     L’action de se maquiller chez la femme et surtout la jeune fille Camerounaise dépasse largement le cadre d’une simple recherche de la beauté. En se maquillant au point de teinter la totalité de l’épiderme de la tête au pied, la femme Camerounaise a l’intention d’entrer dans la peau de celle  d’Europe. Par le teint, la femme Camerounaise et quelque rare homme sont européen ; ils cessent d’être eux mêmes pour être européen. C’est un facteur d’acculturation qui renforce les arguments ethnocentristes et renie ce qui fait l’identité culturelle africaine. Si l’on admet que c’est par notre identité que nous affirmons notre culture et il advient que cette identité soit falsifiée, comment allons nous affirmer notre culture ? Se serait- ce véritablement la notre ? En reniant sa race d’origine, le Camerounais ne fait que se faire acculturer davantage. L’occident à cet égard peut se féliciter de ses résultats, compte tenu de l’avancée considérable vers l’occidentalisation du monde. La race s’est ce qu’il y a de plus chère à un peuple. La modifiée, la teintée même de manière infime serait renier tout le peuple et par conséquent sa culture.
     Le chapitre précédent a vocation de dévoiler les facteurs d’acculturation au Cameroun. Il ressort que l’acculturation est bien une réalité au Cameroun sur le plan religieux, linguistique,  vestimentaire, des mas medias et à travers les maquillages. Cependant, comment les penseurs ont pu se saisir de la question ? Et quelle est la méthodologie employée en vue d’élaborer notre enquête ?
3 Cadre théorique et méthodologie
      Un tel titre laisse transparaitre son contenu. Il est bien question dans un premier temps de dégager une approche livresque au sujet de l’acculturation et dans un deuxième temps de démontrer méthodologiquement la technique d’analyse et d’enquête sur la question.
3-1 Cadre théorique
     En vue de questionner les penseurs au sujet de l’acculturation, nous avons pu feuilleter Essai de TOWA, De la médiocrité à l’excellence de NJOH Mouelle, de Gaston Paul Effa, Trois prétendants un mari de Guillaume OYONO MBIA, critique du droit politique hégélien de Marx et Par-delà le bien et le mal de Nietzsche.
3-1-1  Coup d’œil synoptique dans de Gaston Paul Effa
     L’ouvrage en lui-même n’a aucunement l’intention de dresser une méditation sur le concept d’acculturation, mais quelques images dévoilent la présence des marques et traces de l’acculturation. Plus précisément de l’aliénation religieuse avec un accent strict sur son fondement. Le fondement de l’acculturation du point de vue religieux tel que présenté par Gaston Paul Effa renvoie en terme épistémologique à une sorte d’assimilation subtile sous couvert d’une tradition montée de toute pièce qui n’aurait pu jamais exister en Afrique et qui en amont  a eu le quitus du père et en aval le désaccord de la mère. C’est en ce sens que le titre du premier chapitre "Rapt" trouve toute sa profondeur et constitue un prélude au 24ème chapitre "lettre à Douo" qui vient en apothéose. Il est question d’une mère appelé Sabeth et son premier fils nommé Douo dans la ville au "Sept collines". Au nom de la tradition, chaque premier fils devrait être enlevé auprès de ses parents pour grandir au sein d’une communauté religieuse de l’autre côté de la méditerranée. Sabeth, du haut de ses vingt ans, voyait la tradition lui enlevée son premier et unique enfant qu’elle possédait. Comme instrument d’avant garde, le ronflement de la 2CV des sœurs du Saint-Esprit  fait éruption dans la cour de la mère de Douo. Et de manière intuitive, malgré toute la naïveté de la jeune mère, la rupture affective du lien ombilical a tendance à se préciser. C’est la raison pour laquelle « l’étonnement et la crainte chassent la quiétude du jour finissant »[1]. Sa naïveté a fini par éclore et elle  a compris de manière tardive « que le vin de palm   partagé hier avec les religieuses blanches avait scellé le don de »[2] Douo son premier enfant. On voit bien à travers cette image le déploiement de l’aliénation du point de vue religieux. Ce qui manifeste la volonté qu’il y a d’étendre sa culture même si cela arracherait le cœur de Mâ. De manière quotidienne, Sabeth ne saurait s’empêchée de se figurer ce déplacement de sœur Marie-France qui entraine Douo dans la voiture. Pour des raisons d’évangélisation culturelle, les sœurs laissent derrière elles tristesse et désolation dans les familles. Et
« Jamais plus affirme  Paul Effa par le biais de Sabeth je n’entendrai mon fils m’appeler Mâ, dans cet excès de tendresse auquel je sentais que son amour le portait »[3]
Sans aucun programme sociétal pour l’enfant, sans aucune perspective d’avenir pour l’Afrique on inculque des valeurs occidentales à Douo ; en Revenge, il cessera d’être Camerounais et Africain et pérennisera la culture occidentale par son comportement et sa manière d’être qui seront dorénavant à l’image et à la ressemblance de l’occident. L’Afrique et le Cameroun aura perdu. Cette acculturation atteint son âge d’or lorsqu’au chapitre 24 intitulé "lettre à Douo", Gaston Paul Effa par la voix du personnage Sabeth mère de Douo reçoit une lettre de son fils. En douleur, comme dans une seconde réminiscence, Sabeth parle « je m’apeure de nouveau je m’insurge contre cette complaisance affolée qu’il me semble lire entre les lignes, lorsque la sœur supérieure affirme que Douo s’est adapté à la vie européenne »[4]
Coup réussit. Promotion culturelle et occidentalisation de l’Afrique et du Cameroun en évolution. Guillaume OYONO va certes brandir la particularité du style expressif de l’Africain dans trois prétendants un mari, mais à travers Tchetgen le fripier et MBIA le fonctionnaire, les marques de l’acculturation pourront être descellées
3-1-2   Trois prétendants un mari de Guillaume OYONO MBIA
     Pièce de théâtre du Camerounais Guillaume OYONO  MBIA, trois prétendants un mari met en évidence les circonstances et les temps forts d’une cérémonie de dote qui va tourner au moulin. Juliette, puisqu’il s’agit d’elle, est une jeune collégienne intelligente de Mvoutessi non loin de Zoételé dans la partie sud du Cameroun qui sera proposée à trois prétendants au statut différent. La scène se déroule dans un fleuve d’image et matérialise le système de dote tel que perçu au Cameroun. Bien que l’environnement scénique soit chargé de grandes doses de spécificités africaines et Camerounaises, il n’en demeure pas moins vrai que certains personnages dans leurs attitudes font preuve d’aliénation et cessent de surcroît d’être pleinement Camerounais dans le comportement pour éveiller l’européen  qui sommeille en eux. Si ce n’est par l’entremise des attitudes et comportements, se serait par des expressions langagières qui rappellent et suscitent le degré de convoitise pour l’occidental ; avec pour fond le désir de le ressembler, de faire comme lui et de devenir strictement et rigoureusement comme lui. C’est en ce sens qu’il faut comprendre Mbarga chef traditionnel de Mvoutessi qui, après être favorable pour le mariage entre Mbia le fonctionnaire et Juliette la collégienne affirme «  qui va nous faire manger et boire comme des blancs dans les grands restaurants de Sangmélima ? »[5] Bien évidemment le fonctionnaire. Vantant  sa petite fille devant le dernier prétendant Tchetgen, Abessolo ne va pas hésiter de souligner cette convoitise pour l’européenne. Il parle : « bref, Juliette sait faire tout ce qu’une femme blanche peut faire ! »[6] Là ; il y a appropriation et intégration du model occidental dans nos mœurs ; ce qui exprime de l’acculturation par le  biais du langage. Au sujet des attitudes, on observe de l’aliénation dans le comportement de Tchetgen le dernier prétendant. Déjà, en tant que fripier, Guillaume OYONO démontre comment nous avons fait corps avec les produits occidentaux au point d’utiliser le déjà utiliser. Voilà pourquoi il opte pour un vocabulaire pessimiste. Lorsque le fripier arrive au village pour vendre,
« il répand sa marchandise un peu partout sur le sol, camelote aussi hétéroclite que pittoresque, vieux complets européens, robes bigarrées d’une longueur et d’un tour de taille épouvantable, manteaux surannés, serviettes de toilette, boites de conserves, lampes-tempêtes... »[7].
En étalant sa marchandise, Mezôé griot et garçon de course du chef Mbarga avait déjà porté un pantalon pour femme ; au fripier de s’exclamer eu égard à cela « Humm !... Formidable ! ... Comme à paris ! ... Comme à paris ! »[8] Cette exclamation de Tchetgen matérialise à quel point nous africain n’avons d’yeux que pour l’occident. Le colon après être parti, a laissé derrière lui les pourfendeurs et les promoteurs du comportement occidental et du dédain pour la tradition. C’est toute la configuration de MBIA deuxième prétendant et grand fonctionnaire de la république qui méprise la tradition en venant doté sa femme sans aucun membre de sa famille. Il ne fait aucun doute qu’Oyono présente en filigrane dans son œuvre les traces de l’acculturation. Dans une perspective critique, Karl Marx et Nietzsche s’insurgent contre la religion, qui pour eux est un instrument d’acculturation, d’aliénation et de domination.
3-1-3  Karl Marx, Friedrich Nietzsche et la religion comme appareil de domination
     Parce qu’elle a vocation à aliéner, endormir et éloigner le peuple des problèmes réels et concrets, la religion  dans la perspective marxiste est un danger, un mal radical qu’il faut combattre radicalement. Etant entendu qu’elle est un facteur d’acculturation de la classe ouvrière qui doit trouver les voies et moyens pour sortir du prolétariat, elle doit être éliminée. Elle constitue un obstacle au processus révolutionnaire qui doit prendre fin avec la suppression de l’Etat  et l’instauration d’une société sans classe. A travers les béatitudes qui miroitent un monde abstrait, illusoire et fallacieux, la religion apaise l’esprit révolutionnaire, embrigade et assujettit l’individu. C’est un tel qualificatif qui pousse Marx à penser qu’en plus d’être le cœur dans un monde sans cœur qui opprime l’ouvrier, la religion et ses pratiquants reflètent une condition vitale qu’ils ne pratiquent pas et excluent a posteriori les principes religieux. Ce dans le but d’aliéner et d’endormir le peuple. Voilà ce qui a fait dire à Marx que :
«  La religion est le soupir de la créature opprimée, la chaleur d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple »[9]
     Nietzsche s’inscrit dans la même perspective que Marx et va même être plus radical que ce dernier. Il estime que la religion dans sa pratique a un caractère dualiste et de ce dualisme, les parties en présence sont soit avantagées soit désavantagées. Le bienfait ou le méfait est logiquement lié au statut, à la position qu’on occupe. Dans un tel contexte, il est tout à fait clair que la religion avantage le dominant et opprime le vulgaire, le non dominant. Elle est donc un instrument d’acculturation, d’aliénation et de domination en raison de ce que dans la perspective Nitriènne soit de manière naïve  et simple elle endort, fait rêvassé les plus faibles le vulgaire, soit elle fait l’objet de manipulation de la part des plus forts et dominants en vue de mieux exploiter les plus faibles et non dominants. D’une part, lorsque la religion est la marionnette des plus forts et dans la majeur partie du politique, elle sert de mesure idoine pour convaincre et taire les résistances, de mesure parfaite pour éviter toute atrocité et de contournement de la morale pour verser dans un amoralisme voilé par un milieu de "Sainteté". Pour nous en convaincre de cette manipulation religieuse à dessein dominatrice, il n’est que de lire Nietzsche dans Par delà le bien et le mal qui pensait que :
« Pour les forts, les indépendants, pour ceux qui sont préparés et prédestinés à commander, ceux chez qui s’incarne la raison et l’art d’une classe dominante, la religion est un moyen de plus de vaincre les résistances et d’arriver à dominer ; c’est un lien qui unit maitres et sujets, elle révèle et livre aux premiers les consciences des autres, tout ce qu’ils ont de plus cacher et de plus intime, et s’il y’a des hommes de complexion aristocratique qui inclinent par leur haute spiritualité à mener une vie plus retirée et plus contemplative se réservant seulement de la forme subtile de la domination, sur des disciples élus ou des frères de leur ordre, la religion elle-même peut leur servir à se préserver du vacarme et des tracas qu’entraine une domination plus grossière, à se garder purs de la souillure inhérente à toute action politique.»[10]
D’autre part, lorsqu’elle asservit elle-même les plus faibles qui se sont naïvement mis à son service, elle leurs offre un monde de bonheur, de quiétude, maquille la réalité et leurs plonge dans un univers sublime. Voilà ce qui pousse Nietzsche à penser que :
 «  quant aux hommes vulgaires, enfin, au plus grand nombre, qui ne sont là que pour servir et se rendre utile et n’ont pas d’autre raison d’être, la religion leur procure l’inestimable bienfait de les rendre contents de leur sort et de leur nature ; elle leur procure en mille occasion la paix du cœur, ennoblit leur obéissance, leur donne un peu plus de bonheur et un peu plus de douleur à vivre avec leur semblable et arrive à transfigurer et à embellir, à justifier en quelque mesure tout le réel quotidien, toute la bassesse et la misère quasi animale de leur âme »[11]
 Marcien Towa est du même  avis ; mais cet aspect sera ignoré au détriment de celui qui examine le rapport et la confrontation avec l’occident. C’est cette confrontation qui met à nu la présence d’une possible forme d’acculturation dans Essai ; même si cela n’a jamais été l’intension de Towa (faire la promotion de l’acculturation.)
3-1-4 L’avis de TOWA dans Essai
     La pensée de TOWA nous sera d’une utilité capitale pour les moyens de remédiassion ; mais avant, voyons en terme historique et critique comment l’acculturation se présente dans Essai. En terme historique, la confrontation Afrique-occident qui s’est soldée par la victoire de l’occident sur nous, a suscité en nous fascination et convoitise. Ce qui, sans aucun doute ne laisse la place qu’à cette envie faible, naïve et non planifiée de se rendre en occident pour davantage contempler sa victoire étincelante, participer à la pérennisation et à la durabilité de cette victoire et renoncer radicalement à un devenir meilleur africain. Marcien TOWA écrit :
« La première expérience du nègre colonisé après l’effondrement de son univers, fut l’éblouissement par le monde occidental aperçu dans un éclat aveuglant de sa victoire. Fasciner, il n’eut plus bientôt qu’une aspiration : s’échapper de son monde vaincu et dévalué, et se jeter les yeux fermés dans le nouvel univers ; celui-ci lui apparaissait, dans une totale indifférenciation, comme une nébuleuse sans formes, mais étincelante »[12]
Loin d’aller se faire massivement acculturer en occident, il y en a qui étant déjà partie, se permettent de proposer l’acceptation de la culture française comme socle de notre développement. L.S. Senghor est de ceux là avec sa conception de la négritude, et Marcien TOWA ne lui fera pas de cadeau. C’est ce qui donne lieu à la critique Towaienne. En terme critique, selon Towa, la négritude Senghorienne commet le malheur de faire la promotion du domaine du français. Nous demandant ainsi de se faire acculturer davantage alors qu’en termes d’enseignement, les langues occidentales ont déjà de l’ascendance sur les langues nationales. C’est tout le sens de la critique de Towa à l’endroit de la négritude Senghorienne qui propose la francophonie qui, malheureusement, fonctionne à merveille. La longueur de son propos peut certes s’avérer être gênante, mais sa profondeur critique oblige.
« En ce concerne les peuples africains, un coup d’œil sur les horaires d’enseignement suffit à faire voir que la proportion élevée de nos maigres ressources consacré à l’éducation sert essentiellement à l’extension des langues européennes. Dans les anciennes colonies françaises notamment, nous en sommes au point où de nombreux enfants de la bourgeoisie ignorent tout de la culture africaine, ne connaissent pas un traitre mot d’aucune langue africaine, ne comprennent et ne parlent que le français. Et dans le même temps, L. S. Senghor au nom de la négritude, nous propose la francophonie, c’est à dire l’affermissement et le développement du domaine du français comme idéal et fondement de notre politique et de notre culture. La négritude Senghorienne manifeste ainsi au grand jour sa vraie nature : c’est l’idéologie quasiment officielle du néocolonialisme, le ciment de la prison où le néocolonialisme entend nous enfermer, et que nous avons donc à briser »[13]
Ebenezer Njoh Mouelle fustige également les comportements qui font preuve d’aliénation et matérialisent le caractère dépersonnalisé de l’homme d’Afrique.
3-1-5 Le point de vue de Njoh Mouelle
     A la suite de Marcien Towa, Ebenezer Njoh Mouelle va insister sur le caractère de l’homme d’Afrique sous-développé qui est en panne de repère culturel, dépersonnalisé et inauthentique. En vue de débarrasser l’homme d’Afrique sous-développé de tous les facteurs pouvant le permettre de ne pas sortir victorieux dans la bataille pour le développement, pouvant l’empêcher d’atteindre l’authenticité véritable de son être ; Njoh Mouelle tout en stigmatisant, va mettre en évident l’aliénation  culturelle dont sont victime les africains. Il le fera sous plusieurs aspects loisir, vestimentaire, identitaire... et nous avons pour la rigueur de notre démarche voulu insister sur l’aspect alimentaire et religieux. L’acculturation est d’autant plus rigide en l’homme africain que l’on observe dans son comportement un manque d’innovation et d’originalité. Ceux qui sont allés en occident sont encore plus étrangers à eux même et sont victimes d’une crise identitaire, d’une perte des repères culturels et d’une médiocrité on ne peut plus avancée. Par voie de conséquence, le processus d’occidentalisation se poursuit dès leur retour au pays natal. Ceux qui n’y sont jamais allés se font occidentaliser par l’entremise de ceux qui y sont allés et l’acculturation prend de l’ampleur. Ebenezer Njoh Mouelle s’indigne contre toute forme d’aliénation, l’image ci-contre montre à quel point cette indignation est élevée
«  Les goûts de l’occident ne sont pas seulement acquis par ceux qui sont allés en occident ; l’occidentalisation de ceux qui n’ont jamais pris l’avion ni le bateau, de ceux qui ne sont jamais sortis de leur terroir, s’est effectuée et s’effectue encore sur place par l’intermédiaire justement des élites fanfaronnes. Si à Yaoundé ou à Douala le commerçant se sent obligé, pour vendre ses œufs camerounais ou ses poulets camerounais, d’y coller des étiquettes indiquant : « œufs de France », « poulets de Normandie », c’est précisément parce que son compatriote de son retour de France lui a inoculé la honte voir même le dégoût de ce qui est local au profit des « merveilles » d’Europe. Un tel, de retour d’un séjour de trois mois à Paris dédaigne son manioc, ses ignames coutumiers. A sa table désormais, il fait venir artichauts, choucroutes, ou endives. Il se croit devenu un tout autre être. Son voyage en France doit l’avoir transformé, estime t-il »[14]
Une façon de montrer à quel niveau la crise des mentalités se situe, comment l’africain est déboussolé, farfelu et grégaire dans son comportement. En plus de l’aspect alimentaire, le religieux et son caractère monotone et répétitif nous aliène et nous éloigne des sérieux problèmes. Si l’africain veut être authentique, s’il veut sortir victorieux de la bataille pour le développement, il doit cesser d’être monotone. La religion présente cette faiblesse de nous plonger dans la monotonie permanente et continue. Au quotidien, on assiste aux mêmes gestes et aux mêmes récits ; attitudes réfractaires à toute authenticité à tout développement et qui nous plongent dans l’aliénation, la superstition et l’irrationalité. C’est en ce sens que Njoh Mouelle s’interroge :
«  A quoi sert-il de danser Dieu, de chanter, louer, célébrer Dieu comportements considérés comme hautement spirituels, si cela ne doit aboutir qu’à nous pousser dans l’abandon de nous même à l’irrationalité au moment précis où il faut résoudre les problèmes de la vie quotidienne ? »[15]
     L’analyse livresque montre à suffisance combien l’acculturation est  bien une réalité prise en compte par les penseurs. Elle n’est pas que pratiquée de manière mécanique au Cameroun et en Afrique, mais aussi théorisée à travers bon nombre d’écrivains. Le volet méthodologie étayera de manière quantitative et à grand renfort la réalité de ce fléau. Par une enquête sur une population cible et une analyse échantillonnale, nous montrerons à coup sûr que les Camerounais font face au quotidien au phénomène d’acculturation.
3-2 Méthodologie
     Ce chapitre sera épluché d’abord en termes de population et d’échantillon, ensuite et enfin en termes d’outil d’enquête, d’administration et de collecte des données.
3-2-1  Population et échantillon
     Tout comme Socrate s’est rendu au près des artisans, des poètes et des hommes politiques pour se rassures de la véracité des propos de l’oracle de Delphes qui avait annoncé qu’il est le plus sage de la cité d’Athènes, nous nous sommes approchés des populations du quartier oyack à Douala (oyack 1,2,3,4,5,6 et 7), des élèves de la classe de Tle A (Esp et All) et Tle C du lycée d’oyack et d’une population contactée au hasard en vue de se saisir de l’effectivité et du niveau d’impact de l’acculturation. La sélection de la population du quartier oyack répondait à une logique dualiste. Soit ils étaient des jeunes âgés entre 15 et 35 ans, soit adulte 35 ans et plus ; idem pour la population hasardeuse. Les élèves de terminale entraient tous dans la section des jeunes. L’échantillon par secteur était de 50 personnes soit 25 jeunes et 25 adultes qui ont voulu se soumettre à notre interrogation. Cela suppose que, compte tenu de la subdivisions du quartier en 7 zones, on obtient donc le tableau ci-contre.
Zone
Oyack1
Oyack2
Oyack3
Oyack4
Oyack5 
6
7

Effectifs
50
50
50
50
50
50
50
Total :350

L’échantillon que représentaient les élèves de Tle avait pour dessein de dresser une lecture actuelle des rapports de nos jeunes avec  le monde occidental sous forme de débat qui n’était en réalité qu’une interview discrète et des fiches de questions qu’ils devaient répondre. Compte tenu de la petitesse des salles qui ne pouvaient contenir en même temps les trois classes de terminale sur les cinq que compte le lycée d’oyack, nous avons jugé bon de mener les discussions en trois temps. D’abord avec la Tle Esp, ensuite la Tle All et enfin la Tle C ; ce qui nous a coûté 6 h de cours à raison de 2h de débat, d’administration et de collecte des questions par classe. Au regard des effectifs pléthoriques, le débat était difficile à coordonner ; mais l’objectif a pu être atteint. Les élèves de la Tle All étaient 50, ceux de la Tle Esp 107 et ceux de la C 99. Tout le monde n’a pas certes donné son point de vue sur les questions posées, mais, nous nous sommes rassurés tout de même que la majorité le fasse et de manière équilibré dans le strict respect des genres. Le tableau ci-contre présente en substance  la nature des participants en présence au débat.
Salle
Tle ESP
Tle ALL
Tle C

Effectifs
1O7
50
99
Total : 256


Dans l’optique d’étendre la population échantillonnale, nous avons contacté de manière hasardeuse des personnes en vue de recueillir leur point de vue sur la question. Nous avons exactement contacté 175 personnes et 150 ont bien voulu se soumettre au questionnaire. Parmi ces derniers, 10 ont présenté des réticences face à certaines questions et nous nous retrouvons avec 140 personnes dûment interrogés. Le fruit du hasard comme tel était le but, nous a donné un léger équilibre entre les jeunes et les adultes que nous ne voulons pas appeler vieux ; plus précisément 75 jeunes et 65 adultes ou « vieux » Le critère d’insistance étant celui non pas du genre, mais celui de l’appartenance au rang des jeunes ou à celui des adultes. Toutefois, pour cette tranche de la population, ce critère n’était pas aussi rigoureux que ça compte tenu de l’impossibilité pour nous connaitre au préalable la tranche d’âge de la personne contactée. Tout de même, nous avons tenu à s’en informer ; mais en dernière position. Ceci pour éviter de personnaliser l’enquête et bannir tout possible doute. En vue d’étendre et d’impliquer tous ces échantillons à l’étendu de la population Camerounaise, nous ne pouvons procéder que par déduction logique ; ce qui laisse une ouverture à l’analyse des outils d’enquête et à la manière dont les données ont été collecté et administré à cette population dite échantillonnale.
3-2-2 Outils d’enquête, d’administration et de collecte des données.
      Le premier outil mis à notre disposition est celui des observations photographiées. Nous n’avons pas que observé les Camerounais dans leur comportement acculturé, nous avons aussi avec leur permission pris des photos. Au marché, à l’école, dans les conversations quotidiennes, à l’église et dans la manière d’être et de faire, on observe chez le Camerounais la présence évidente  des facteurs d’acculturation. Comme les observations ne rendent pas scientifique un travail et ne prouve rien de concret, il a fallu photographier certains des éléments observés en guise de preuve. En plus des observations photographiées, deux établissements ont bien accepté mettre à notre disposition des ressources documentaires d’archives que nous avons scannées pour le grand plaisir des lecteurs. Ces deux établissements sont : l’école catholique sainte Nazaria et le Lycée d’oyack. Loin de se limiter aux ressources d’archive de ce lycée, la collaboration du proviseur et de certains censeurs nous a permis de garnir encore plus notre travail d’informations factuelles. Le troisième outil est celui des fiches de question dont le nombre de question variait en fonction de la population échantillonnale. Pour l’interview avec les élèves de terminale, quatre questions ont permis de diriger le débat. Pour la population échantillonnale du quartier oyack, les adolescents et les adultes ont eu droit aux mêmes questions dont la teneur se trouve en annexe. La population contactée hasardeusement a eu droit aux mêmes questions que celles du quartier oyack ainsi que les élèves de terminale qui, pendant les débats répondaient simultanément aux questions. Le dernier outil est celui là justement qui nous a permis d’administrer le questionnaire à la population hasardeuse : le téléphone par le biais du réseau de communication. Nous avons eu gracieusement la chance d’être soutenu par un service agrée du réseau de communication MTN qui a mis à notre disposition une importante facilitation dans l’obtention d’un bonus exceptionnel de crédit de communication s’élevant à une valeur de 80 000F pour un montant de 15 000F.
     L’administration était consécutive à la collecte des données. Dans les discussions avec les élèves de terminale, compte tenu du caractère houleux des débats, nous avons trouvé  difficile la collecte des points de vue à l’aide d’un stylo à bille, raison pour laquelle nous l’avons fais avec notre téléphone qui a servi d’enregistreur ; les fiches de questions aussi étaient restituées avec l’évolution du débat et dans l’intervalle de temps réservé. Après que nous avons posé une question et donné ses grandes orientations, la mémorisation du téléphone s’est chargée de recueillir les informations, les points de vue. Il était ainsi pour toutes les trois terminales et la principale difficulté résidait dans la coordination des prises de parole ; au regard des contradictions naissante. Sur chaque point de vue l’apprenant était invité à lever le doigt, s’il est accepté, il se lève et donne son point de vue. Chose qui leur a paru difficile mais pas impossible car ils avaient pour la plupart toujours tendance à maugréer sous les bancs sans lever le petit doigt. L’administration de la fiche de question à l’endroit de la population d’oyack c’est faite à travers le porte à porte. Les jeunes remplissaient eux mêmes leur fiche et nous avons aidé les plus âges à le faire. Ils n’avaient qu’à répondre oralement aux questions posées. Cela nous a pris environ trois semaines en raison de la facilité que nous avons eu en rencontrant des maisons où on pouvait trouver jeunes et adultes simultanément, en raison aussi de ce que c’est un quartier qui nous a vu grandir. Après remplissage complet, les fiches nous étaient restituées et la majorité des répondants n’a eu au maximum quatre minutes pour le faire ; exception faite avec les élèves de terminale. A la population hasardeuse, étaient administrées les mêmes questions qu’à la population d’oyack et aux apprenants ; exception faite sur l’outil qui était le téléphone. Par conséquent, il a fallu une explication préalable de l’objectif de l’enquête avant l’administration ; ce qui n’a pas suscité l’adhésion de tous. En vue de faciliter la conversation avec les personnes contactées et utiliser au mieux le montant à nous disposé par le service agréé, les réponses de chaque répondant étaient notées sur une fiche, les numéros contactés étaient soit MTN, soit Orange dont le coût était un peu plus élevé par rapport au précédent. Les données contenues dans les documents d’archive ont été recueillies par l’entremise de la photocopie. Une des difficultés à ce stade est la photocopie de l’arrêté donnant naissance à l’enseignement du Latin en classe de 6ème et 5ème et qui n’avait pas de numéro. Pour nous résumer, nous avons condensé dans le tableau synthétique ci-dessous des outils d’enquête utilisés à l’égard de la population cible. Ce qui ne signifie pas que nous avons négligé les documents d’archive et les observations participantes et photographiées.
Population
Oyack
Élèves de Tle
Population hasardeuse

outils
questionnaire
Questionnaire et téléphone
Questionnaire et téléphone
Effectifs
350
256
140
T : 746

     Le chapitre ci-dessus dévoile de manière échantillonnale la population cible, les outils d’enquête utilisés et la manière avec laquelle les données ont été administrées et collectées. Les données, après être dépouillées, examinées et analysées ne peuvent conduire qu’au résultat ci après.
4 Présentation des résultats
     Le résultat auquel aboutit notre enquête est non seulement celui de l’impact négatif de l’acculturation sur la population Camerounaise en occurrence la jeunesse, mais aussi et surtout sur le processus d’émergence du Cameroun.  Ce principal résultat en dernière analyse, se dit et se dévoile en terme économique, démographique, linguistique et traditionnelle.
4-1 En termes économiques
     L’essentiel de ce résultat tout comme les autres sera donné de manière synthétique dans un tableau récapitulatif et représentatif de la population cible. Sous un angle économique, nous avons l’intention d’insister sur le degré de consommation  des produits examinés comme facteur d’acculturation. Produits rangés dans le vocable des programmes de télé, des vêtements et des produits de maquillage qui affectent le teint. D’abord en ce qui concerne les programmes de télé, la population interrogée avait le droit de mentionner la chaine de préférence, les jeunes à ce niveau ont refusé de céder la place aux chaines nationales. En suite, au sujet du vêtir, le prix est accordé aux grands marques étrangères pour les adultes et à la fripe pour les jeunes. Il en est de même quelque soit le cadre dans lequel on se trouve, soit celui des vêtements et sous vêtements, soit celui des chaussures. Le petit savetier qui donne le meilleur de lui dans la fabrication de ses chaussures est négligé au profit des chaussures qui viennent de paris, Rome ou Londres. En fin, concernant les produits de maquillage, l’attention est accordée au lait, savon et lotions qui ont vocation à transformer le teint le plus rapidement que possible. Le primat à ce niveau est aussi accordé aux marques extérieures et occidentales compte tenu de la connaissance du contexte de fabrication des produits. Les enjeux publicitaires et financiers voudraient que certains produits locaux qui transforment le teint noir en jaune aient de l’ascendance sur ceux qui ne font que noircir le teint noir. Tout compte fait, l’importance est accordée au produit qui transforme le teint. Le tableau ci-contre présente en pourcentage le niveau d’influence de ces facteurs sur les deux tranches de la population cible qui est de trois ordres.  

Les élèves de Tle
Population d’oyack
Population hasardeuse
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
Programmes de télé
80 %
RAS
30 %
25 %
33 %
15 %
Vêtements
75 %
RAS
20 %
10 %
23 %
15 %
Produits de maquillage
40 %
RAS
15 %
5 %
 9%
00 %
Analyse et interprétation des résultats
     En limitant les produits de consommation à ces trois formes produits, nous avons l’intention d’insister sur les éléments qui affectent non seulement la personnalité et l’identité du camerounais, mais aussi et surtout l’émergence du Cameroun avec la ferme et dure précision sur les chaines et programmes de télé qui suscitent convoitise et envie de partir. D’abord, 80% des apprenants ont orienté leur choix vers des programmes comme sept à huit de TFI, 75% pour les vêtements fripes du genre matelot, « DVD (dos ventre dehors) », « VCD (ventre cuisse dehors) » et 40% affirme utiliser un savon ou un lait gommant même si certains sont déçus par leur inefficacité à changer leur teint. Ils ont cité entre autre white express, carotis… l’effectif obtenu pour le premier est de 204 apprenants sur 256, pour le second est de 192 sur 256 et le troisième est de 102 sur 256. La marge de réticence pour les trois éléments est de 52 personnes pour le premier, 64 pour le second et 154 pour le dernier. En suite, la population d’oyack cumule pour le compte de la jeunesse 30, 20 et 15% respectivement pour les trois formes de produit. Et les adultes, 25, 10 et 5%.  Ce qui pour les jeunes donne un effectif de 105 personnes sur 350, 70 sur 350 et 52 personnes sur 350 ; et pour les adultes 87 personnes sur 350, 35 sur 350 et 17 sur 350. Tout le monde à ce niveau semble avoir au moins une attirance pour ce qui est des formes de produit citées. Non sans dire qu’ils méprisent les chaines et programmes nationaux, mais ils ne les préfèrent pas. La dernière population présente un résultat de 33%, 29% et 9% pour les jeunes ; soit 46 personnes, 40 et 12 sur 140 personnes chronologiquement pour les programmes et chaines de télé, les vêtements et les laits, lotions et savons. Les adultes pour ce même registre, enregistrent 15% uniquement pour le premier et 15 autres pour le second. Ce qui donne un chiffre de 21 personnes sur 140 pour les programmes et chaines de télé externes et 21 autres pour les vêtements de préférence occidental. Il ne reste plus que 5% soit 7 personnes sur 140 favorable et accros aux chaines et programmes nationaux et africains comme Afrique médias. Il va s’en dire que si nous convoitons la réussite de l’occident au point de se renier, c’est précisément parce que nos enfants et nous avons choisi leurs programmes et chaines de télé pour en faire une préférence ; ce qui par ricochet laisse insidieusement et naïvement penser que tout ce que l’autre fait est bien. Voilà pourquoi il faut aller même jusqu’à porter le sous vêtement qu’il a déjà porté. De ce fait, comment dire l’influence néfaste de l’acculturation sur la population camerounaise notamment la jeunesse et sur l’émergence du Cameroun en terme démographique ?           
4-2  En terme démographique
     Notre principal résultat qui se décline à partir de cet aspect manifeste et matérialise la volonté de la part de nos jeunes d’immigrer vers l’occident. Les adultes sont un peu plus réticents  compte tenu de l’âge et des enfants qu’ils possèdent. Toutefois, ils possèdent tout de même un pays de rêve. Ce résultat montre bien comment il y-a urgence chez nos jeunes qui veulent partir et ils n’ont pas hésité dans les débats à brandir leurs stratégies de départ ; soit par voiture de pays en pays jusqu’au Maroc, soit par vol à travers les multiples programmes d’immigration qui s’offrent à eux. La fascination pour l’occident qui à travers leur programme de télé miroite un univers éclatant où il fait beau vivre et attire davantage nos jeunes qui s’en vont activement promouvoir encore plus leur développement. Les programmes d’immigration n’en sont pas des restes et constituent pour cela l’une des stratégies la plus accessible et la plus fiable ; surtout pour ceux qui ne possèdent pas assez de moyen pour se présenter personnellement devant une ambassade. Il est donc très évident eu égard à cela d’entendre élève Mewabo de la Tle A4 Allemand affirmer avec fierté qu’après son bac elle jouera à la loterie américaine pour aller nager dans les plages de Californie. Le tableau ci contre présente les stratégies d’immigration  compte tenu des deux tranches de la population.

Les élèves de Tle
Population d’oyack
Population hasardeuse
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
Green Card
30%
RAS
37%
5%
32%
9%
Cominada
25%
RAS
20%
4%
18%
4%
Véhicule
27%
RAS
25%
00%
15%
02%
Demande personnelle
5%
RAS
2%
7%
5%
15%
Analyse et interprétation des résultats
     Dans l’optique de peser le degré de convoitise pour l’occident et de voir à quel point le départ urge, nous avons bien voulu laisser le choix à notre population cible de brandir leur moyen de départ le plus proche.  C’est tout le sens et la teneur de ce tableau où il apparait à première vue que la green card, concernant l’échantillon des apprenants, se trouve hisser au sommet des stratégies de départ les plus accessibles avec 30%, 25% pour le programme canadien, 27% pour le voyage de véhicule en véhicule et 5% pour une démarche normale de demande de visa. Concrètement parlant, les apprenants de terminale présentent un taux de 87%, soit 222 à avoir l’intention de partir sur 256. Seulement 34 à qui cela ne signifie rien et qui refusent de céder à la convoitise suscité par l’occident. Les jeunes de la population d’oyack, compte tenu de leur promptitude et de leur enthousiasme pour ce qu’ils voient sur les écrans présentent un taux de 84% et les adultes de 16%. Personne à cet effet ne présente de réticence ; ils sont pour les jeunes 294 personnes et les adultes 56 à vouloir se lancer un jour dans la course pour le visa vers l’occident. Les jeunes de la population hasardeuse sont également en tête avec 70%, soit un effectif de 98 personnes sur 140. Les adultes optent pour un taux de 30%, l’effectif correspondant étant de 42 personnes. On comprend clairement que si le mode de déplacement de véhicule en véhicule et de pays en pays est très sollicité chez les jeunes, c’est en raison de leur non possession des moyens susceptible d’assumer un voyage direct. Autant se déplacer d’un pays à un autre jusqu’à destination tout en cherchant de quoi survivre dans les pays intermédiaires. On constate bien que la jeunesse faiblit une fois de plus ; on pourrait bien s’interroger sur les causes internes liées à un tel affaiblissement. Avant d’y penser, examinons en terme linguistique notre principal résultat.
4-3 En terme linguistique
     Le résultat de cet aspect est très concluant et son pessimisme à l’égard de la recherche d’une particularité linguistique ou valorisation des langues nationales au Cameroun n’est plus à démontrer. Des deux tranches de notre population cible, les adultes sont ceux là qui maitrisent avec cohérence et précision les langues nationales au côté des langues nationalisés et les jeunes dans la grande majorité n’en connaissent même pas un mot en langue nationale (la leur) ; très peu sont ceux qui balbutient. Tous comprennent ou parlent au moins couramment l’une des deux langues nationalisées. Le tableau ci-dessous donne avec précision les conclusions de ce résultat.

Les élèves de Tle
Population d’oyack
Population hasardeuse
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
Français
100%
RAS
100%
100%
100%
100%
Anglais
70%
RAS
35%
40%
45%
50%
Langue maternelle
20%
RAS
13%
87%
20%
80%
Autres langues
19%
RAS
17%
00%
15%
00%
Analyse et interprétation des résultats
     En vue de voir les proportions d’usage des langues qui existent au Cameroun, nous avons laissé à notre population le légitime droit d’en juger. Les attentes de ce résultat reposaient fondamentalement sur le niveau d’expression de chaque langue par chaque personne interrogée. La langue maternelle mettait un accent grave sur la langue de chaque individu. Le but ici étant de voir et de mesurer les proportions d’usage par rapport aux autres langues notamment le français et l’anglais. La ligne des autres langues met en évidence les langues comme le chinois, l’italien, l’espagnol, l’allemand, le latin et le grec. Le tableau ci-dessus qui fait objet d’analyse et d’interprétation dévoile en substance et de manière cruciale l’idée que le français, au regard de la zone à dominance francophone reste la langue la plus exprimée. Qu’il soit des jeunes ou des adultes de l’échantillon d’oyack, des élèves de terminale ou de la population hasardeuse, le français à pignon sur rue. Compte tenu de leur naturelle exclusion par les bornes des âges recommandés, la tranche des adultes n’existe pas pour ce qui est de l’échantillon des apprenants. Donc, on note un total de 746 personnes sur 746 qui parlent et entendent français. La deuxième langue à savoir l’anglais connait une baisse de 30% par rapport à la première pour le cas des élèves ; soit 70% des apprenants assurent parler et comprendre. Ceci, pour un effectif de 179 élèves sur 256. Ce qui suppose qu’il y-a 30% qui reconnaissent n’être pas à même de parler et de comprendre cette langue. Ces 30% représentent 77 élèves sur 256. La population d’oyack enregistre un total de 75% à raison de 35% pour les jeunes et 40 pour les adultes. On comprend dès lors que 262 personnes parlent et comprennent l’anglais et 88 avouent ne rien savoir. La population hasardeuse obtient 95%, 45% pour les jeunes et 50% pour les adultes. L’effectif obtenu est de 332 personnes sur 350. Pour cette ligne, la jeunesse discute la place avec les adultes ; ce à cause de la scolarisation des premiers et de l’affrontement direct avec le colon pour les deuxièmes et les conséquences s’enregistrent sur la langue inhérente ; les jeunes en sortent perdant comme le démontre la ligne de la langue maternelle où on note seulement 20% des élèves qui parlent et comprennent leur langue. Ce qui veut dire qu’ils ne sont que 51 apprenants sur 256 à maitriser leur langue. Les 205 autres ont complètement perdu les repères linguistiques d’origine. Sur la population d’oyack, les adultes incarnent encore ce conservatisme linguistique avec un taux de 87%, soit 304 personnes sur 350. Les jeunes restent à la traîne avec 13% ; soit 46 personnes sur 350. Idem pour la population hasardeuse où les adultes enregistrent un taux de 80% et les jeunes 20%. Ceci, pour un effectif de 280 personnes sur 350 pour les adultes et 70 personnes pour les jeunes. Les autres langues n’ont pratiquement pas d’influence sur les adultes ; en ceci qu’elles sont rigidement académiques. Les jeunes en sont plus influencés pour la simple raison qu’elles sont apprises dans les salles de classes surtout pour ce qui est de l’allemand et de l’espagnol qui ne sont pas pour autant parlés comme le démontre les 19% que leur accordent les apprenants. Soit 48 apprenants sur 256. Il en est de même pour la population d’oyack et celle dite hasardeuse qui se partagent respectivement 17 et 15%. Soit 59 personnes sur 350 et 21 personnes sur 140. Il ne fait aucun doute à bien des égards que les langues nationales sont en voie de disparition au profit des langues nationalisées, précisément avec l’appui de l’éducation qui fait leurs promotions. Dès lors, comment comprendre notre résultat en terme traditionnel ?                
4-4 En terme Traditionnel
     Ce que nous attendons des personnes interrogées dans ce résultat, c’est non pas l’assurance de la maitrise du caractère folklorique de la tradition Camerounaise, mais davantage le degré d’adhésion et d’influence des traditions étrangères par l’entremise de la religion. Il s’avère au sortie des échanges que la religion Judéo-chrétienne et celle dite arabo-musulmane gagnent davantage du terrain. Non sans nier son importance pour l’éducation, la religion est un moyen d’expression de la culture et de la tradition d’un peuple. L’Afrique et le Cameroun  qui n’en ont pas une religion mécaniquement institutionnalisée ne fait que subir la phagocytose des deux plus dominantes. C’est en ce sens que sur l’aspect traditionnel, l’acculturation religieuse est d’une incidence négative sur l’émergence du Cameroun. Sur ce terrain, de la population cible, personne n’est épargné. Mais l’accent est toutefois mis sur les adultes qui sont plus religieux que les jeunes plus accros à la mondanité. Lorsque nous parlons de plus religieux, nous entendons dire plus engagé dans les rites religieux, ce qui n’épargne par les jeunes. Le tableau ci-contre donne en pourcentage le degré d’adhésion à trois groupes religieux présents en Afrique. Nous verrons en dernière analyse que la religion africaine est totalement méconnue à cause de son caractère non mécaniquement institutionnalisé et hiérarchisé comme c’est le cas chez les autres.

Les élèves de Tle
Population d’oyack
Population hasardeuse
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
jeunes
Adultes
Religion judéo-chrétienne
80%
RAS
40%
30%
25%
28%
Arabo-musulmane
20%
RAS
10%
07%
17%
25%
Religion africaine
00%
RAS
00%
08%
00%
05%
Analyse et interprétation des résultats
     La première faille à ce niveau aura été d’avoir choisi pour population cible une zone à forte influence catholique. Les résultats ne sont pas à ce titre biaisés compte tenu de l’étendu de la population. Du tableau synthétique ci-dessus, il ressort dans un premier temps qu’au sujet de la population des apprenants, la tranche des adultes est naturellement exclue vu que la limite d’âge de cette tranche ne concerne personne. Il reste tout de même que pour cette population, la religion judéo-chrétienne occupe le premier rang avec 80% d’adhérent soit 204 élèves sur 256. La religion arabo-musulmane occupe le second rang avec 20% d’adhérent soit 52 élèves sur 256. L’existence d’une possible religion africaine est complètement ignorée par cette tranche de la population. Le quartier oyack se trouve certes dans une zone où figure plus d’églises que de mosquées, environ trois mosquées pour huit églises. Les jeunes, dans la limite de l’âge exigé sont à 40% et les adultes à 30%, ce qui donne 70% d’adhérent de cette population à la religion judéo-chrétienne ; soit 245 personnes sur 350. 10% et 07% respectivement pour le compte des jeunes et des adultes de la religion arabo-musulmane ; pour un total de 17% et un ratio de  59 adhérents sur 350. Concernant la religion africaine, les jeunes d’oyack également n’en savent rien et les adultes quant à eux occupent 08%, soit 28 adultes sur 350 bien qu’ils soient nombreux à  la pratiquer sans la connaitre. Tout calcul fait, il reste exactement 5% d’adhérents n’appartenant à aucune de ces confessions. Ces 5% ont la valeur de 17 personnes sur les 350 interrogées. La population hasardeuse répond elle aussi favorablement pour la religion judéo-chrétienne avec un pourcentage de 25% pour les jeunes et 28% pour les adultes ; soit un total de 53% pour un ratio de 74 adhérents sur 140. La religion arabo-musulmane suit avec un léger déséquilibre non moins négligeable. Les jeunes sont à 17% et les adultes à 25% ; soit une addition de 42% et un effectif de 58 membres sur 140 interrogés. La religion africaine n’enregistre que 5% en faveur des adultes ; ce qui donne un faible résultat de 07 membres sur 140. Tout compte fait, les chiffres parlent d’eux-mêmes ; on enregistre avec honte l’ignorance, la méconnaissance et la négligence d’une religion africaine naissante, institutionnalisée et idéologiquement concurrente. Si un tel résultat se présente avec une allure pessimiste, comment se saisir des conséquences en terme de mœurs ?               
4-5 En termes de mœurs
     Compte tenu de ce que nous sommes dans une analyse quali-quantitative d’examen de données et que les mœurs relèvent de l’ordre du comportement, de la manière d’être et de se tenir et donc de la qualité de l’être, nous avons l’intention ici d’exprimer à partir de cet aspect du principal résultat le niveau d’appropriation des mœurs occidentales. La jeunesse une fois de plus reste en tête du résultat. Il est certes vrai que l’africain a une particularité aigu dans son style expressif et dans sa manière d’être et de se donner au monde ; le Camerounais étant un africain, ne peut que se sentir concerner. Ce résultat vise à étaler le niveau d’appropriation de la manière d’être occidentale sur notre population, ce qui est une forme d’acculturation au sens physique et psychologique du terme et influence la personnalité africaine qui aura tendance à disparaitre si rien n’est fait. Les jeunes sont une fois de plus les victimes de premier rang et les adultes précisément ceux qui n’ont jamais traversé la méditerranée en sont quasiment épargnés au regard de  leurs reculs avec le monde mondaine. Ce qui ne les empêche pas de copier chez les plus jeunes. Ce résultat a été grandement visible dans les débats avec les élèves de terminale où la grande majorité avait un accent tiré dans l’expression. Le style du genre à vouloir toujours accompagner chaque mot d’un « beuh » chez les garçons et à rendre aigu chaque mot pour les filles. Les élèves comme Feumba, Kuaté et Dimba tous garçons affirment respectivement être à l’aise lorsqu’ils portent les boucles à oreilles, le pantalon sous la fesse et se tressent les cheveux. De telles attitudes n’ont rien de strictement africain et ne sont que le résultat de l’influence des medias occidentaux.  On comprend dès lors qu’avec l’acculturation il n-y-a plus seulement modification de la culture d’un peuple, mais aussi des mœurs propres à ce peuple.  
     Au regard de ce qui précède, force est de constater que le résultat le plus évident et le plus indubitable est celui du caractère néfaste de l’acculturation ; en raison de son influence négative sur la jeunesse particulièrement et sur l’émergence du Cameroun. Cependant, comment faire face à cette situation qui tant à nous exclure de nous même, à nous rendre étranger à nous même ? Quelles sont les mesures efficaces pouvant nous permettre de remédier à l’acculturation notamment ses facteurs ?
5 Mesures de remédiation
     Du prélude à l’acculturation passant par les facteurs et l’analyse méthodologique pour aboutir aux résultats, une chose reste évidente, claire et certaine ; c’est que l’acculturation est un obstacle à l’émergence du Cameroun. C’est la raison pour laquelle à l’aide des penseurs comme Descartes, Towa et Njoh Mouelle le chapitre suivant a vocation de remédier à ce frein que représente l’acculturation.
5-1  L’Emergence par la connaissance scientifique
     Une façon de dribler et de barrer la voie au caractère grandissant de l’acculturation, consiste à aller chercher ce que la nature nous offre de plus beau et de plus chère. A partir des causes de l’explication des phénomènes, il est possible de parvenir à la construction d’une épistémologie capable de soutenir tout programme de développement. C’est en ce sens que la connaissance scientifique peut être le socle de l’émergence ; car si on connait les causes qui ont précédé à la naissance d’une chose, il est possible de reproduire la chose à des exemples infinis. Etant entendu que c’est la nature qui nous donne l’explication cohérente des phénomènes, étant entendu qu’elle n’est pas la propriété d’un peuple d’un territoire ou d’un continent, alors, nous autres africains, au lieu de contempler la nature béatement et naïvement et faire corps avec ce que les autres  apportent, nous gagnerons, nous avons le devoir de se lancer aussi dans la recherche des causes de l’explication des phénomènes ; gage de la formulation solide de la connaissance scientifique. Donc, tacler l’acculturation revient à faire corps avec la connaissance scientifique qui nous ouvre les portes du bien être et de l’amélioration quantitative et qualitative de l’existence humaine en générale et africaine en particulier. On pourra avec raison nous rétorquer que la connaissance scientifique ne viendra pas empêcher à la femme noire d’Afrique de transformer son teint. Ce qui est totalement vrai, raison pour laquelle nous pensons que la connaissance scientifique résout en partie le problème de l’acculturation ; notamment l’aspect convoitise qui donne l’envie à nos jeunes de partir par tous les moyens. Lorsque nous parlons de connaissance scientifique, nous faisons précisément allusion aux disciplines qui ont un versant technique comme la physique par exemple. C’est dans cette mouvance que Descartes  ayant acquis les notions générales au sujet de la physique affirme qu’elles sont nécessaires pour l’humanité. Aussi affirme t-il :
« Car elles m’ont fait voire qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions en même façon les employer aux usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maitre et possesseur de la nature. Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé. »[16]
On comprend très clairement par cette affirmation que la connaissance de la physique seulement peut nous épargner et mettre à notre disposition bons nombres de choses convoitées chez les occidentaux. Ce qui comme précédemment souligné ne résout pas totalement le problème ; car la connaissance scientifique ne nous donne pas une particularité singulière qu’on ne s’aurait retrouvé chez l’autre, mais grâce à elle on peut se façonner une particularité en l’associant avec nos cultures. Et comme le développement est une question de touche particulière qu’il faut brandir aux yeux de l’humanité, alors nous gagnerons à être créateurs et innovateur.  
5-2 La logique de la création et de l’innovation chez NJOH Mouelle.
     En guise de complément, la logique de la création et de l’innovation vient en renfort à la connaissance scientifique en vue de marquer la nécessité qu’il y-a pour le Cameroun s’il veut sortir de l’aliénation culturelle d’être original et créateur. Cela suppose qu’il faille au préalable se débarrasser des éléments qui nous clouent et nous attachent dans l’irrationnel,  la soumission et la monotonie. Parmi ces éléments, l’auteur de Jalon I insiste avec acuité sur la religion qui est très loin de favoriser l’épanouissement maximal et la libération effective de l’homme compte tenu de ce qu’elle nous endort dans l’irrationalité, la répétition et l’idéalisme. Par voie de conséquence, nous empêche d’être créateur et innovateur. Donc, par la connaissance scientifique, nous avons le devoir non seulement de créer, mais aussi et surtout d’innover. C’est de cette manière que nous allons nous débarrasser à petit feu des facteurs d’acculturation notamment de la religion et des effets liés à la convoitise en générale. Dans ces effets, nous rangeons les mas medias, le style vestimentaire. Si nous gardons toujours présent à l’esprit l’urgence qu’il y-a à être créateur et innovateur, nous n’hésiterons pas à mettre sur pied des très jolis et descends vêtements en quantité industrielle comme celui présenté à l’image 11. Etre créateur et innovateur exige un moyen de consolidation de la conscience nationale ; l’apprentissage et la valorisation voir meme la survalorisation de nos langues nationales s’impose à tous comme moyen de consolidation de la conscience nationale ; l’apprentissage de nos langues nationales s’impose à tous comme mesure d’urgence. Si nous tenons vraiment à l’émergence, il faut bien quelque chose qui incarne notre distinction par rapport à l’autre ; nos langues nationales valorisées peuvent néanmoins jouer ce rôle. On pourra naïvement nous poser la question de savoir comment parvenir au regard de la diversité linguistique ? A nous de  répondre par la force des institutions étatiques. Il sera question de penser une organisation formelle structurelle d’apprentissage de ces langues, du moins les plus dominantes. Et pour donner plus de tonus et de crédit à ces langues l’Etat pourrait commencer déjà par traduire la constitution, son apprentissage doit s’imposer dans tous les établissements et à tous les niveaux en fonction de la répartition et de l’organisation et surtout à un coefficient très élevé pour susciter l’adhésion des apprenants. Cela implique logiquement qu’on devrait non pas se débarrasser de la francophonie et du Commonwealth, mais davantage leur apprendre par assimilation à nos langues pour plus d’emprunt ; car plus une langue à des emprunts, plus elle tend à disparaitre. Ainsi, le français et l’anglais ne seront non plus seulement des facteurs d’acculturation, mais aussi des modèles de renforcement, d’inspiration et de structuration grammaticale syntaxique et morphosyntaxique et nos langues ; des facteurs d’enrichissement linguistique et culturel au regard des multiples emprunts à effectuer en vue de nourrir nos langues nationales. En déployant une telle stratégie dans sa matérialisation, on est innovateur. Njoh Mouelle est du même avis lorsqu’il voit en la religion  une forteresse pour l’initiative créatrice et innovatrice qui nous permet de se lancer avec optimisme dans la batail pour le développement. Il écrit :
« Nous nous bornerons à souligner le fait suivant qui est le plus important pour notre propos : ce n’est pas avec la religion, strictement parlant, que nous pouvons espérer limiter les effets aliénateurs de la modernisation, car l’esprit de religion étouffe en l’homme les meilleures dispositions à la créativité à cause justement de la soumission qui le caractérise. (…) Or il faut à l’homme un peu plus d’initiative créatrice pour pouvoir envisager avec optimisme de faire échec aux divers formes d’aliénations que lui présente en perspective la société devant sortir de la bataille du développement.»[17]
En vue du mieux être et du développement effectif du Cameroun synonyme de la mise à   l’écart de toutes formes d’acculturation, nous gagnerons à être iconoclastes comme le pense Towa.
Image 11
5-3 M. TOWA et l’iconoclasme révolutionnaire
     Marcien TOWA reste dans la lignée de la recherche de l’innovation et de l’authenticité au regard du caractère programme de sa perspective développementale. Tout part de la volonté d’être nous même, de manifester et de présenter notre être distinctif dans le monde. Ce qui suppose a priori que nous ne sommes pas nous même, que nous ne sommes que ce que la colonisation a voulu faire de nous ; des êtres de fond en comble acculturés. Pour rendre effectif cette volonté d’être nous même, d’affirmer notre humanité et notre particularité dans le monde, Marcien TOWA pense qu’il faille d’abord se débarrasser de tout ce qui pourrait se présenter comme un obstacle. Au regard de son caractère dogmatique et non critique, l’ethnophilosophie apparait donc comme ce dont il faut se débarrasser. L’implication directe de l’implantation de notre être intime dans le monde coïncide avec la stricte exigence de se nier, de transformer notre être en profondeur pour devenir l’autre, pour s’européaniser. « L’option est donc sans équivoque : se nier, mettre en question l’être même de soi, et s’européaniser fondamentalement »[18] Ceci, avec pour but principal d’acquérir, de "voler" son secret, secret de sa force, de sa puissance et de sa domination sur nous. Le mouvement de la négritude c’est présenté comme une mesure salvatrice pour le continent  noir, mais en vain précisément parce que :
« L’erreur de cette première démarche ne résidait pas dans la volonté de s’emparer du secret de l’occident, mais dans la croyance fort répandue que ce secret consiste en quelque sorte en une recette communicable par initiation »[19]
Une fois ce secret mis à notre disposition, il revient à présent de retourner dans le passé avec le dessein de le secouer et de rejeter tout ce qui pourrait être un frein à la maitrise de ce secret à savoir la science et la technique. La stigmatisation de notre passé est fondamentale dans la mesure où elle nous permet de nous défaire de ce qui dans notre histoire, dans nos cultures, dans nos traditions a causé notre défaite et fait notre faiblesse. Nous aurons donc à faire avec ce qui dans notre passé nous semble bon, l’associer avec la technoscience et obtenir quelque chose de précis et de particulier. C’est tout le sens de l’iconoclasme révolutionnaire qui pour Towa :
« Constitue la voie unique conduisant à la fois à l’émergence d’une humanité africaine rajeunie et robuste et à l’authenticité ; c’est la destruction des idoles traditionnelles qui seule permettra d’accueillir et d’assimiler l’esprit de l’Europe, secret de sa puissance et de sa victoire sur nous. Et c’est seulement en édifiant une puissance comparable aux plus grandes puissances de notre temps, et donc capable de résister à leurs agressions éventuelles et à leur impérialisme que nous aurons le pouvoir et les moyens de nous affirmer comme monde autocentré politiquement, économiquement et spirituellement. »[20]   
L’essentiel de la position de Towa se résume en l’établissement d’un programme de développement pour l’Afrique. Programme qui exige la mise en évidence d’une spécificité à brandir qui sans doute selon l’auteur se trouve  dans notre passé. Comme notre passé est fait de blanc et de noir, rejeter le noir et présenter le blanc serait largement insuffisant pour faire face à la puissance occidentale déjà dominante. C’est la raison pour laquelle, ce qui urge c’est la maitrise et l’assimilation préalable du secret de cette puissance. Ce secret pourra être joins aux bonnes valeurs de notre passé et nous permettre d’affronter véritablement l’occident. La chine illustre avec clarté cette stratégie et constitue pour cela un exemple exemplaire. En vue de sortir victorieuse dans la confrontation avec d’autre culture et d’autre peuple, la chine a conservé ce qu’elle avait de plus chère dans sa culture, son passé pour s’approprier de ce qui a fait la force de l’occident et enfin joindre cette force avec cette culture. Ce qui donne sa particularité qu’on observe et apprécie aujourd’hui. Particularité qui se dévoile dans la langue, le vêtir, les mœurs en occurrence la consommation avec le bois. La preuve de l’appropriation de ce qui a fait la force de l’occident est la mise en relief dans le cinéma chinois de l’usage des armes à feu, qui dans l’esprit du cinéma est fait pour détruire et anéantir l’usage du Kung Fu toujours victorieux au finish. Que dire à fortiori de sa possession du nucléaire qui garantie sa sécurité ? Qui garantie la sécurité de son économie et de la mise évidence de sa politique. On comprend dès lors qu’avec l’acculturation nous n’avons aucune particularité. Nous embrassons tous et ne possédons rien de strict. Raison pour laquelle il faut en découdre avec ses facteurs et pour ce fait, il faut être conscient des enjeux du développement.
5-4  La prise de conscience des enjeux du développement : corollaire de la mise à l’écart de toute forme d’acculturation et valorisation des cultures nationales
     Il est impérieux si on tient à émerger véritablement de dissoudre l’acculturation notamment ses facteurs. Compte tenu des enjeux du développement, de la course effrénée vers le mieux être que possible, il est urgent pour le Cameroun de valoriser ses cultures non seulement théoriquement dans les programmes scolaires, mais aussi techniquement dans la pratique. Etre conscient des enjeux du développement suppose une dépense énergétique nationale pour le bien être national. Ce qui implique logiquement que chacun fasse bien le travail qu’il est appelé à faire tout en restant à sa place. Si nous avons conscience qu’il nous faut aussi être émergent nous devons travailler pour cette émergence. Cela demande un peu plus d’exubérance dans le nationalisme. Cette prise de conscience est déjà un premier moment dans la mise à l’écart progressive des facteurs d’acculturation. Car, rien qu’à se faire l’idée de voire sa particularité faire le tour du monde, on ressent la volonté de ne plus faire comme l’autre, de rejeter ce que l’autre nous a imposé avec force et de ne conserver que ce qui sied avec notre vision du monde, avec le sens que nous volons donner au monde. La fierté d’un peuple c’est le voyage de sa culture dans le monde et par conséquent l’élimination des éléments étouffants et encombrant des autres cultures. Il faut donc, pour une émergence concrète  du Cameroun, cesser de penser que le métissage naïf et borgne des cultures est source de développement. Peut être d’enrichissement culturel, mais pas de développement, au regard de l’exigence de la particularité et de la singularité qu’il sollicite. Avec le métissage culturel honteux et triste que connait le Cameroun, son émergence envisagée pour 2035 est à redouter compte tenu du caractère disperser et désordonner des pouvoirs  publiques dans l’organisation structurelle et formelle des langues et cultures nationales. Laissons place à la conclusion et à la discutions d’étayer  davantage ce prélude.
Discussion et conclusion
     Notre analyse discussive repose essentiellement sur le contenu antinomique des décisions gouvernementales au sujet de la volonté de ceux-ci à faire éclore une véritable conscience nationale et un véritable développement. Le constat qui s’impose est celui de la dispersion et du désordre des pouvoirs publiques au côté du quel on pourrait ajouter incohérence et illogique dans la quête du but ultime à savoir l’émergence. Nous nous sommes accordés à dire que l’acculturation est un danger pour la culture nationale qui se doit d’être le symbole représentatif de notre particularité, mais s’arranger à tous faire pour ne pas être cohérent dans nos décisions serait plus qu’un danger. Le conflit entre le ministre de la culture et le premier ministre illustre fort bien cette incohérence. Comme précédemment établit, la connaissance scientifique n’est pas l’apanage d’un peuple en tant qu’elle se trouve dans la percée du mystère de la nature où l’on retrouve l’explication des causes des phénomènes. Si tant est vrai que la science est universelle, alors il y-a de quoi ne rien attendre de la fameuse promesse du transfert de technologie. Le signal  est donc donné pour se lancer à la recherche des multiples secrets que descelle la nature ; ceci afin de ne plus être  des consommateurs par essence pour parler comme Njoh Mouelle comme c’est le cas d’une vie complètement engloutie par l’acculturation. Donc, les discours attentistes au sujet du transfert des technologies ne devraient plus exister et le financement des recherches devrait être accentué. Il est impossible pour un peuple de vous transférer facilement ce qu’il  a passé des années à murir et qui va vous permettre d’être efficacement compétitif. En plus de l’idée que la connaissance scientifique universelle nous écarte des promesses chimériques, nous avons également dans ce registre de la discussion l’idée que l’acculturation ne concerne plus seulement les modifications des modèles culturels  du peuple acculturé, mais l’inculcation idéologique des formes de penser à ce peuple. Dans inculcation idéologique des formes de penser nous mettons tous ce qui du point de vue idéologique ne nous appartient pas en propre. Il est absurde de s’approprier des formes de penser d’un peuple sans avoir au préalable les mécanismes d’intégration de cette forme de penser à notre réalité ; les réalités étant différentes de part en part. La preuve en est qu’il neige en occident et il ne neige pas en Afrique. Un coup d’œil dans les programmes scolaires au Cameroun nous rappelle dans les ¾ la réalité occidentale, orientale ou asiatique. C’est à quelle fin d’enseigner à nos enfants de la classe de 3ème le Japon de l’ère meiji quand ils n’ont jamais entendu parler du Maki ? Le système éducatif adopté, répond-il véritablement aux préoccupations de la réalité Camerounaise ? Il en va de même pour le système Judiciaire qui lui aussi est occidental. Là encore, le contraste francophone-anglophone se présente ; car les systèmes diffèrent de part en part en fonction de la zone. On se croirait dans deux pays alors que ce n’est pas le cas. Nombreux sont les anglophones qui ne s’en sortent presque pas en zone francophone. Nous ne voulons pas ici exposer le témoignage de maitre x avocat à Buea qui a eu du mal à se reconnaitre dans le fonctionnement du parquet de Ndokoti. C’est là le sens de la dispersion et de l’incohérence dans les décisions gouvernementales. En plus du visage de l’acculturation dans l’inculcation idéologique des formes de penser, il y-a aussi une sorte d’imposition des mœurs à tenir ; notamment dans le cadre de la pratique sexuelle gauche à tel enseigne que la maison blanche astreigne nos Etats d’une possibilité d’endettement contre la validation d’une telle pratique. Le Zimbabwe en sait davantage. L’incohérence dans les décisions des pouvoirs publiques s’annonce encore dans la légalisation et l’autorisation par l’Etat du Cameroun aux écoles confessionnelles d’enseigner leur religion. Ce qui tue le caractère laïc de l’école. A supposer qu’un musulman adviennent à se retrouver dans une zone  où il n’y-a que les écoles de confession catholique. Que fera t-il ? Trahira t-il Mohammed au profit de Jésus ou alors il est forcé de changer de zone ou d’arrêter avec les études ? Le problème n’est non pas sur l’école, mais davantage sur la doctrine enseignée qu’il sera contrains d’apprendre comme matière ; mais qu’il n’acceptera pas comme vérité. Enfin, la plus grandes incohérence et qui nuit à une véritable valorisation  de langues nationales, est la décision selon laquelle de manière régionale et même locale, les langues sont enseignées aux apprenants. Cela suppose que les apprenants de Douala se font enseigner le Douala ceux de Yaoundé le béti... Cette initiative est non seulement d’un désordre incommensurable, mais aussi d’une formalité de haut rang. Désordre parce qu’elle ne vise rien et ne mène nul part. Formalité parce qu’elle répond naïvement aux interrogations sur l’apprentissage de la langue nationale et de surcroit se présente comme une réponse hâtive aux multiples langues étrangères présentes au Cameroun. Il serait préférable de les enseigner (certaines d’entre elles) sans les régionaliser ou les localiser. Nous avons déjà, dans les chapitres précédents, proposé une issue permettant de sortir de cette impasse. Si nous avons tenu à revenir dessus dans la discussion, c’est dans l’intention de montrer à quel point il y-a incohérence dans les décisions administratives. Car être émergent c’est valorisé ses langues de manière méthodique de tel enseigne que tout le monde s’y retrouve en faisant un effort croissant d’hisser l’une d’entre elle au sommet ; car on ne se comprendra jamais dans l’ensemble avec la méthode de régionalisation. Tout se passe comme ci l’on voulait mettre en  communication le coq et l’âne, le chien et la chèvre. Nos apprenants de Yaoundé qui étudient de béti et ceux de Douala qui étudient le Douala ne peuvent rien se dire ; strictement rien. Ils n’appartiennent au même paradigme, les schèmes conceptuels ne sont pas identique or pour se comprendre on doit parler le même langage si non on bavarde. C’est à quelle fin cette régionalisation ou localisation ?
 En définitive, en vue de l’examen de la préoccupation de l’impact de l’acculturation sur la population Camerounaise notamment la jeunesse et sur le processus d’émergence du Cameroun, nous avons pris l’initiative de montrer les signes annonciateurs de l’acculturation en terre africaine et Camerounaise. Ce qui nous a permis de comprendre effectivement que la colonisation et l’ensemble de ses succédanés posent les jalons liés aux facteurs d’acculturation. Parmi ces facteurs nous pouvons citer les religions étrangères, les langues étrangères, le vêtir, les mas médias et le maquillage. L’analyse de ces facteurs s’est encore plus appesantie avec l’aide des penseurs comme Gaston Paul Effa, Towa, Njoh Mouelle et Guillaume Oyono Mbia ; sans oublier Karl Marx et Nietzsche. D’où l’importance à nous accorder au deux catégories de la population à savoir les jeunes et les adultes et l’important dispositif déployé en vue de mener l’enquête, d’administrer et de collecter les données. Le résultat escompté eu égard à cela n’était pas surprenant ; l’acculturation influence négativement la population Camerounaise et freine l’émergence du pays en raison de son caractère aliénateur ; voilà pourquoi nous pensons que pour ralentir son évolution et la peindre d’une croix rouge, nous gagnerons à non seulement maitriser la nature par la connaissance scientifique, mais aussi et surtout à être créateur et innovateur dans la recherche de notre particularité ; gage de notre émergence.                                                         
ANNEXE
1-      Recueil de textes de l’enseignement supérieur au Cameroun, Novembre, 1993
2-      L’enseignement Catholique au Cameroun 1890-1990, publication du centenaire
3-      Tableau de répartition des volumes horaires et coefficients du sous cycle d’observation 6eme  et 5eme
4-      Arrêté ministériel portant définition des programmes de latin des classes de 6eme et 5eme
5-      Emploi de temps harmonisé des classes du premier et du second cycle du lycée d’oyack et des classes de Sil, CP, CE1 et CE2, CM1et CM2
6-      Fiche du questionnaire :
-          Pseudo :…………………  - Tranche d’âge : de 15 à 35 ans ….. de 35 à plus …….
-          Avez-vous conscience de ce que nous sommes sous le poids des cultures étrangères ? Oui …. Non…..  si oui, comment vivez-vous cela ? …………………..
-          Votre chaine ou programme de télé de préférence :……………………………
-          Model vestimentaire de préférence : Boutique :…….. Fripe :………..
-          Utilisez-vous un ou des produit(s) de maquillage ? Oui……. Non…… Si oui, le ou les quel(s) ? …….............. ou RAS………..
-          Aller en occident est-ce un rêve pour vous ?  Oui…..  Non…… Si Oui, par quel moyen …………
-           Quel niveau d’expression et de compréhension avez-vous pour chacune de ces langues :
v  Français : zéro….. Moyen …… Elevé …… 
v  Anglais : zéro…… Moyen …… Elevé………
v  Langue maternelle (la votre plus précisément) : zéro….. Moyen….. Elevé……
v  Autres langues (espagnole, allemand, chinois, italien…) zéro…. Moyen……      Elevé…….
-          A quelle confession religieuse appartenez-vous : Judéo-chrétienne…….  Arabo-musulmane…….. Aucune………
7-      Questions directrices des débats dans les classes de Terminale :
-          Que représentent l’Afrique et l’occident pour vous ?
-          Comment saisissez-vous le rapport que le Cameroun et l’Afrique entretien avec l’occident ?
-          Comment entrevoir le développement de l’Afrique et du Cameroun au regard de la présence des multiples des autres peuples sur son sol ?
-          Est-il possible de faire véritablement émerger le Cameroun et l’Afrique compte tenu des flux migratoires qu’ils connaissent ?   
  
BIBLIOGRAPHIE
1-      Bastide R ; le proche et le lointain, Ed. Cujas 1970
2-      Hegel, la raison dans l’histoire. Introduction à la philosophie de l’histoire, UGE, 1965
3-      Montesquieu, De l’esprit des lois. tome 1, nouveaux classiques Larousse, 1748
4-      Voltaire, Traité de métaphysique, 1734
5-      Gaston Paul Effa,, grasset et fasquelle, Paris, 1998
6-      Guillaume Oyono Mbia, trois prétendants un mari, CLE, Yaoundé, 2007
7-      Karl Marx, Critique de droit hégélien, 1843
8-      Nietzsche, Par delà le bien et le mal, Editions UGE, 1913
9-      Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, CLE, Yaoundé, 1971
10-  Ebenezer Njoh Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Essai sur la signification humaine du développement, CLE, Yaoundé, 1998
11-  Descartes, Discours de la méthode, Fernand Nathan, Paris, 1981
12-  Mounier E ; L’éveil de l’Afrique noir, seuil, Paris, 1948
      



[1] Gaston Paul Effa, , grasset et fasquelle, Paris, 1998, P. 10
[2] Ibid. p. 11
[3] Ibid. P.11
[4] Ibid. P.154
[5] Guillaume Oyono Mbia, trois prétendants un mari, CLE, Yaoundé, 2007, P. 36
[6] Ibid. P. 107
[7] Ibid. P. 104
[8] Ibid. P. 104
[9] Karl Marx, Critique de droit hégélien,
[10] Nietzsche, Par delà le bien et le mal, Editions UGE, P. 85
[11] Ibid. P.86
[12] Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, CLE, Yaoundé, 1971, P.23-24
[13] Ibid. P.47
[14] Ebenezer Njoh Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Essai sur la signification humaine du développement, CLE, Yaoundé, 1998, PP.43-44
[15] Ibid. P. 139
[16] René Descartes, Discours de la méthode, Fernand Nathan, Paris, 1981, P. 73
[17] Op.cit. PP.139-140
[18] Op.cit. P. 45
[19] Op.cit. P. 39
[20] Op.cit. P. 52

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