mardi 30 décembre 2014

LA POSSIBILITE D’UNE PRISE EN COMPTE DE LA CULTURE CAMEROUNAISE DANS LA TENTATIVE DE L’ELABORATION DE SON SYSTEME EDUCATIF.



LA POSSIBILITE D’UNE PRISE EN COMPTE DE LA CULTURE CAMEROUNAISE DANS LA TENTATIVE DE L’ELABORATION DE SON SYSTEME EDUCATIF.
                                                             Introduction
     Communément définie comme ce qui reste quand on a tout oublié, la culture apparait comme ce sur quoi une nation fait reposer ses principes idéologiques susceptible de promouvoir et de faire perdurer son développement.  Plus encore, la culture est l’ensemble des traditions, des valeurs, des acquis intellectuels et des savoir-faire propre à une société humaine. Sous un angle philosophique, la notion de culture est prise dans un rapprochement avec la notion de nature. Et c’est en cela qu’elle désigne l’apport et la contribution de l’homme à la nature, et représente l’ensemble de tous les efforts fournis par les hommes en vue de créer des moyens d’adaptation des possibilités d’action sur la nature. Une telle notion, pour plus de consistance dans la réflexion ne saurait être prise de manière unique ; c’est en ce sens qu’elle peut être accompagnée du terme éducation qui peut être entendue comme un enseignement des règles de conduite sociales et formation des facultés physiques, morales et intellectuelles qui préside à la formation et à l’acquisition de la personnalité. Plus précisément, l’éducation est un processus de socialisation des individus. Et le système éducatif devient donc cette organisation et structuration andragogique et pédagogique formelle du parcours scolaire académique et professionnel. Au regard de ces deux notions, on ne pourrait faire le constat dans le contexte camerounais où nous sommes du rapport qu’ils peuvent avoir dans l’objectif qui vise à élaborer le système éducatif camerounais. On pourrait donc formuler le problème en se demandant quel serait l’apport de la culture camerounaise dans l’élaboration du système éducatif camerounais. Dès lors, il est connu de tous que la culture camerounaise est imbibée de manière folklorique de la culture occidentale et que son éducation connait une réalité dualiste tenue de bout en bout par le model français et occidental. Compte tenu de cela, comment parvenir à nuancer cette réalité pour enfin de compte utilisé ce qui reste de notre culture et le mettre au service de l’objectif qui vise à élaborer un système éducatif camerounais digne de ce nom ? Pour ce fait, après avoir présenté de manière sommaire la consistance de la culture camerounaise et le système éducatif adopté, nous allons analyser les éléments de la culture  camerounaise pouvant favoriser l’élaboration de son système éducatif.
                               A- Présentation sommaire de la culture camerounaise
       Il ne serait pas faux de dire a priori que les camerounais sont acculturés. Cette acculturation trouve son fondement non seulement dans l’histoire, mais aussi et surtout dans les enjeux politiques et économiques. Ce qui est un alibi à une double diversité de la culture camerounaise. Une diversité interne marquée par son dualisme anglophone et francophone, et une diversité due à son ouverture prématurée au monde caractérisée par les éléments culturels asiatiques, américains et européens.
                                                             I- La diversité interne
     Il s’agit plus clairement d’une diversité inhérente à la nation camerounaise et qui a ses origines dans la période coloniales. C’est celle là qui prend en compte et dans une unicité parfaite le côté anglophone et celui dit francophone. C’est une diversité qui entre dans ce qu’on pourrait appeler philosophiquement l’en soi camerounais. Elle est marquée par des traits comme :
1- Tribus et langues
           Le Cameroun est un pays multilinguistique et tribal, en plus des deux langues officielles héritées de la colonisation, le pays regorge plus de 250 langues maternelles encore connues sous le nom de dialectes. Ces langues varient d’une région à une autre ainsi que les tribus et parfois ne partagent entre elles aucune similitude. Elles peuvent être dites régionales par abus mais très spécifiques entre elles au point ou on parle au Cameroun d’un village une langue maternelle ou d’une tribu une langue. Dans la région du littoral par exemple, nous avons la langue « bassa » très répandue chez les populations des côtes mais aussi l’ « ewondo » qui est parlée dans les cités administratives de la capitale économique. On peut aussi citer quelques sous ensembles tels que le « duala » et aussi la « yabassi ». A ces langues s’attachent aussi les tribus correspondantes (bassa,duala,yabbassi). Dans les grasfields c'est-à-dire dans l’ouest du pays,ce sont les Bamilékés et ici, les langues diffèrent d’un village a un autre mais néanmoins, on peut les classer selon quelques ensembles. On a par exemple le « fè,éfé » qui est parlée dan le département du haut-nkam(bafang) , le « ghomala » qui est parlée dans les villages  comme Bandjoun, Baham, Bafoussam….A côté il y a le « medumba » parlée dans le Ndé plus précisément a Bangangté. Le « yemba » et le « Ngomba’a » sont plus parlées dans les bamboutos et la Menoua. On doit aussi mentionner le « Bamoun » qui est parlée a Foumban.  Dans le Nord, les langues sont plus généralisées  par rapport a l’ouest, ici, on a le « Foulbé », le « peul ou Foufouldé ». A ces langues se collent les tribus comme les « moundans, les Guisigas et les foulbés. Au Nord-Ouest, tout comme au Sud-ouest, un mélange de français et d’Anglais fit naitre le « Pigin », mais a côté il y  a aussi des langues comme le « Bakweri ». Dans les régions du centre et Sud, les langues sont aussi plus généralisées par rapport toujours a l’Ouest ou la division rend parfois impossible la communication. On a ici par exemple le « Bulu » qui best plus parlées a Ebolowa et l’ »Eton » dans le centre. Le constat est fait ici que les Cameroun est un tout dans lesquelles les langues maternelles s’entremêlent. Cependant dans le processus de l’enseignement et de la formation du système éducatif, quel peut être l’apport de ces langues. Les tribus s’y afférentes sont tout de même les Etons et les Bulus
2- Coutumes et traditions
     Dans la culture camerounaise et en Afrique, elles se présentent comme étant les éléments pratiques inhérents à celle-ci. On fait face ici à ce qu’on pourrait appeler phase théorico-pratique d’un processus pédagogique embryonnaire. C’est le contenu même de ces coutumes et traditions c'est-à-dire ce caractère pédagogique qu’il contient qui fait la force de sa diversité. Cette diversité qui réside dans les différentes pratiques que l’on observe dans nos tribus.  Pratiques qui sont de nature à nous plonger dans une parfaite harmonie avec la nature bien que nous vivons dans  une promiscuité et une précarité totale. Promiscuité et précarité dans la façon de se vêtir, de manger et de se soigner. Les coutumes et les traditions font même parti de l’en soi camerounais car indétachable de la façon du camerounais à être dans le monde et leur diversité est plus amplifiée avec union des deux Cameroun. Les anglophones en ont des coutumes et traditions et les francophones aussi. Si chez les francophones on parle de Fantasia pour les nordistes ou de Ngodo pour les douala ou du Samalé pour les bamiléké, chez lez anglophones on parlera de Ngonè pour les bakossi, ou de Moniki pour les bayangui ou de Maleh pour les bakoueri. Elles sont bien effectives dans la culture camerounaise ; et en elles on retrouve une forme de croyance et un culte aux divinités ancestrales ce qui peut faire l’objet d’une éducation. Comment ne pas alors tenir compte de ces deux réalités si l’on veut élaborer un système éducatif camerounais, si tant est vrai qu’elles font valoir les techniques et méthodes de la vie culturelle camerounaise. Comprendre une telle diversité, nécessite une lecture attentive de la lettre ouverte à un roi Bamiléké[1] de Patrice Kayo.      
3- contes et proverbes
     Les contes et proverbes dans la culture camerounaise se présentent dans une variabilité qui fait sa diversité. Une diversité qui est due à la diversité des tribus existantes au Cameroun. Ces contes et proverbes sont utilisés dans l’optique d’une distraction ; une distraction pourtant ignoré comme étant intellectuelle. Leurs usages se fait dans des circonstances très précises. C’est ainsi que dans une tribu comme dans une autre les contes et proverbes varient en fonction de leurs portées et de leurs usages.  On peut dès lors retrouver autour d’une table toute une famille Bamiléké ou bulu, ou béti les parents raconté des histoires à leurs fils et petits fils avec la langue qui leur est propre; ce qui est encore un facteur de la diversité interne. Ceci à vocation essentiellement pédagogique. Si ce n’est pas autour d’une table, se serait au couché ; cette fois si dans l’intention de bercer les enfants en vue de les endormir. En fonction de la tribu où l’on se trouve, on aura des contes au sujet de la torture, du lion …et des proverbes sur le travail, la vie en famille, la cuisson… A cet effet, les contes et proverbes dans le contexte camerounais, loin d’être d’une diversité remarquable, sont aussi et en même temps d’une harmonie frappante. C’est ce qui fait son unité dans sa diversité. Nous n’avons qu’à saisir contes et légende[2]s d’Afrique de Hilaire Essoh-Ngome. Sans toutefois omettre fables des montagnes[3] de Patrice Kayo. Pour être confronté à cette diversité.
                                         II- La diversité due à l’ouverture
     Le cosmopolitisme qui vise à faire de chaque individu un citoyen du monde, suppose la mise à l’écart de tout attitude qui vise pour un pays à vivre en autarcie. C’est ainsi, dans le dessein mondial que l’humanité s’est dressée, on assiste à une cohabitation entre les pays. Et dans cette cohabitation, les plus puissants parviennent à faire régner leur culture dans les pays non puissants. Le Cameroun subit à cet effet un pareil fait, et c’est ce qui rend double sa diversité qui, dans son ouverture au monde se caractérise par :  
1-Autres langues étrangère
              Il va s’en dire que lors du choc des civilisations c'est-à-dire que lors de la rencontre avec l’occident, les éléments de la culture se sont vu considérablement modifies ou ajoutés par d’autres valeurs venues d’ailleurs parmi lesquelles les langues. Aujourd’hui, les langues étrangères font partie intégrante des programmes scolaires au point ou il est impossible de passer un certain niveau ou faire une certaine classe sans avoir connaissance de celle-ci. La langue allemande, une des première à être parlées dans le pays constitue aujourd’hui une forme de tradition et ou il est même possible de se spécialiser en la matière dans les institutions universitaires. L’espagnol est aussi présente et s’impose aussi au regard de la facilité mais aussi et surtout de l’éloquence qui animent ces pratiquants. Vous pouvez même entendre de la bouche des enfants : « c’est la langue des rois » pour parler de l’espagnol et « c’est la langue des brutes » pour parler de l’allemand. Ces connotations données aux langues constituent déjà une forme de vision du monde et influencent considérablement les autres qui espèrent faire la même chose dans les années à venir. Certaines autres langues étrangères comme l’italien, le chinois existent dans le pays mais n’ont pas un impact considérable sur les enfants parce que ne faisant pas partie intégrantes des programmes scolaires. On comprend alors que l’existence de ces langues a soit révolutionner les habitudes ou dégrader certaines valeurs ; c’est pourquoi ne pas les prendre en compte dans l’élaboration des programmes serait faire fausse route car au font elles véhiculent une idéologie qui serait peut être différente de notre façon a nous ou alors des idéologies bien plus profondes que nous ne le pensons. Leur copie Séville   pourrait être de nature à révolutionner les mentalités des jeunes.
2- Le vêtir
      Pour parler d’une véritable coutume vestimentaire au Cameroun, il faut peut-être remonter à la période postcoloniale et voir par exemple les « cache-sexes ». Aujourd’hui le vestimentaire  purement Camerounais ou Africain est presque inexistant. Les vêtements que vous pouvez voir chez les jeunes garçons et filles viennent évidemment d’ailleurs « taille-basse, destroy » etc. . Mais comment révolutionner ces habitudes qui s’étendent jusqu’aux institutions académiques de tout le pays ? La réponse a cette question montre qu’une telle entreprise semble être vouée a l’échec puisque les jeunes ont déjà fait de ces habitudes des éléments incontournables voir indétachable de leur façon quotidiennes d’existence. La conséquence qui s’en suit de la nécessairement est la dépravation des mœurs qui a conduit aujourd’hui a la mise sur pied de certaines règles vestimentaires dans les institutions et surtout des établissements scolaires en particulier, ici on parle même de code vestimentaire. On comprend alors que le mode vestimentaire venu d’ailleurs est même déjà allé jusqu'à prendre le dessus sur les jeunes et le comble c’est qu’ils s’y conforment très rapidement. Dans ces façons de s’habiller, ce qu’on peut percevoir tout de suit c’est la perte des notions chères comme le caractère sacré du corps humain : une chose que l’Afrique et le Cameroun veulent bien conserver. Le vêtir ici est même déjà plus que ce qu’on voit car pour certains, il suffit de voir comment une jeune fille s’habille et deviner qui elle peut être « dis-moi chez qui tu t’habilles et je te dirai qui tu es » Comme pour montrer qu’aujourd’hui, l’habillement définit même la personne qui la porte et peut donner a l’observateur beaucoup d’informations sur elle. Il va donc s’en dire que le vêtir d’ici n’est même pas d’ici mais d’ailleurs.
3- La culture  technoscientifique
     Ce qui est frappant dans la société Africaine et surtout dans celle du Cameroun en particulier c’est que les jeunes convertissent très rapidement les habitudes venues d’ailleurs en mode de vie. C’est ce qui se passe avec la science et ses  applications techniques  (techno science). Les jeunes au Cameroun sont de plus en plus in détachables des prouesses de la science (téléphone portable, ordinateur, internet) et cela devient déjà pour eux une forme de tradition puisqu’ils font déjà partie de leur quotidien. Ils disent que ces instruments leur facilitent le travail, qu’ils sont des espèces de fait tout spéciaux sans lesquels la vie n’aurait pas de sens. C’est la raison pour laquelle faire un système aujourd’hui qui ne prend pas en compte cela  constituera pour les apprenants un véritable handicap. Les jeunes ont déjà intégré dans leur valeur qu’internet les aiderait à faire leur devoir, le téléphone portable pour s’amuser et l’ordinateur pour travailler. Tout se passe comme ci les éléments importés constituent déjà un mode de vie pour les jeunes ou existaient déjà il y a longtemps, mais il n’en est rien : c’est l’adoption rapide et aveugle de ces données culturelles occidentales qui rend impossible la mise sur pied d’un véritable système purement et entièrement camerounais. La conséquence d’une telle ouverture est la perte de l’originalité africaine dont le maitre mot est ce que Njoh Mouelle a appelé dépersonnalisation.    
                               B- Présentation sommaire du système éducatif  Camerounais
     Un tel intitulé trouve sa raison d’être dans l’idée que le Cameroun connait deux systèmes éducatifs ; ce qui laisse croire qu’il est à cheval entre deux catégories de formation de sa jeunesse.  De ce fait, il est donc question de présenter le système éducatif que subit le Cameroun. Et on peut dire à cet effet que ce système connait s un dualisme. Celui du système français et celui du système anglais.
                                              I- Le système  francophone
     Le système éducatif dans un pays est une organisation formelle du parcours scolaire académique et professionnel. Dans le cas des pays francophones comme le Cameroun qui ont la France pour inspiration, on fait face à une structuration chronologique et les enseignements sont à la fois de l’ordre du publique et du privé.
1- structure du système
                       *l’enseignement maternel, primaire et post primaire
     L’âge d’admission à la maternel se situe entre 3 et 4 ans et les études durent trois ans. Un an pour la première section, un an pour la deuxième et un an pour la troisième. L’école maternelle vise l’éveil de potentialités physiques, socio-affectif et intellectuelles de l’enfant. Elle pare l’enfant à l’entrée à l’école primaire même si à ce niveau, les apprenants ne sont pas sanctionnés pas un diplôme. Il reste cependant que le bulletin de note demeure un élément justificatif d’admission à la section l’initiation au langage (sil), au cours préparatoire spécial (CPS) une fois pour les plus brillants.
     L’âge requis est de 6 ans et ce système est constitué de trois niveaux. Le premier niveau est la sil et le cp, le deuxième niveau est le cours élémentaire 1 et 2, et le troisième niveau est le cours moyen 1et 2. L’enseignement primaire est fondamental et obligatoire dans la mesure où pour son propre épanouissement, l’individu doit savoir lire, écrire, faire de simple calcul et explorer son environnement. Les 6 années passées au primaire se solde par l’obtention d’un certificat d’étude primaire (cep) qui prépare l’élève et lui donne le quitus d’accès à soit au collège, soit au lycée.
     A la fin de ses études primaires, l’élève a deux options. Soit il poursuit ses études, soit il apprend un métier. Tel que conçu au Cameroun, l’apprentissage d’un métier est non seulement prématuré, mais aussi et surtout quasi impossible. A moins qu’il ait encore une autre formation plus approfondie. Dans le cadre de l’insertion professionnelle immédiat, le système prévoit ce qu’on appelle les sections artisanales rurales (sar), les sections ménagères (SM).
                                           *l’enseignement secondaire et supérieur
     Il est divisé en deux cycles. L’admission au premier cycle se fait par voie de concours et l’âge légal est de douze ans et au bout de quatre ans d’étude, on obtient le BEPC (brevet d’étude du premier cycle). Le second cycle n’est qu’une continuité du premier cycle et on y accède soit avec un BEPC, soit un bulletin ayant eu une moyenne supérieure ou égale à dix. Après trois ans d’étude, l’apprenant sort avec un Baccalauréat dont la condition de possibilité suppose au préalable l’obtention pour la classe de premier d’un probatoire.
NB : l’enseignement secondaire est divisé en deux ; l’enseignement général que nous venons d’exposer, et l’enseignement technique qui comprend aussi deux cycles. Le premier d’une durée de quatre ans se solde avec l’obtention du CAP (certificat d’aptitude professionnelle). Le second qui dure trois ans s’achève avec le BT (brevet des techniciens). L’enseignement secondaire donne l’accès à l’enseignement supérieur.
     Après le secondaire, les élèves peuvent choisir soit l’enseignement supérieur universitaire, soit l’enseignement supérieur normal. L’enseignement supérieur universitaire est assuré par plusieurs institutions publiques et privés et l’accès se fait sur étude des dossiers et est ouvert à tout élève titulaire d’un Bac ou d’un BT. L’enseignement supérieur normal quant-à lui est l’apanage du public et l’accès n’est possible dans la généralité des cas que par voie de concours ; à défaut des circonstances exceptionnelles.  En fonction des différentes écoles, on sort avec le diplôme qui correspond. Il est important de préciser que cela vaut autant pour le domaine technique.         
2- Mission et orientation des enseignements
     De prime à bort, la mission première de l’enseignement tel que visée par ces systèmes est celle de conduire les apprenants à la réussite. Du point de vue scolaire avec l’acquisition des compétences comme du point de vue social avec un savoir faire plein et l’amélioration considérable de ses conditions de vie. Cet enseignement a besoin de l’appui de tous les acteurs de la société et d’une manière particulière, tire sa profondeur dans sa capacité à harmoniser le savoir et les faits sociaux. Il importe de noter que dans la mission de l’éducation, le principal centre d’intérêt est de définir le champ d’action de l’école en l’ouvrant à l’instruction, à la qualification, à l’acquisition des compétences et performance et à la socialisation.  En fait, ce système tel que conçu dans le contexte camerounais est un facteur de cohésion sociale compte tenu des la diversité que le Cameroun connait. Il est de nature à favoriser le sentiment d’appartenance à la société camerounaise. La jeunesse à travers un tel système, doit être capable à exercer une citoyenneté responsable. Il doit avoir aussi la capacité d’être un avant-garde des risques des extraversions et des immoralités de toutes sortes.    
     Pour ce qui concerne les orientations, la loi No 88/OO4 du 14 avril 1998 en son article 05 statue les orientations d’enseignement au Cameroun. L’enseignement est donc orienté vers la formation des citoyens enracinés dans leurs cultures. Le citoyen camerounais est aussi de part ce système éducatif ouvert sur le monde et respectueux des valeurs, de l’intérêt général et du bien commun. Ouvert au monde à travers la dispensation des enseignements des langues étrangères et la culture historique des autres nations. Il est aussi à noter que dans cette loi, il est prescrit la promotion de l’enseignement scientifique et technologique, l’alphabétisation numérique ou une franche participation au village planétaire. Tout compte fait, le Cameroun se sert de c’est deux systèmes pour éduquer et donner un sens à la vie de ses citoyens.     
                                                     II- Le système  anglophone
1- structure du système
     Le système anglophone est plus répandu ici dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest qui sont les régions a expression anglaise du pays car les huit autres régions sont dominées par le système francophone. Cependant ils existent des établissements scolaires qui optent pour la formule Bilingue ; ce sont des établissements dans lesquels les enseignements se font dans les deux langues ou alors des établissements dans lesquels il existe un sous système francophone et un sous système anglophone. Dès lors c’est une approche assez particulière qu’on veut se donner  en insistant sur ses différences d’avec le système francophone et aussi en insistant sur sa structure et ses objectifs visés. Lorsqu’on entend école anglophone, cela renvoie nécessairement à une école ou les enseignements sont dispensés en anglais. Cela ne veut n’ont plus dire qu’ici il n a pas de français il existe bien comme chez les francophones l’anglais aussi existe. Tout comme chez les francophones, l’enseignement se situe sur trois grands niveaux à savoir : l’enseignement de base, secondaire et supérieur. En enseignement de base ; la seule chose qui diffère avec le système francophone est qu’il y a  un âge légal d’entrée a la maternelle qui est de quatre ans, il y a aussi à l’école primaire(pimary school) une autre classe après le CMII(class seven) bien qu’elle a été supprimé cette année. Le second pole d’enseignement est le secondaire qui comprend deux cycles et ou l’entée se fait sur présentation d’un (first school living certificate) et d’un (common entrance) : entrée en sixième chez les francophones. Le premier cycle du secondaire va de fromI a FromV et s’achève par un examen équivalent au B.E.P.C(G.C.E). Le second cycle quand lui n’est pas marqué par l’obtention de deux diplômes comme chez les francophones, la seconde (upper six) et la première sont des classes intermédiaires. Le Baccalauréat seul conclut ce cycle par l’obtention d’un certificat (Advance level). Le supérieur lui est plus ouvert puisqu’il ne prend pas en compte les critères linguistiques ; dans les huit universités d’état du pays les enseignements sont dispensés dans les deux langues sauf à Buea qui est purement anglophone. Quelle serait alors la particularité de ce système ?                          
                            2- Mission et orientation des enseignements
     L’orientation principale de ce système est que la majorité des enseignements sont des enseignements de nature à participer a la spécialisation de l’apprenant. Contrairement au élèves du système francophones qui à la fin de leurs études secondaires ont toujours de graves soucis d’orientation ; les étudiants du système anglophone n’ont pas trop cette difficulté là vu que lors de leur passage au secondaire, ils ont longuement travaillé sur une discipline ou matière ou spécialité bien spécifique. Dans le système francophone un mélange excessif de disciplines rend impossible voire difficile une véritable orientation des enfants : c’est pourquoi après le bac, on observe certains qui n’ont aucune perspective d’avenir, ils sont perdus dans les choix des filières et écoles dans les institutions universitaires. Dans le système anglophone, on a compris une telle exigence et cela permet de ne pas évader les enfants avec les enseignements mais qu’a partir du secondaire ils puissent se projeter en choisissant une spécialité qu’ils défendront peut-être toute leur vie. De plus, on peut observer une certaine rigueur dans le travail chez ces derniers loin du laxisme criarde qui règne chez les francophones. Le degré de rejet de la langue anglaise observé chez les francophones n’est pas de la même intensité que ce que les anglophones éprouvent pour la langue française. On peut même observer ici une certaine proximité des enseignants vis-à-vis des élèves.
C- La culture camerounaise comme pilier de l’élaboration de son système éducatif
L’intention qui nous anime dans ce chapitre est celle de la démonstration de la capacité des éléments culturels camerounais à pouvoir mettre en évidence, élaborer un système éducatif du type camerounais. Un système qui, non seulement prend en compte les méandres de la réalité camerounaise, mais aussi se pose comme un concurrent potentiel face aux enjeux de la mondialisation et du développement durable. La question est donc de savoir que contient la culture camerounaise au point d’être capable d’élaborer le système éducatif camerounais.
I- L’apport des mythes contes et proverbes dans l’élaboration du système éducatif camerounais
     Les contes et proverbes voir les mythes sont connus pour n’être que des moyens de distraction ; ce qui est une appréhension limitée car ils peuvent servir tout au moins à impacter sur l’éducation d’un peuple et serait alors d’un apport inestimable pour le système éducatif de ce peuple. C’est dans cette perspective que le Cameroun en a besoin pour élaborer son système éducatif.
                       1- la nécessité méthodique des contes et proverbes
     En tant que récit d’aventure imaginaire, en tant que formule brève exprimant une idée communément admise comme vraie, les contes et les proverbes peuvent contribuer à l’élaboration du système éducatif camerounais défini comme organisation et structuration formelle andragogique et pédagogique des enseignements au Cameroun. Ce dans la mesure où la méthode d’enseignement de ces contes et proverbes se fait par l’entremise des paraboles. On assiste de ce fait à une transmission implicite des connaissances, ce qui dans ce contexte serait véritablement de nature à cacher une idéologie qui s’avérerait être dominante. A travers les contes et les proverbes véhiculés par le biais des paraboles, le système éducatif camerounais, dans une mouvance pédagogique ou andragogique, pourra véhiculer les idéaux de paix, de respect de l’autre et surtout des supérieure, de respect de la nature et des bienfaits du vivre ensemble. On comprend clairement qu’une idéologie pourrait se cacher derrière un système éducatif qui conçoit de tel model d’apprentissage ; étant entendu que la parabole, tout le monde ne la saisie pas au sens fort et brute. Les enfants ou élèves initiés à une telle façon pourront savoir de quoi il est question. A cet égard, Alexis Kagamé[4] penseur Rwandais fait comprendre que la philosophie qui devrait accompagner l’Afrique est celle là qui se trouve dans les champs, les proverbes et contes de la littérature orale négro-africaine. De toute évidence, un système éducatif est soutenu par une philosophie qui dévoile sa démarche. L’élaboration de celui du Cameroun a pour contribution centrale les contes et proverbes qui se font à l’aide d’une oralité qui nécessité forcement une initiation ce qu’il est convenu d’appeler parabole. Voilà pourquoi Nkombe Oleko a pu déclarer « viens piler tu refuse viens manger tu accours »[5] développant ainsi la réflexion sur l’importance du travail qui fait gagner respect et dignité. On peut donc noter que la parabole masque l’idée, le contenu des enseignements d’un système éducatif ; ce qui révèle son caractère idéologique. Ici, les non initiés n’ont pas de place ; et comme le dessein est d’initier les enfants, alors à travers les contes et proverbes sous la force des paraboles, le système éducatif camerounais pourra être effectif.  Il est plus que jamais urgent de noter et de rappeler que les contes et proverbes ont aussi un caractère andragogique qui vise à sensibiliser des adultes et parents sur la place qui est la leur. C’est ainsi qu’on pourra entendre dans les couloirs de nos villages « les urines d’une femme ne traversent jamais le tronc d’un arbre ». Signifiant par là que là où les hommes siègent, les femmes ne doivent pas s’y trouver. A travers les contes et les proverbes, les techniques de traitement et de guérisons des blessures et maladies peuvent être véhiculées. Compte tenu de cela, comment ne pas les prendre en compte dans l’élaboration d’un système éducatif ?    
2- le caractère relaxe et sympathique de la transmission des contes et proverbes
     En outre, les moyens et l’esprit qui anime la transmission de ces contes et proverbes sont propices à un système éducatif qui se veut sérieux ; ce d’autant plus que le facilitateur qu’est dans la majorité des cas un griot ou une griotte  est entouré par ceux qui reçoivent son message. Cette disposition, celle qui vise à ne pas éloigner l’apprenant de l’enseignant, celle qui vise à sympathiser avec l’enseignant plonge l’activité didactique qui les lie dans une relation active d’apprentissage. On pourrait voir là les méandres du système LMD à l’état de nature c'est-à-dire de manière prématuré. C’est une disposition favorable à un système éducatif rigoureux. Ce qui rend plus intéressant cette relation d’apprentissage, c’est la capacité de l’éducateur à imbiber, à harmoniser ses enseignements de tonalités musicales. Une façon non seulement d’adoucir les mœurs, mais aussi de faire pénétrer le message dans les esprits. On observe à cet effet, une particularité évidente, celle du caractère non structuré des enseignements. On ne fait plus face ici au model occidental qui stipule et met en évidence une attitude nivelée des enseignements. Ce que nous ne rejetons pas du point de vue moderne car elle est fonction des enjeux politiques, économiques et même sociaux. A travers le regroupement au tour du père éducateur, les mêmes valeurs sont véhiculées à toutes les couches. C’est dans cette perspective que le docteur Emmanuel Afane Ze dans la fille d’Ebène[6]  met en relief le jeune Nkoulou fils de Fegué, qui, après être envoyé en ville recherché la vérité au sujet de la mort de sa sœur Ngondélé tué par le VIH/SIDA, revient au village rendre compte. Et c’est au tour d’un grand feu que le doyen d’âge réunie le village et coordonne la cérémonie. Et le jeune Nkoulou, au milieu de la population villageoise véhicule le message de protection sexuelle, des causes, des manifestations et des conséquences de la maladie appelée VIH/SIDA. Compte tenu du caractère bidimensionnel de la culture camerounaise, on est en droit, si on veut élaborer un système éducatif camerounais de nuancer ces deux cultures et de trouver une mesure juste de nature à faire la synthèse afin d’obtenir un système solide, fiable et unique ; prêt à faire concurrence avec les autres. Donc, les proverbes et contes devront être conçus et élaborés de tel enseigne qu’ils entrent en conformité avec les objectifs que le Cameroun vise. Une limite pourrait être apportée à cette approche. C’est celle du caractère non utilitariste du point de vue social. Il est difficile voir même impossible de gagner sa vie, en allant à une telle école. Toutefois, elle nous sert à comprendre une situation et à faire face à cette situation, améliore les conditions humaines de manière spirituelle, c'est-à-dire au niveau du style et de la qualité de vie.              
II- L’apport de la langue (langues d’origine) dans l’élaboration du système éducatif camerounais
1- Langue et proximité avec les enseignements
    Ce qui est constaté au Cameroun c’est que malgré la diversité, chaque camerounais est fortement attaché a sa culture ou a sa langue maternelle au point ou il se dit- qu’il serait plus alaise si les enseignements pouvaient lui être donné en cette langue là. Mais lors qu’une multitude de langues s’entremêlent, cela rend impossible cet idéal. Guillaume Oyono Mbia dans Trois Prétendant Un Mari  a bien conscience de cela lorsque dans la seconde édition de son œuvre il précise dans la préface que « mon souhait le plus vif est donc que mes Pièces puissent être jouées en plein air, en Afrique ou ailleurs devant un public qui prétendront spontanément par aux chants et aux denses suivant les adaptations locales auxquelles les metteurs en scène voudront bien procéder »[7] C’est cette prise de conscience du fait que les origines ou l’appartenance une communauté linguistique voir traditionnelle influence considérablement notre vision du monde et notre façon de comprendre les chose qu’il n’hésite pas a utiliser dans son œuvre des répliques et des interjections qui traduisent exactement les intentions de ses personnages dans le souci de ne pas vraiment l’avoir saisi dans son entièreté. : il écrit «  de temps a autre au cours de la pièce, des passants interpellent les acteurs qui répondront invariablement « Nbolô,ô,ô » »[8]. Au niveau des interjections, il peut s »en dire que celles du vocabulaire français n’ont pas pu traduire exactement ou exprimer clairement les sentiments des personnages de l’œuvre au point ou l’auteur en a utilisé des panoplies d’interjection en langue maternelle bulu « Ekie, a ki i, Aa’a ka »[9]. L’auteur va plus loin puisqu’il introduit même dans l’œuvre des phrases complètes en langue bulu afin de montrer que leur introduction dans les œuvre littéraire peut s’avérer être nécessaire pour des populations fortement attachés a leur langues maternelles : il écrit « Eee,kié oyônô Elo Mekong ya Ngozip êêê ! »[10]  Et « Ah Nene Ngok ! »[11] pour dire qu’elle a réussi. Cette entreprise de Mia a introduire la langue maternelle dans son œuvre témoigne de sa volonté de les vulgariser et même de les permettre d’intégrer de façon progressive les programmes scolaires. C’est dire qu’avec  ces langues dans les programmes, les apprenants pourraient se sentir plus proches des enseignements et aussi plus pris en compte. Henri Nicod Le missionnaire l’avait déjà remarqué dans la tradition bamoun puisque dans son œuvre Manbgweloune la danseuse du Roi Njoya, il n’hésitait pas a utiliser exactement les termes traditionnels qui étaient utilisés pour les titres des rois et des dignitaires de la royauté « pa_si Poue, Niet, Mfon, Ndji, Mut-Ngo » et « Mu Nshut »[12]. Il va s’en dire que selon lui ces honneurs ou titre n’avaient pas de terminologie dans la langue français ou point ou il fallait les inscrire ainsi pour que celui qui connait cette langue s’y retrouve.
2- la langue comme moyen de facilitation des enseignements
En intégrant donc ces détails ou ces aspects de la langue, les apprenants ne se sentiront plus exclus de ce qu’ils apprennent ou se croire oubliées car il existe des mots ou des expressions que le vocabulaire français ou anglais ne peut malheureusement donner de signification et dont leur non prise en compte pourrait s’avérer être un handicap dans l’éducation des enfants. Dans Mâ de Gaston Paul Effa, lorsque la narratrice épluche le contenu de son nom de  naissance « Ekela », il s’en suit que c’est un mélange de féminité et de cruauté qui s’entremêlent, alors on se demande si dans le vocabulaire occidentale il existe un seul mot que peut  exprimer cette réalité « le femme et le chèvre réunies dans la cruauté du rituel sacrificiel »[13] On comprend alors ici que les mots en langues maternelles  ne s’expliquent pas simplement comme dans les vocabulaires occidentaux mais ont des significations plus profondes ; EFFA écrit « Mâ, syllabe magique qui réveille la nature, le pas des jours perdus, la visibilité du souffle, l’effervescence de l’esprit »[14] Un tel constat a poussé les spécialistes sur la nécessité d’introduire dans les programmes scolaires les langues maternelles ou de faire d’elles des matières importantes, enseigner premièrement leurs alphabets afin de les intégrer progressivement dans les enseignements ou les disciplines. Une structure dans la capitale économique le fait déjà ; il s’agit du collège Libermann.
III- L’apport de la tradition camerounaise dans l’élaboration du système éducatif camerounais
     En général, la tradition fait appel aux coutumes, aux comportements propres à un société. Le dictionnaire Larousse la définit comme la transmission des doctrines et des coutumes. Cette transmission se fait il faut le noter soit par voie écrite ou orale.
1- La tradition comme forme d’éducation
    S’i faut s’en tenir a la définition précédente de la tradition, on comprendrait qu’elle est un forme d’éducation, dans la mesure où il ya transmission des valeurs, des coutumes, ce qui est une forme d’enseignement. Bien que cet enseignement ne s’effectue pas dans des structures comme dans les grand édifices, elle reste une forme d’éducation en ce sens qu’elle implique l’initiation des jeunes du groupe a l’assimilation des coutumes et des mœurs sociales ; c’est ce que Emile Durkheim a appelé la « socialisation » qui a pour but d’aider l’individu a intégrer sa société en se conformant au valeurs et règles d’ici. Si l’initiation, la tradition, tout comme le socialisation et l’éducation partagent un même visée, on peut bien affirmer une civilisation Africaine et aussi parler d’une éducation précoloniale en Afrique. En d’autres termes, la présence des traditions et de l’initiation des jeunes  aux coutumes  Africaines justifient bien le fait que l’éducation en Afrique existe bien avant l’invasion occidentale. A cet effet, il serait absurde de penser avec Hegel que « la colonisation a fait naitre plus d’humanité chez les nègres »[15]. Ce qui impliquerait que l’éducation a fait sortir les africains de la « pétulance », de la « barbarie ». C’est cette même éducation a laquelle marcien Towa nous a conviée en précisant que l’Afrique devrait se joindre afin de trouver ce qui fait la supériorité de l’occident sur nous, c'est-à-dire « le secret de sa puissance »[16]. C’est dans cette logique que l’école occidentale s’impose presque dans tous les pays africains bousculant l’école ou l’éducation traditionnelle africaine qui tend à disparaitre, surtout lorsqu’on parle de révolution.
2- La nécessite de la tradition dans l école moderne  en Afrique
« Pour avoir ceci, il faut renoncer à cela ? » Cette question posée par le chevalier a M Lacroix dans I’ aventure ambigüe, semble bien mettre exergue la difficulté rencontrée par l’éducation africaine en générale et aussi celle du Cameroun en particulier. En effet, si pour des raisons de développement, il faut intégrer l’éducation occidentale en Afrique, faut-il réfuter les traditions dans le système éducatif ?
    Certes, il est nécessaire de se mettre à l’école occidentale afin que l’Afrique puisse s’imposer dans le monde et s’inscrire dans le processus de développement. C’est pourquoi la grande royale dans l’Aventure Ambigüe affirme l’importance d’envoyer les enfants a l’école do ‘’blanc’’.Toutefois, il y’a un grand risque d’aliénation, d’acculturation mais aussi et surtout de perte de valeurs africaines de la part des jeunes. La grande royale dit  « je n’aime pas l’école  étrangère, je la déteste »[17]. Ainsi le système éducatif, construit sur le modèle occidentale détruira ce qui fait l’identité de l’africain, sa tradition. C’est pourquoi pour une raison de nécessité, cette même grande royale  affirme « l’école ou je pousse nos enfants tuera en eux ce qu’aujourd’hui nous aimons et conservons avec soin à juste titre » En d’autres termes, l’école étrangère pourrait nous éloigner de l’Afrique, or l’éducation d’un peuple dépend des attentes, de la civilisation de ce peuple. De ce fait, élaborer un système éducatif africain qui serait basé sur le modèle occidental serai reconnaitre  que l’Afrique n’a pas de civilisation. Alors s’éduquer ce n’est plus apprendre à se sentir africain mais c’est s’occidentaliser. De plus intégrer les valeurs traditionnelles dans l’éducation permettrait de se développer de manière authentique. C’est ainsi que dans les programmes scolaires, on peut l’enseignement des contes des fables, des langues africaines telles que le « swahili », les coutumes propres aux africains, bref la civilisation doit être enseigné tout en tenant compte des traditions.                           
                            IV- L’apport des tribus et de la communication orale
     Véhiculant un certain nombre de valeurs et dans une mouvance sémiotique et orale, la tribu et la communication peuvent permettre l’élaboration d’un système éducatif camerounais. Et la condition sine qua non d’une telle possibilité est une évaluation critique de nos tribus et un meilleur usage de notre oralité ; gage d’un discours éducatif vrai.
1-      L’apport des tribus
     Entendue comme groupement de personne ou clan vivant sur un territoire déterminé, et doté d’une langue et d’une organisation sociale spécifique, la prise en compte de la tribu dans l’élaboration du système éducatif camerounais serait d’une importance capitale dans la mesure où cette dernière a des éléments particuliers et spécifiques au Cameroun. Ainsi, le système éducatif camerounais, une fois conçu avec une telle qualité, avec une approche critique des tribus, sera d’une particularité très riche. L’attitude critique de nos tribus est à dessein pédagogique et non diffamatoire car il est question de rentrer dans nos tribus, de les examiner, de les ébranler et enfin de compte rejeter ce qui est mauvais et conserver ce qui est bon, et susceptible de construire un système éducatif digne de ce nom. Cette Marcien Towa l’appelle « l’iconoclasme révolutionnaire ». Elle souligne ainsi l’apport de la philosophie dans toute entreprise humaine en générale et en particulier dans celle qui vise à élaborer un système éducatif. Nos tribus sont faites des éléments tels que la manière de se soigner, de se nourrir, de travailler, de vivre en famille, de vivre en société, de parler, de croire (croyance pragmatique) de résoudre les problèmes qui peuvent être pris en compte dans l’éducation et surtout dans l’élaboration d’un système éducatif. Grace à la philosophie, un bon élément de nos tribus comme la croyance peut permettre et améliorer la manière de croire en Dieu. Il est question dans nos tribus d’être beaucoup plus réaliste et de ne pas se leurrer car il faut bien croire mais quand la nécessité s’impose, il faut tout de même consulter un guérisseur pour se soigner comme le fait nos grands parents au village. C’est cette idée, c’est ce contenu et cette qualité de nos tribus par exemple qu’il faut prendre en compte dans l’élaboration du système éducatif camerounais et non pas cet aspect qui vise à aller chez les charlatans faire du mal aux autres. Rien que pour l’exemple de la croyance, on comprend clairement que la tribu est incontournable si on veut élaborer le système éducatif camerounais. Prenons un autre exemple ; celui de la façon de se soigner. Avec nos tribus il est question de ne plus faire référence aux composés chimiques médicaux de nos laboratoires pour se soigner mais d’utiliser la nature verte et pure pour parvenir à la guérison, ce qui accroit la longévité.
                               2-L’apport de la communication orale et signalétique                      
Un élément phare de la culture camerounaise et africaine susceptible d’être pris en compte dans l’élaboration du système éducatif camerounais, et qui est très souvent lésé c’est la communication. Communication qui a versant sémiotique et un versant orale et même écrit ; ce qui ne nous concerne. Le caractère écrit de la communication est très souvent valorisé, ce qui n’est que a priori car l’écrit a cette maladresse de biaiser la pensée. Tout simplement parce qu’on veut respecter les règles de l’art de l’écriture, nos pensées ne sont pas émises à travers l’écrit comme elles devraient l’être. C’est donc l’oral et le signe qui disent véritablement nos pensées ils viennent tout droit de l’intérieur de la pensée et sortent comme ils sont venus. Alors que l’écrit n’exprime pas véritablement le contenu de la pensée.si on veut un système éducatif fiable on doit donc se fier à la communication orale et signalétique. On récent cette force de l’oralité et du signe dans nos tribus lorsqu’il faut étudier les phénomènes de la nature et comprendre véritablement le contenu d’un message, de la pensée de celui qui transmet. Hegel est tout à fait d’accord avec nous lorsqu’il fait comprendre que « nous n’avons conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité, et par suite, nous les marquons d’une forme externe mais d’une forme qui contient aussi le caractère de l’activité la plus haute »[18] Par l’oralité et le signe, l’élève pourra véritablement saisir ce que dit l’enseignant vu que l’enseignement est accompagné d’un ensemble d’élément factuel. Nos tribus ont donc cette capacité de toucher cet aspect. Nous n’avons qu’à regarder comment se fait l’agriculture, à quel moment enfouit les graines au sol ; se sont des signes qui nous les font comprendre et il est important que les enfants soient éduqués à ce sujet. Nous n’avons qu’à écouter l’interpellation des tam-tams qui ont une signification forte. Nous n’avons qu’à se saisir de la franchise et de la vérité du discours qu’un père tient à son fils. Tout compte fait, le signe et l’oralité qui sont incontournable dans la formation d’un élève et comme la culture camerounaise les matérialise de manière effective, alors le système éducatif qui doit être élaboré et appliqué au Cameroun ne peut donc ne pas s’en défaire. 
                                   V- Récapitulatif à vocation systématique
     Ce chapitre a l’intention de systématiser l’éducation au Cameroun tout en prenant en compte tous les éléments de la culture tel que précédemment examinés. Il est certes vrai qu’on ne saurait se détaché de la structuration occidentale vu qu’elle répond aux enjeux de la mondialisation, le plus important, tout en conservant cette structuration formelle et formaliste c’est d’apporter sa touche particulière. Cela exige une méthode rigoureuse et un model idéologique qui nous permet de nous affirmer dans le monde.  
1- la méthode
     Au regard de la culture camerounaise, au regard des contes et proverbes, langues, traditions et tribus, on peut déduire qu’il ya de la matière première susceptible de dresser un système éducatif camerounais. Le rejet total de l’héritage colonial en matière de système éducatif serait une erreur. Mais celui de certain élément comme la séparation radicale entre enseignant et l’enseigné serait la bienvenue. Tout en conservant cette structuration (primaire secondaire et supérieur), la méthode  à appliquer au système éducatif camerounais nouveau doit être de nature non seulement à affectionner l’éducation, à décrire la réalité intrinsèque de l’élève et non celle de l’occident, à valoriser son en soi, à ne plus extrêmement rendre supérieur l’éducateur face à l’éduqué ; mais aussi à développer  en lui cet esprit de pérennisation des valeurs culturelles camerounaise fondement même de sa particularité dans le monde. C’est une méthode qui, en conciliant théorie et pratique, favorise le développement du Cameroun par le Cameroun, une méthode qui met l’accent sur la parabole dans l’’enseignement. Parabole qui est très utile dans la communication et surtout dans un contexte concurrentiel. Notre manière d’appartenir au monde est telle que nous ne sommes plus nous même, mais les autres, l’occident. Notre système éducatif par nos cultures a donc cette tache de nous faire appartenir au monde en étant nous même. Et la méthode qui doit accompagner un tel projet se voudra donc une remise en question, réorientation et une valorisation de nos cultures.   
2- structuration et model idéologique
     Nous avons vu qu’avec les contes et proverbes, le conteur ou éducateur était au centre et les apprenants l’entouraient. Nous avons également souligné le caractère archaïque de cet enseignement qui se faisait habituellement sous l’arbre. Au regard des enjeux de la modernité, de telles dispositions sont dépassées et reléguées au plan historique. A cet effet, nous précisons et réaffirmons la nécessité qu’il y-a de conserver la structuration actuelle en mettant un accent sur la disposition des tables et bancs, des salles de classe qui doivent avoir une forme sphérique pour que l’enseignant soit au milieu et les élèves au tour. Une sorte de disposition passée qui ne se fera plus sous l’arbre mais dans les salles de classe, plus sur des pierres ou au sol mais sur des tables banc. On dirait une copie moderne de ce que nos ancêtres ont fait à leur époque. Compte tenu de cela, le model idéologique du Cameroun pourra transparaitre à travers ses structures éducatives. Ainsi, l’apprenant camerounais pourra donc incarner et adhérer aux idéaux de son pays. Cet ensemble d’idée et de croyance, cette force idéologique camerounaise pourrait être orientée dans la recherche permanente et inlassable de la science et de ses effets techniques. Bref, de la technoscience.       
                                                          Conclusion
     En somme rappelons que le problème de l’apport des éléments culturels dans l’élaboration du système  éducatif était au centre de notre préoccupation centrale dans ce sujet. Nous avons présenté tour tout les éléments caractéristiques de la culture camerounaise qui étaient entre autre les contes les coutumes et traditions. Nous avons aussi décrit le dualisme du système éducatif camerounais qui est un mélange de système français et anglais et ou le système anglais semble un peu plus complexe que celui anglophone. Nous avons vu qu’ne appropriation des valeurs tribales pourrait être un  atout dans la formulation du système éducatif. Les langues par exemple pourrait être un moyen de rapprochement des enseignements vers les apprenants.la tradition aussi pourrait être un avantage dans la mesure où la transmission des valeurs reste chère aux camerounais. Il a alors été évident que les lacunes du système actuel résideraient dans la non prise en considération de ces éléments culturels. D’où la question de l’intégration de ces valeurs dans les disciplines scolaires.
Bibliographie
-         Patrice Kayo, Lettre ouverte à un roi Bamiléké, librairie panafricaine, Yaoundé, 1984
-         Hilaire Essoh-Ngome, Contes et légende, Versailles cedex, les classiques africaines 1998
-         Alexis Kagamé, in la philosophie bantoue rwandaise de l’être, Johnson reprint coopération, université de virginie, 1966. 
-         Nkombe Oleko, in la philosophie africaine, volume1, université de virginie, 1977
-         Afane Ze, la fille d’Ebène, chap. 7 « en quête de la vérité », SHERPA, Yaoundé, 2003
-         Guillaume Oyono Mbia, Trois prétendants un mari, Yaoundé, éd. Clé, 1961      
-         Henri Nicod, Mangwloune la danseuse du roi Njoya, Poitier, éd. Parole écrite, 2002
-         Gaston Paul Effa, MÂ, Paris, grasset, 1996
-          Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire, trad. J. Gibelin, vrin, Paris, 1946.
-         Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, clé, Yaoundé                 1971
-         Cheikh Hamidou Kane, l’aventure ambigüe, éd. Julliard, Paris, 1961
-         Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques, librairie philosophique J. Vrin, 1987




[1] Patrice Kayo, Lettre ouverte à un roi Bamiléké, librairie panafricaine, Yaoundé, 1984.
[2] Hilaire Essoh-Ngome, Contes et légende, Versailles cedex, les classiques africaines, 1998.
[3] Patrice Kayo, fables des montagnes, Clé, Yaoundé, 1998.  
[4] Alexis Kagamé, in la philosophie bantoue rwandaise de l’être, Johnson reprint coopération, université de virginie, 1966. 
[5] Nkombe Oleko, in la philosophie africaine, volume1, université de virginie, 1977.
[6] Afane Ze, la fille d’Ebène, chap. 7 « en quête de la vérité », SHERPA, Yaoundé, 2003, P.143.
[7] Guillaume Oyono Mbia, Trois prétendants un mari, Yaoundé, éd. Clé, 1961, P.7
[8] Guillaume Oyono Mbia, Trois prétendants un mari, Yaoundé, éd. Clé, 1961, P.8
[9] Ibid. P.14
[10] Ibid. P.15
[11] Ibid. P.18
[12] Henri Nicod, Mangwloune la danseuse du roi Njoya, Poitier, éd. Parole écrite, 2002, P.72
[13] Gaston Paul Effa, MÂ, Paris, grasset, 1996, P.64
[14] Ibid. P.81
[15] Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire, trad. J. Gibelin, vrin, Paris, 1946.
[16] Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, clé, Yaoundé, 1971, P.39.
[17] Cheikh Hamidou Kane, l’aventure ambigüe, éd. Julliard, Paris, 1961, P.89.
[18] Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques, librairie philosophique J. Vrin, 1987.

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